Déjà plus de dix ans que la série des Gears of War a fait son arrivée sur consoles et PC. Une décennie d’aventure, de bons et loyaux services, qui ont fait d’elle une série incontournable du monde du jeu vidéo. Un subtil mélange de violence, de testostérone et de courage sur un fond de guerre apocalyptique où les héros font face à des ennemis dont la laideur n’égale que leur brutalité. Pour fêter les 10 ans et la sortie du tout nouvel opus, faisons ensemble un petit voyage à travers cette saga déjà devenue culte qui a fortement participé à la montée de la Xbox 360 car, rappelons-le, la série des Gears of War est une exclusivité Microsoft.
Si Gears of War m’était conté
L’histoire jouable des Gears of War s’étale sur plus de 25 ans, et si aujourd’hui, il est facile d’avoir une vision globale des événements, il en était autrement lors de la sortie du premier opus en 2006. En effet, une fois commencé, le jeu vous envoyait directement dans la mêlée sans donner plus de détails sur l’environnement ou sur l’histoire. Le joueur était lancé en plein affrontement face à un ennemi qui n’avait rien de très accueillant. Au fur et à mesure du jeu et des épisodes, un tableau général commence à se dresser et on peut aujourd’hui retracer l’histoire du monde dans lequel se passent les événements.
Si la première trilogie (+1 spin-off) se déroule sur une période de 3 ans, l’épisode 4, lui, se déroule plus de 20 ans après les événements de Gears of War 3. Mais avant tout, retournons plus de 100 ans en arrière, au commencement. L’histoire de Gears of War se trouve être à l’origine assez banale.
Tout se déroule sur la planète Sera, où les différentes nations se livrent une guerre sans merci afin de prendre le contrôle d’une puissante source énergétique : l’imulsion. Cette période est connue sous le nom de guerres pendulaires. Au bout de 77 ans de conflit, la Coalition des Gouvernements Unis (CGU) fut créée afin de prévenir tout conflit futur. Mais ce repos fut de courte durée. Car en découvrant l’imulsion et en la puisant du sous-sol, les Humains ont libéré les Locustes (une race humanoïde particulièrement agressive), et créé d’importantes mutations chez eux.
Sous le commandement de leur Reine, les Locustes envahissent la surface de Sera, bien décidés à décimer l’Humanité. Ce jour est appelé l’Émergence. La CGU, acculée et désespérée, prend alors la décision d’utiliser le Rayon de l’Aube, un rayon d’énergie surpuissant lancé depuis un satellite et brûlant tout sur son passage. La conséquence sera la transformation de la surface de la planète en une vaste terre brûlée, désertique et stérile, tandis qu’une grande partie de la Horde des Locustes, en sécurité dans des refuges souterrains, survit.
S’ensuivent alors 14 ans de conflits sanglants et dévastateurs… C’est d’ailleurs à cette période que prend place Gears of War Judgment, qui suit les combats d’une escouade de 4 Gears. Mais pour chaque victoire, l’Humanité perd des milliers de soldats tandis que les Hordes de Locustes sont quant à elles toujours aussi nombreuses.
Et nous voilà 14 ans après l’Émergence, c’est là que commence l’histoire du premier opus. L’aventure suit les pas de Marcus Fenix, un ancien héros de guerre emprisonné pour trahison. Les rigueurs de la guerre et le manque d’effectifs poussent la CGU à libérer les prisonniers pour les réintégrer dans l’armée. Marcus et ses compagnons, Dominique Santiago, Damon Baird et Augustus Cole sont chargés de récupérer une nouvelle arme, la bombe lumière, et de la faire exploser dans les souterrains Locustes afin d’en tuer le plus possible. La bombe explose mais le résultat n’est pas au rendez-vous et la Reine Locuste, qui a survécu, promet qu’elle aura sa vengeance.
Arrive donc Gears of War 2, dont les événements se déroulent 6 mois après. Les humains se sont retranchés dans la ville de Jacintho et, depuis l’explosion de la bombe lumière, une étrange maladie fait des ravages chez les humains. L’équipe est donc envoyée dans un centre de recherche vieux de 100 ans où ils feront une terrible découverte : les Locustes sont en réalité des humains ayant subi de terribles mutations au contact de l’imulsion. Enfermés et oubliés sous terre, ces derniers n’ont qu’une idée en tête : se venger de l’Humanité. Ils apprennent aussi que la capitale Locuste, Nexus, est située sous la ville de Jacintho !
Ils s’y rendent alors et découvrent que la maladie touche aussi les Locustes et crée de nouveaux mutants, les Lambents, qui affrontent les Locustes dans une guerre sans pitié. La CGU décide alors d’évacuer la ville et de détruire ses fondations, ensevelissant les souterrains sous des milliers de litres d’eau et de terre. Malgré cela, les Locustes et les Lambents continuent d’attaquer et la maladie touche de plus en plus d’humains.
Nous voilà donc 18 mois après, et ainsi commence Gears of War 3. La CGU est dissoute, l’Humanité est au plus mal. Mais une lueur d’espoir apparaît lorsque Marcus apprend que son père, éminent scientifique, n’est pas mort mais qu’il est prisonnier des Locustes et que la Reine le force à trouver un vaccin contre l’imulsion. Marcus et son escouade le retrouvent et il leur apprend qu’il est en train de mettre au point une impulsion qui détruira l’imulsion pour de bon, et donc aussi bien les Locustes que les Lambents ou encore les humains infectés par la maladie.
