On peut dire que GeoGuessr traverse un période pour le moins agitée. Après son lancement raté sur Steam, c’est une nouvelle polémique qui frappe le jeu de géolocalisation : l’Esports World Cup 2025, prévue à Riyad en Arabie Saoudite, a suscité de vives réactions de la communauté. Une fronde tellement importante que le studio a finalement annoncé son retrait complet de l’événement.
Le tournoi de GeoGuessr devait se tenir à Riyad entre le 21 et le 27 juillet prochain. Une décision mal perçue par une grande partie des joueurs, notamment les créateurs de cartes, qui ont publié une déclaration commune pour dénoncer l’événement comme un outil de « sportswashing » : une pratique qui servirait à redorer l’image de l’Arabie Saoudite et de son régime, critiqué pour ses violations des droits humains. Ces critiques avaient déjà été exprimées lors de l’annonce des « Jeux Olympiques de l’eSport ». Entre les événements de ce genre et le rachat de studios par des fonds d’investissement saoudiens, il semble clair que le régime cherche à étendre son soft power à travers le jeu vidéo.
En signe de protestation, les créateurs de cartes ont rendu leur contenu injouable, paralysant ainsi toute l’activité compétitive sur GeoGuessr ! Pris dans cette tempête, le PDG Daniel Antell a publié un communiqué sur X, dans lequel il reconnaît une erreur de jugement : « lorsque vous nous dites que nous nous sommes trompés, nous le prenons très au sérieux. C’est pour cela que nous nous retirons de l’EWC à Riyad. » Il ajoute également que leurs intentions de base étaient surtout de promouvoir « l’exploration du monde », ce qui est l’essence même de GeoGuessr, et de « faire participer la communauté au Moyen-Orient ».
La pression mise par les créateurs de cartes a donc porté ses fruits ! On peut souligner que la décision de GeoGuessr de se retirer de la compétition tranche avec le silence d’autres acteurs de l’e-sports, eux aussi attendus à Riyad. On ne peut pas imaginer qu’ils ne soient pas au courant des violations des droits de l’Hommes (notamment envers les femmes, les personnes LGBT, les opposants politiques…) et que des joueurs n’aient pas tiré la sonnette d’alarme de leur côté. Il semblerait qu’il n’y ait guère que les « petits » studios pour prendre position contre cette dynamique de plus en plus critiquée d’instrumentalisation du jeu vidéo.
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