Comme vous le savez peut-être déjà, il y a de l’eau dans le gaz entre la FIFA et Electronic Arts, aux commandes de la célèbre et très lucrative simulation de football. Pour rappel, on apprenait à l’automne dernier que l’éditeur américain envisageait de ne pas renouveler son contrat auprès de l’institution sportive, après près de trente ans de relation commune. Une annonce qui a fait alors grand bruit avec, pour joindre l’acte à la parole, le dépôt de la marque EA Sports FC. La raison de ce désamour : l’argent, évidemment, la fédération de football souhaitant revaloriser la valeur de son nom à hauteur de 2,5 milliards de dollars pour les dix prochaines années tout en s’octroyant la possibilité de signer des contrats avec d’autres entités. En bref, de l’inenvisageable pour Electronic Arts.
Le point de non retour semble avoir été atteint il y a quelques semaines. Les propos d’Andrew Wilson, PDG d’Electronic Arts, transmis à VGC au mois de février, sont sans équivoque, celui-ci qualifiant l’instance mère du Football « d’obstacle » au développement de leur licence. Il continue même en expliquant, entre autres, pourquoi c’est finalement plus la FIFA qui a besoin d’EA que l’inverse :
» Je dirais – et c’est peut-être un peu biaisé – que la marque FIFA a plus de sens en tant que jeu vidéo qu’en tant qu’instance dirigeante du football. Nous ne tenons pas cela pour acquis et nous essayons de ne pas être arrogants. Nous avons travaillé très dur pour essayer de faire comprendre à la FIFA ce dont nous avons besoin pour l’avenir. Fondamentalement, ce que nous obtenons de la FIFA dans une année sans Coupe du monde, ce sont les quatre lettres sur le devant de la boîte, dans un monde où la plupart des gens ne voient même plus la boîte parce qu’ils achètent le jeu numériquement. «
Difficile de lui donner tort sur ces points tant le jeu de football est devenu l’un des rendez-vous commerciaux les plus importants chaque année, tous loisirs confondus. Et effectivement, ce n’est pas lors de pourparlers avec la FIFA qu’EA s’octroie l’exploitation des différents clubs et championnats dans ses jeux. Une fin de contrat entre ces deux géants n’implique donc pas la disparition de vos clubs préférés, leurs implémentations étant négociées pays par pays. Andrew Wilson poursuit :
» Alors que nous regardons vers l’avenir, nous voulons développer la franchise, et ironiquement, la licence FIFA a en fait été un obstacle à cela. Nos joueurs veulent que nous nous développions plus largement dans l’écosystème numérique. Notre licence FIFA nous a en fait empêchés de faire beaucoup de ces choses. Encore une fois, la FIFA n’est que le nom sur la boîte, mais ils nous ont empêché de pouvoir nous diversifier dans les domaines que les joueurs veulent. «
En substance, le PDG d’Electronic Arts explique que finalement, l’absence d’innovations et de nouveaux modes de jeux à chaque épisode de leur simulation sportive est la conséquence de négociations inabouties avec un partenaire qu’ils considèrent aujourd’hui comme un boulet à leur cheville. Des mots très durs que la fédération de football n’a pas vraiment dû apprécier, eux qui espèrent travailler avec plus de partenaires commerciaux.
Fin de match donc entre les deux groupes, confirmée par le généralement très bien informé journaliste Jeff Grubb qui affirme que EA Sports Football Club sera bien le nouveau nom de la simulation d’EA. Un changement d’identité qui pourrait avoir lieu dès cette année si on en croit ses dires, avant même la fin effective de leur contrat. Ainsi, FIFA 23 pourrait bien ne pas exister, ou du moins pas du côté d’Electronic Arts. Le pied de nez le plus improbable pourrait venir d’un autre éditeur (au hasard Konami et son indigent eFootball), s’arrogeant le droit d’utiliser ces quatre fameuses lettres.
Concrètement, qu’est-ce que cela implique pour les joueurs ? En fait, pas grand-chose. Les jeux FIFA étant majoritairement achetés en dématérialisé, et quasi systématiquement joués en ligne, l’éditeur pourra très aisément expliquer à sa communauté le changement de nom pour les prochains opus, à coup de pop-up dans son fameux mode Ultimate Team. L’impact sur les ventes devrait donc être certes visible, mais plus mesuré que ce que l’on pourrait imaginer. Du côté des modes de jeux, les différences ne devraient pas être bouleversantes non plus, au moins dans un premier temps, si ce n’est l’absence des compétitions internationales régies par la FIFA. En bref, cela s’apparente plus à une tempête dans un verre d’eau, mais un verre d’eau à plusieurs milliards.
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