Il arrive souvent qu’un film bénéficie de sa version sur consoles et PC, mais les adaptations de jeux vidéo sur le grand écran sont un vaste sujet qu’il convient d’aborder avec le plus grand intérêt. En effet, si le réalisme des jeux d’aujourd’hui tend à les rapprocher du septième art, il n’en demeure pas moins que l’industrie Hollywoodienne s’intéresse depuis longtemps aux licences vidéoludiques en tout genre. L’avalanche de blockbusters annoncés depuis quelques temps, comme par exemple Assassin’s Creed avec Michael Fassbender, laisse à penser que le phénomène n’est pas près de s’arrêter. Nous n’avons pas ici la prétention d’établir une liste exhaustive de tous les films, mais simplement de passer en revue quelques unes de ces productions. Bons, mauvais, ringards ou/et cultes, tous ces films ont en effet un héritage commun : le jeu vidéo !
Tournage en plein cœur du royaume Champignon : Super Mario
Le plombier le plus célèbre de la planète est aussi l’un des premiers héros de jeu vidéo à bénéficier d’une sortie dans les salles obscures, et cela ne nous rajeunit pas, puisque c’était il y a plus de vingt ans, en 1993 ! Comme dans « l’histoire » des jeux, le long-métrage met en scène le sémillant Mario et son jeune frère Luigi, mais l’ambiance est en revanche un tantinet différente. Déjanté mais aussi un peu plus dark que la franchise de Nintendo, le film place les deux acolytes au sein d’un univers inspiré de façon vraiment très libre de Super Mario.Bros : le Royaume Champignon devient en effet un monde parallèle dans lequel les dinosaures ont survécu à extinction! C’est Bob Hoskins, connu pour notamment pour Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, qui endosse le rôle de Mario. L’acteur avouera avoir honte du film quelques années plus tard…
L’histoire jugera…
Finish Him… and finish him again : Mortal Kombat
Mortal Kombat, voilà un nom que les amateurs de combats violents et gores n’ont certainement pas oublié. Si la franchise a fait un comeback réussi en 2011 sur PS3 et Xbox 360, il faut savoir également qu’elle n’avait quasiment rencontré que des échecs depuis le succès des premiers opus entre 1992 et 1995. Un passage à vide pour la licence, qui n’a pas vraiment connu de second souffle, même après la sortie du film, baptisé simplement Mortal Kombat. En dépit d’assez bons effets spéciaux pour l’époque (1995) et de la présence de l’inégalable Christophe Lambert, qui campe tout de même un Raiden des plus mémorables, il est aujourd’hui assez difficile de ne pas sourire en revoyant le film. Ce qui n’aurait pu rester qu’un demi-nanar assez honorable et même divertissant a fini par engendrer une suite… et là, il faut le dire, il y a du lourd !
Mortal Kombat II
Face au succès commercial du premier film, on prend les mêmes et on recommence en 1998… enfin presque. Exit Christophe Lambert et Paul W.S .Anderson, réalisateur du premier film et depuis spécialiste des adaptations cinématographiques de jeux vidéo (entre autres Resident Evil), et place à un long-métrage encore plus kitsch que le précédent. Bien sûr, comme dans le premier épisode, les personnages restent globalement très fidèles à l’univers du jeu. Seules quelques libertés sont prises avec le personnage de Jaxx, dont les bras bioniques ne lui sont plus indispensables.
Difficile de juger la qualité de telles productions. Si leurs scénarios volent littéralement au ras des pâquerettes, c’est bien parce qu’ils sont fidèles à l’univers de la franchise ! Tout ceci fleure quand même bon le nanar…
Notons que Mortal Kombat a aussi engendré une série, Mortal Kombat : Les Gardiens du Royaume (1996), ainsi qu’une webserie plus récente qui date de 2011 : Mortal Kombat Legacy.
Combat de rue avec J-CV-D : Street Fighter
Avant de casser des noix entre ses fesses et de devenir le mec le plus « aware » de la galaxie, Jean-Claude Van Damme était aussi un acteur de films d’action. Pas étonnant donc, que l’une des licences de jeux de combats les plus célèbres ait vu la star belge propulsée à la tête du casting du long-métrage. C’était en 1994, preuve que les années 90 étaient non seulement propices à toutes le fantaisies, mais aussi et surtout que les jeux vidéo commençaient vraiment à occuper une place importante dans la culture de masse. Assez fidèle à l’univers de Street Fighter, le film s’inspire grandement de Street Fighter II’: Hyper Fighting, épisode sorti en 93 sur arcade, dont il reprend tous les personnages. Cerise sur le gâteau, Kylie Minogue fait partie du casting !
