D’après plusieurs sources rapportées par le Wall Street Journal, Electronic Arts serait en passe de franchir un tournant majeur de son histoire avec un rachat évalué à près de 50 milliards de dollars, visant à retirer l’entreprise de la Bourse pour la transformer à nouveau en société privée. L’annonce officielle pourrait tomber dès la semaine prochaine.
Derrière ce projet de rachat se trouverait des fonds de capital-investissement traditionnels comme Silver Lake, mais aussi, encore une fois, le Public Investment Fund (PIF) d’Arabie saoudite. Le fonds souverain, contrôlé par le prince héritier Mohammed ben Salmane, place méthodiquement ses pions dans le jeu vidéo depuis plusieurs années, transformant chaque investissement en une pièce de soft power.
Activision Blizzard, Capcom, Nexon, Nintendo ou encore Embracer, peu d’éditeurs majeurs n’ont échappé à ses injections de gros billets à la douce odeur de pétrole, ou du génocide yéménite. Depuis 2023, le PIF détient déjà près de 9 % du capital d’Electronic Arts, consolidant ainsi son influence sur l’un des mastodontes de l’industrie.
L’Arabie saoudite poursuit donc sa vaste opération de relooking diplomatique, multipliant les incursions dans le sport, le divertissement et le jeu vidéo. Toujours dans le but de laver la devanture de son régime marqué par une répression violente, des assassinats politiques et des crimes récents, comme le massacre de migrants éthiopiens à sa frontière.
Peut-être devrions-nous nous préparer à voir débarquer Cristiano Ronaldo en guest pour un DLC dans le dernier opus des Sims, qui sait ? Ce qui est certain, c’est que les marchés n’attendent pas : l’annonce des négociations a propulsé l’action d’Electronic Arts de 15 % en vingt-quatre heures.
Il est toujours bon de rappeler que, pour les investisseurs, l’argent n’a pas d’odeur et que l’industrie se trouve de plus en plus soumise aux ambitions géopolitiques d’un royaume autoritaire, bien loin de nos petites préoccupations.
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