On a pensé à plein de titres chargés en jeux de mots, comme « un jœuf qui ne vous veut pas que du bien », mais au singulier, le « f » de « œuf » se prononce, mettant à mal le jeu de mots. D’autant que le lecteur aurait pu le voir comme une coquille (!). Autrement dit, c’était un cas typique de jeu de mot laid (mollet, comme l’œuf, donc), que nous avons rapidement abandonné.
Comme il ne serait pas étonnant qu’on abandonne rapidement Egging On, ce jeu signé Egobound (avec un seul « g », ratant une très belle occasion pour un autre jeu de mot), sorti 6 novembre dernier. La description du jeu sur Steam, dans une tonalité proche de celle que nous employons pour le début de cet article, prévient : « Tout comme certains œufs, le jeu est vraiment dur ! ». Et c’est peu de le dire, le jeu distribue même un trophée au joueur qui aurait persisté ne serait-ce que 3h !
Eldœuf Ring
On y incarne donc un œuf possédant la capacité de se mouvoir en roulant sur lui-même, incité par un narrateur à rejoindre (d’abord) le toit du poulailler (d’autres « univers » suivront). Une mission pas si facile, du fait de la forme ovoïde de notre avatar. Le gameplay est ainsi essentiellement basé sur la physique des déplacements de l’œuf, qu’il est compliqué de faire rouler « droit », et qui possède de plus une sorte d’inertie ajoutant encore une part d’incontrôlable.
Et comme si devoir faire un foot avec un ballon de rugby n’était pas assez tordu, Egging On ajoute une petite fantaisie (et une petite difficulté) : les sauts depuis le chapeau (la partie « pointue » de l’œuf) iront plus haut et plus loin que les saut effectués depuis la partie la plus large (oserait-on l’appeler : le cul).
Egging on est ainsi un jeu de plateforme en 3D finalement pas très éloigné d’Only Up, ce jeu « phénomène » du streaming qui s’affichait sur de nombreuses chaînes Twitch à l’été 2023. On pense aussi à Baby Steps, autre jeu dans lequel les déplacements basiques ont quelque chose d’un combat contre Margit. Et, pour une facette indé un peu plus « noble », le jeu cite aussi Thomas Was Alone, le classique de Mike Bithell, qui nous mettait aux commandes d’un pixel dans un jeu de plateformes en 2D. Outre le côté platformer (après tout, le pixel de Thomas Was Alone aurait pu représenter un œuf ?), on y est là aussi accompagné par la voix d’un narrateur qui nous sert de guide, et commentera nos nombreux échecs.
Car on échoue beaucoup dans Egging On. La physique particulière de l’œuf rend les mouvements parfois imprévisibles ; et le design des niveaux est fait de telle manière qu’une chute nous ramène très régulièrement au point de départ… La voix-off le dit elle-même dès le premier niveau : « Cette ferme souhaite ta défaite ! »
À déconseiller aux joueurs connaissant des problèmes d’hypertension, le jeu s’inscrit tout à fait dans le genre du « raging game », de ceux qui nous font balancer la manette contre un mur lors d’un énième échec. Dans Egging On, l’œuf sait reconstituer indéfiniment sa coquille. La manette, non…
Egging On est disponible sur PlayStation, Xbox et PC, et au catalogue du Game Pass.

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