Parfois, il est important de mettre un peu en lumière des projets loin du AAA traditionnel pour se concentrer sur des jeux de moindre envergure, mais qui ont aussi quelque chose de particulier et tente d’apporter du « neuf » à notre média. On ne cessera jamais de le dire : le jeu vidéo indépendant est source de nombreuses idées incroyablement rafraichissantes. Et on parle là aussi bien de la forme que du fond.
Harold Halibut entre très clairement dans cette catégorie. Si l’on ne peut encore juger le fond de jeu (bien qu’un test devrait apparaitre très prochainement dans nos colonnes), la forme s’avère elle rafraichissante et osée. Pour sûr, cela ne parlera pas à tout le monde et les aficionados de graphismes photoréalistes n’y trouveront pas leur compte, mais en ce qui nous concerne, on doit bien avouer que la direction artiste nous a tout de suite tapé dans l’œil. Petit focus, donc, sur ce jeu d’aventure point’n’click à l’ancienne venu d’Allemagne.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il nous faut parler du petit studio indépendant Allemand Slow Bros. qui est instigateur de Harold Halibut. Fondé en 2015 par quatre amis, Onat Hekimoglu, Ole Tillmann, Fabian Preuschoff et Daniel Beckmann, il se concentre sur le développement de jeux vidéo que l’on pourrait qualifier de fait-main. Comprenez par là que le but de cette petite structure indépendante est de proposer des expériences graphiques consistant à numériser du travail effectué en stop-motion, une tâche loin d’être aisée et qui a déjà donné de très belles choses au cinéma, notamment dernièrement avec le très expérimental et impeccable Mad God.
C’est en 2012, soit bien avant la création du studio Slow Bros. qu’est discuté lors d’un dîner entre amis le concept même de ce qui deviendra Harold Halibut. À partir de 2015, le concept prend forme et c’est en 2017 que tout s’accélère avec le lancement d’un Kickstarter pour aider au financement du jeu. Demandant 150 000 euros, la campagne obtint un succès mitigé puisque sur la somme demandée, seul un peu plus de 50 000 euros furent récoltés.
Néanmoins, cela ne freina pas Slow Bros. qui continua malgré tout le développement et parvint donc à finaliser son premier titre, car celui-ci sortira le 16 avril prochain sur PlayStation 5, Xbox Series X|S, PC, ainsi que sur les supports d’anciennes générations. Pas de version Nintendo Switch, mais une sortie day-one sur le Gamepass devrait ravir les joueurs Microsoft.
C’est l’histoire d’un type
Mais que compte nous raconter Harold Halibut ? Eh bien, c’est très simple. Cela fait 250 ans qu’un vaisseau spatial de colons humains a quitté la Terre pour fuir une potentielle guerre et s’est échoué dans les eaux d’une lointaine planète. La mission était de trouver un nouvel astre viable pour que l’espèce humaine puisse y prospérer, mais tout ne se passa pas comme prévu et les survivants du crash, prisonnier dans les profondeurs d’un vaste océan, ont dû s’adapter pour survivre.
Ainsi, ils créèrent un véritable écosystème, une ville sous l’eau, un peu à la manière de Rapture, sauf qu’ici l’épave sert d’habitat de fortune et que l’on est loin de l’ambiance glauque du titre d’Irrational Games. On y incarne donc Harold Halibut, natif du Fedora (le nom du vaisseau en question) et qui revêt la double casquette d’agent d’entretien et d’assistant laborantin, travaillant aux côtés du docteur Jeanne Mareaux, scientifique en chef de l’endroit. Cette dernière est au cœur de ce qui va motiver l’aventure de notre héros, puisqu’il sera question de l’aider à redémarrer l’engin spatial pour, pourquoi pas, rejoindre la Terre.
Forcément, et vu son genre, cette quête principale sera émaillée d’objectifs plus secondaires, de personnages hauts en couleur à découvrir, et le tout ne semble pas être dénué d’humour. Le Fedora promet aussi d’être un terrain de jeu franchement emballant, avec son style rétrofuturiste sorti tout de la vision pulp des années 70 et grâce à sa patte graphique particulière, autant dire que tout ceci est très séduisant.
Le jeu vidéo artisanal
C’est là l’un des enjeux de Slow Bros. : Imposer son concept graphique et artistique. La technique du stop-motion demande un savoir-faire indéniable et aussi beaucoup de temps. Il a fallu au studio créer tout ce que vous verrez dans le jeu de A à Z à la main, aussi bien décors que personnages, en passant par le plus petit détail visible à l’écran. Pour ce faire, les artistes derrière tout cela se sont servi de divers matériaux comme du métal, du bois, du tissu, ou encore de l’argile pour les corps et visages. Un univers entier a dû être créé, et la bonne surprise, c’est que qui dit monde exotique extra-terrestre, dit créatures qui le sont tout autant.
Une fois tout ceci fait, il a fallu numériser tout cela et rendre l’univers mouvant. Pas une mince affaire, surtout que le jeu n’est pas non plus totalement un point’n’click à l’ancienne comme dit précédemment puisque l’on peut contrôler directement son personnage en temps réel. Là était un autre enjeu : marier le concept du stop motion avec le gameplay d’un jeu d’aventure. Et dès le lancement du projet, c’était là une ambition et si l’on se réfère aux diverses vidéos de gameplay diffusées par les développeurs, cela semble être mission réussie.
Voilà qui est intriguant, rafraichissant et qui promet énormément sur le papier. Certes, le genre ne parlera pas à tous, mais il y a de l’ambition derrière Harold Halibut, qui plus est narrative, car le jeu offrira son lot de « cinématiques » et sera entièrement doublé en anglais pour une immersion totale. On a hâte de poser nos mains sur le titre et on vous donne rendez-vous prochainement sur notre test du jeu pour vous livrer notre verdict pour ce qui s’annonce être l’une des pépites indépendantes de l’année.
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