Après la bulle spéculative du Covid, il est difficile pour certains de rentrer dans le rang. Embracer peut en témoigner, car il est désormais difficile de parler de l’entreprise sans parler de coupes budgétaires, de fermetures de studios ou bien encore de ventes de franchises. Et c’est ce qui se passe en ce moment avec la vente de Gearbox Entertainment (Borderlands et quelques épisodes de Brothers in Arms) que Embracer laisse pour 460 millions de dollars à Take-Two Interactive.
Si l’on veut rentrer dans les détails, on s’aperçoit qu’Embracer lâche du lest, certes, mais ne cède pas toutes les acquisitions de Gearbox comme Gearbox San Francisco, Cryptic Studios (avec quelques MMO ou encore Lost Boys Interactive et Captured Dimensions. Si Embracer réduit considérablement la voilure, l’entreprise suédoise en garde tout de même sous le coude.
Lars Wingefors accompagne d’un communiqué de presse la vente de Gearbox :
« L’annonce d’aujourd’hui marque le résultat du processus de désinvestissement et constitue une étape importante dans la transformation d’Embracer vers l’avenir avec une dette nettement plus faible et une trésorerie plus disponible. »
Coutumiers des prises de parole du PDG d’Embracer, Lars Wingefors semble bien oublier ses précédentes ardeurs en vendant les parties les moins intéressantes de son groupe.
Plus loin, son communiqué de presse détaille la transaction en déclarant que « les deux parties partent chacune dans leur direction pour le mieux », que son groupe « améliore sa rentabilité et lui permet d’être plus agile ». Inutile de commenter plus avant ce communiqué de presse qui manque un peu d’âme.
Si nous parlions plus haut « d’ardeurs », nous faisions référence aux dizaines d’acquisitions du groupe, qui soit dit en passant n’avait pas vraiment le capital pour suivre, mais il s’agit d’une autre histoire, dont celle en 2021 de Gearbox. Le groupe de Lars Wingefors revend donc un studio qu’il a acheté il y a presque tout juste trois ans…
Toutefois, l’entreprise suédoise réussit son coup, car elle avait acheté le groupe, Gearbox Software et Publishing et aussi le studio Gearbox Québec, pour 363 millions de dollars et revend pour plus cher sans restituer l’entièreté de l’investissement.
Toutefois, les deux parties sont gagnantes d’un point de vue financier. Embracer à court terme, car il réduit sa dette de manière drastique et Take-Two, plus sur le long terme, qui récupère des licences clés, comme Borderlands (Take-Two était déjà éditeur de la franchise), et une actualité forte, car un prochain numéro de Borderlands serait dans les tuyaux et un film également, de quoi mettre en appétit n’importe quel éditeur.
Quoi qu’il en soit, on peut féliciter Gearbox d’avoir réussi à se sauver des griffes d’Embracer qui ne semble pas vraiment maîtriser sa trajectoire et se laisse gouverner par des affects financiers en fonction de la direction du vent…