Outre une ambiance cartoon assez plaisante, Street Fighter, l’Ultime Combat vaut surtout pour le jeu de deux acteurs : Van Damme dans le rôle du colonel Guile bien sûr, mais aussi Raúl Juliá, très connu du public pour son rôle de Gomez Adams dans les films éponymes, qui campe un Mister Bison assez exceptionnel. Fait notable, il s’agit d’ailleurs de la toute dernière apparition de l’acteur au cinéma. Juliá décède en effet peu de temps après le tournage. Le film lui sera dédié.
Street Fighter a aussi engendré un Direct To DVD baptisé Street Fighter : Legend of Chun-Li. Au casting on peut retrouver Kristin Kreuk, connue pour le rôle de Lana Lang dans la série Smallville, ou encore le regretté Michael Clarke Duncan, qui incarne le géant John Coffey dans La Ligne Verte.
Double Dragon : Mark Dacascos et le T-1000
Double Dragon en jeu vidéo, c’est un peu l’histoire que tous les petits garçons rêvent de vivre (ou pas) : « défoncer des mecs de rue avec son frère pour sauver sa propre meuf, kidnappée par un gang de karatékas ». Beat them all révolutionnaire pour l’époque, le jeu connaît un très grand succès, notamment grâce à son mode deux joueurs en simultané. Malheureusement, la franchise appartient bel et bien au passé désormais, puisque dès le milieu des années 90 la série ne revient pas sur le devant de la scène. En effet, malgré un sortie sur NES (et les consoles concurrentes de l’époque) quelques temps après son apparition sur bornes d’arcade, Double Dragon tombe pour ainsi dire dans l’oubli. Il ne reviendra que sur Wii et Xbox Live Arcade dans sa forme originale, à la manière d’un vestige du passé qui viendrait hanter les gamers next-gen. Pas surprenant donc, que le film n’ait pas marqué les esprits en 1994. Mark Dacascos, Alyssa Milano et Robert Patrick, connu pour avoir interprété le rôle du T-1000 dans Terminator 2, sont pourtant de la partie. Ce n’était peut-être pas un gage de qualité non plus, me direz-vous… Double Dragon reste à ce jour l’une des adaptations de jeux vidéo les plus grotesques !
Resident Evil, ou le mal qui persiste et signe
Ce qui est bien à Hollywood, c’est que quand on tient un filon, on ne le lâche plus. Ce qui est moins bien, c’est que parfois, même quand un film n’est plus rentable, on continue! L’histoire de Resident Evil au cinéma en est le parfait exemple. Au total, ce ne sont pas moins de cinq long-métrages qui se sont succédé :
- Resident Evil (2002)
- Resident Evil: Apocalypse (2004)
- Resident Evil: Extinction (2007)
- Resident Evil: Afterlife (2010)
- Resident Evil : Retribution (2012)
Trois réalisateurs différents sont à l’origine des cinq films, même si Paul W. S. Anderson reste ce que l’on pourrait qualifier de « plus grand coupable dans cette affaire » puisque c’est lui qui a réalisé le premier, ainsi que les trois derniers… Resident Evil : Retribution ayant tout de même été nominé aux Razzie Awards 2013, festival qui récompense les pires productions ! Si le premier film ne colle pas vraiment à l’univers oppressant des jeux vidéo, il avait au moins plusieurs qualités : des effets spéciaux qui claquent et une héroïne dopée au Virus T (Alice), interprétée par la sympathique Milla Jovovich (également épouse de Paul W. S. Anderson) qui depuis n’a jamais vraiment changé de registre. Une fraîcheur malheureusement perdue au fur et à mesure des épisodes.
