C’est le 22 mars, en pleine Game Developer Conference 2023, qu’Ubisoft a dévoilé sa vision des intelligences artificielles au service du jeu vidéo en présentant des outils dédiés. Lors de cette conférence animée par Ubisoft La Forge, la division de recherche et développement fait le pont entre des travaux académiques et l’industrie, et un outil est sorti du lot : Ghostwriter. Ce dernier est présenté comme un outil de génération de lignes de dialogues, pensé pour et avec les auteurs. Ubisoft se veut rassurant, ici l’objectif n’est pas de remplacer des auteurs. L’outil n’est pas utilisé pour écrire l’histoire, les cinématiques ou le lore du jeu, mais est spécialisé dans la génération de « barks ».
Un « bark » est une phrase lambda ou une onomatopée qu’un PNJ prononce quand il interagit avec le monde, d’autres PNJs ou même nous. Ce sont toutes ces petites phrases qui simulent une personnalité, une humeur, une vie chez les PNJs et parmi la foule. À mesure que les jeux deviennent de plus en plus ambitieux, ces tâches effectuées par les auteurs deviennent très nombreuses tout en étant répétitives, chronophages et ennuyeuses.
Ghostwriter répond à cette problématique en mettant à disposition des auteurs plusieurs axes d’utilisation : la possibilité de renseigner les motivations d’un PNJ qui teinteront les dialogues, de générer une grosse quantité de dialogues pour les foules de PNJ, de créer des conversations contextualisées entre deux PNJs et, enfin, de paraphraser d’autres dialogues pour créer tout un tas de variantes d’une même phrase. Cela simule ainsi une variété et évite le syndrome du PNJ qui répète toujours les mêmes lignes.
Comme souvent quand on parle d’IA, l’accueil auprès du grand public est plutôt négatif, voyant ces outils comme des remplaçants, comme des moyens de ne pas embaucher ou de sous-payer. Ici, Ubisoft insiste beaucoup sur le caractère indispensable du feedback humain dans le bon fonctionnement de Ghostwriter. En effet, les auteurs paramètrent l’outil, ajustent les propositions en les notant ou en donnant leur avis. Ils peuvent également les rejeter complètement. On pourrait penser que, à une époque dans laquelle la pénibilité du travail et le rapport des humains au temps de travail sont remis en question, cela semble avoir beaucoup de sens de présenter ces intelligences artificielles comme des assistants, plutôt que des remplaçants.
Des assistants qui, sans jamais se passer d’une validation humaine, permettraient (dans le cas de Ghostwriter) aux auteurs de réduire drastiquement la quantité de travail rébarbatif demandé tout en profitant d’un volume de dialogue plus important, le tout avec moins d’efforts. Ubisoft La Forge travaille sur plusieurs solutions d’intégration d’intelligences artificielles dans les processus de création de jeux vidéo autres que l’écriture. On peut donc imaginer d’autres professions se concentrer davantage sur l’aspect créatif, renforçant ainsi, on l’espère, l’immersion, la vie et la qualité globale des futures productions.
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