Lara Croft est « Jolie » dans Tomb Raider
Les jeux vidéo d’aventures et d’explorations sont un mets de choix pour l’industrie du cinéma. Si on ajoute à ça une poitrine opulente et un charisme unique, il n’est pas étonnant que Tomb Raider ait été adapté sur grand écran. Lara Croft, l’héroïne de Tomb Raider, est belle, intelligente, cultivée et intrépide ! Angelina Jolie était pour ainsi dire toute désignée. Sorti en 2001, le film reprend à sa façon la recette qui a fait le succès de la franchise vidéoludique : des temples perdus, de mystérieux artefacts et des guns fight. Transposé en film, l’ensemble tient plutôt bien la route et se laisse regarder. D’autant plus qu’un certain Daniel Craig, destiné à devenir James Bond, est présent au casting. Les fans y trouvent assez largement leur compte et une suite est tournée.
Lara Croft : Tomb Raider – Le Berceau de la vie
Nous sommes en 2003, et les aventures de Lara Croft reviennent au cinéma. Encore loin de l’image fragile que nous connaissons depuis le reboot de la franchise en 2013, l’héroïne véhicule alors une « cool attitude » qui attire les foules. Réalisé par Jan de Bont, connu pour Speed (avec Keanu Reeves), ce deuxième épisode rencontre un succès plus mitigé, même si les mêmes ingrédients sont de la partie. La faute n’incombe certainement pas à la présence l’excellent Gerard Butler, dont les fans de 300 se souviendront puisque c’est lui qui interprète Leonidas !
Silent Hill, le jeu vidéo qui fait peur. Et le film ?
Avant d’évoquer le film, il est impératif de parler de la série vidéoludique Silent Hill. Véritable révolution, la saga japonaise a ouvert, à la fin des années 90, la porte au genre du survival-horror axé particulièrement sur la psychologie. Silent Hill 2, sorti en 2001 sur PS2 reste certainement le meilleur opus de toute la franchise. L’angoisse, même pour un joueur actuel, y est des plus intenses. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Silent Hill HD Collection (compilation HD des épisodes 2&3) a débarqué sur Playstation 3 en 2012 ! Côté salles obscures, rien d’étonnant à ce qu’une adaptation ait vu le jour en 2006 : le film connaît un certain succès au box-office, mais l’accueil des fans reste très mitigé, comme bien souvent dans ce genre de portage… Rien qui n’empêche un deuxième opus de voir le jour en tout cas !
Silent Hill: Revelation 3D
En règle générale, les termes « Revelation » ou « 3D » n’augurent que très rarement de bonnes choses, cela aussi bien pour les films que pour les jeux vidéo. Manque de bol, la suite de Silent Hill comporte les deux dans son titre. Le film ne remplit pas les salles et est loin d’égaler les recettes de son prédécesseur. Dommage, parce que pour tout vous dire, Sean Bean et Kit Harington (qui incarnent Ned Stark et Jon Snow dans la série Game of Thrones) y sont présents !
À vous de le voir pour savoir ce qu’il en est vraiment.
Le douleur maximale pour les spectateurs de Max Payne
Il y a des erreurs dans la vie d’un homme qui sont irréversibles. On peut se marier et le regretter, se faire tatouer et être mécontent du résultat, investir un peu trop d’argent en bourse et tout perdre, ou encore déchirer son pull tout neuf en jouant au criquet… mais tout ça n’est rien comparé à la douleur ressentie par celui ou celle qui est allé voir Max Payne au cinéma. Les choses s’annonçaient pourtant si bien au départ. TPS à succès depuis l’avènement du premier épisode en 2001, Max Payne comprend jusqu’à aujourd’hui 3 épisodes, dont le dernier, sorti en 2012 sur PC, Xbox 360 et Playstation 3, a été développé par Rockstar Games. Si la franchise vidéoludique n’a connu que le succès, ce n’est pas le cas de son adaptation en film. Avec Mark Wahlberg dans le rôle du héros, il y avait pourtant quelque chose à faire. Le résultat est néanmoins catastrophique lorsque Max Payne sort sur les écrans en 2008. Effets spéciaux au rabais, scénario bidon, montage épileptique et scènes d’action ridicules s’enchaînent. Assurément, le bullet time (tir au ralenti qui a fait le succès du jeu) ne suffit pas à faire un bon long-métrage.
Alone in the Dark : mais qui s’en souvient ?
Malgré sa date de sortie relativement récente (2005), Alone in the Dark n’a pas vraiment marqué les esprits, que ce soit en bien ou en mal. Le film est tiré de la série de jeux vidéo du même nom, mais il s’inspire plus particulièrement de l’épisode 4, baptisé Alone in the Dark: The New Nightmare. On peut y suivre la mystérieuse enquête du détective Edward Carnby sur l’île de Shadow Island. C’est Christian Slater, remarqué dans Robin des Bois avec Kevin Costner et Entretien avec un vampire, qui tient le rôle titre. On ne peut pas vraiment dire que l’œuvre ait été mal reçue, pour la bonne et simple raison qu’elle a fait très peu d’entrées au cinéma. Seule une nomination aux Razzie Awards 2006 pour son réalisateur, Uwe Bow, permet réellement de prendre la mesure du préjudice subit par la licence. Pour information, Uwe Bow s’est depuis spécialisé dans les adaptations de jeux vidéo. C’est en effet à lui que l’on doit les direct-to-DVD (sorties seulement en DVD en ce qui concerne la France) suivants :
Deux adaptations de Dungeon Siege avec Jason Statham et Dolf Lundgren
Farcry, dont l’affiche transpire le manque de moyens financiers
Crane rasé et tatouage ne riment pas forcément avec biker : Hitman
Hitman et l’agent 47 sont tout un symbole : celui de la discrétion et de la finesse. Le jeu d’infiltration qui met en scène le tueur à gage bénéficie en 2007 d’une adaptation cinématographique très critiquée par les fans. On lui reproche des prises de liberté avec l’histoire de la saga, mais aussi un certain manque de classe chez le personnage. Hitman est en fait un film d’action pur et dur, ce qui choque tout naturellement les aficionados lors de sa sortie en salle. Un reboot, prévu pour cette année, devrait normalement corriger le tir. Il sera nommé Agent 47. On ne sait pas grand chose, si ce n’est que Rupert Friend et Zachary Quinto (la série Heroes, ou M. Spock dans Star Trek) feront partie du casting.
Jake Gyllenhaal hétérosexuel et Ben Kingsley déjà chauve
Pur produit des studios Disney, le film Prince of Persia : Les Sables du temps s’inspire du jeu vidéo éponyme et sort au cinéma en 2010. Dans le rôle du héros Julien (Julien le perse XPTDR) on retrouve Jake Gyllenhaal, qui perçait cinq ans auparavant face à Heath Ledger dans Le Secret de Brokeback Mountain. Dans le rôle du méchant, on retrouve Ben Kingsley, monument du cinéma et accessoirement chauve depuis toujours… du moins de mémoire d’homme. Gemma Arterton tient quant à elle le rôle principal féminin. Le long-métrage réalise pas mal d’entrées, mais pas suffisamment pour le producteur Jerry Bruckheimer, qui ne programmera pas de suite.
Jeux vidéo au cinéma : les projets en chantier
Tout d’abord le présent : La Grande Aventure LEGO
La franchise LEGO a mis les bouchées double pour ce début d’année, puisque non contente de proposer un jeu vidéo, c’est aussi un long métrage qui a débarqué en salle le 19 février. La critique et les fans lui ont d’ailleurs fait un très bon accueil !
Face au succès rencontré, Warner Bros. a révélé qu’une suite était déjà en chantier. La date de sortie aux États-Unis est fixée au 26 mai 2017.
Ce qui nous attend :
Assassin’s Creed avec Michael Fassbender (sortie prévue en 2015)
Need for Speed, au cinéma le 16 avril prochain
Splinter Cell, avec Tom Hardy (sortie prévue en 2015)
The Last of Us, produit par Sam Raimi (pas encore de date)
Minecraft, dont les droits ont étés achetés par Warner Bros. (pas encore de date)
Où allons-nous ?
Le cinéma et le jeu vidéo se côtoient déjà depuis longtemps. L’un et l’autre s’inspirent, et il y a fort à penser que ce n’est qu’un début. Il n’y a par exemple qu’à observer la sortie récente de Beyond : Two Souls pour s’en convaincre ! Beaucoup de choses nous attendent donc. On peut présumer que tout ça est positif, surtout si l’on se fie à ce qui se fait en matière de réalité virtuelle, avec l’annonce du Projet Morpheus de Sony.
Nous espérons quoi qu’il en soit que ce petit tour d’horizon des adaptations de jeux vidéo sur grand écran vous a plus. Il nous était malheureusement impossible de toutes les recenser, aussi nous comptons sur vous pour nous faire part de vos suggestions de films !