Arrive alors le dernier affrontement des forces humaines qui se soldera par la mort de tous leurs ennemis, y compris la Reine Locuste, mais aussi par la mort d’Adam Fenix, le père de Marcus. La guerre est terminée et ainsi s’achève l’histoire de la (première ?) trilogie Gears of War !
Si de prime abord, l’aspect bourrin et violent prend le dessus, on se prend vite d’affection pour les personnages au fil de ces épisodes et c’est un véritable crève-cœur lorsque certains d’entre eux tombent au combat ou quand ils vivent des moments difficiles. On apprend à les connaître et on découvre avec effroi les événements que chacun d’entre eux a dû endurer pendant la guerre.
Car dans Gears of War, chaque victoire se paye au prix fort : pour chaque Locuste tué, une centaine refait surface, pour chaque victoire, toujours plus de soldats tombent. Et quand tout semble au plus mal, les choses empirent encore ! Mais alors comment voir le bout du tunnel et continuer à espérer la victoire de l’humanité ? Les 3 premiers épisodes de la saga se suivent et sont axés autour du personnage de Marcus Fenix et de ses compagnons. Ils nous amèneront jusqu’à la victoire de l’Humanité sur les Locustes et les Lambents.
Mais il ne peut y avoir de victoire sans souffrance, ni de liberté sans sacrifices et cette victoire se fera au détriment de nombreuses vies, et laissera un monde en ruine. En apparence simpliste, le scénario des différents épisodes se veut en réalité beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît et offre de nombreux rebondissements et révélations totalement inattendus. Que sont les Locustes et les Lambents et d’où viennent-ils ? Quel est le rôle de l’imulsion dans tout ça ? La CGU cacherait-elle des squelettes dans son placard ? Toutes ces questions trouveront des réponses au fil des épisodes, mais attention, la vérité peut faire mal, très mal.
Cela nous amène donc au dernier opus, Gears of War 4, sorti le 11 octobre 2016. Celui-ci prend place 25 ans après les événements de Gears of War 3. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la série des Gears of War est une histoire de famille puisque le héros de ce nouvel opus n’est autre que J-D Fenix, le fils de Marcus.
Depuis la victoire finale, la CGU a créé de nombreuses villes fortifiées, mais beaucoup refusent de les rejoindre et de se plier à leurs lois car ils n’ont pas oublié le rôle de la CGU dans la destruction du monde lors de la guerre contre les Locustes. Tandis que Sera panse encore ses blessures et que les gens tentent de reconstruire le monde, un nouvel ennemi apparaît, les vermines. Leur arrivée signe un retour brutal dans l’horreur car, s’étant habitués à la paix, les humains n’étaient pas préparés à un tel déferlement de violence. Il faut donc reprendre les armes et découvrir d’où vient ce nouvel ennemi, et l’empêcher de devenir encore plus fort qu’il ne l’est déjà.
Des héros charismatiques
L’univers de Gears of War est rempli de nombreux personnages. Si certains ne seront que de passage et mourront tout aussi vite qu’ils sont apparus, ce ne sera pas le cas de tous, qu’ils soient de votre côté ou de celui des méchants. Du côté des Locustes, en plus des différents soldats, vous rencontrerez durant votre aventure le Général Raam, Locuste aussi laid que brutal qui décimera de nombreux soldats et donnera du fil à retordre à l’escouade de Marcus dans le premier épisode. Mais il n’est rien à côté de la Reine Myrrah, cheffe des Locustes, qui cherchera par tous les moyens à asservir la race humaine et dominer la surface de Sera.
La plupart des personnages que vous croiserez auront une histoire personnelle qui les aura conduits jusqu’à ce moment. Citons notamment Augustus Cole qui a dû faire face à une cour martiale quelques années plus tôt (dans Gears of War Judgment), ou Dominique Baird, qui cherchera sa femme enlevée par les Locustes. Il ne se remettra jamais de l’état dans laquelle il la retrouvera, et se sacrifiera pour offrir une diversion à ses amis, vous prenant par surprise. Vous rencontrerez aussi Adam Fenix, le père de Marcus, qui apportera de nombreuses révélations dans l’épisode 3 notamment sur la responsabilité de la CGU dans l’Émergence des Locustes et sur leurs origines. Ces quelques personnages ne sont qu’une partie des nombreux présents dans l’histoire.
La profondeur de chaque histoire nous amène à avoir de l’empathie pour les différents protagonistes : on a peur pour eux, on se prend d’affection pour eux et on subit les événements dont ils sont victimes. C’est là aussi la force de cette série, d’avoir su créer des personnages aux caractères détaillés et approfondis auxquels on peut s’attacher et s’identifier au fil des différents épisodes.
Un gameplay surprenant mais efficace
Mais la force de la série réside aussi dans son gameplay : à un moment où les principaux jeux de tir étaient des FPS avec un style plus ou moins semblable (Half Life 2, Prey, Halo, FEAR pour ne citer que les plus connus), Gears of War arrive comme un cheveu sur la soupe et bafoue toutes les règles établies. Personnages lourds, système de couverture, rechargement éclair, vue à la troisième personne, violence extrême des héros mais aussi des personnages, Gears of War ne passe pas inaperçu lors de sa sortie.
Si nombreux sont ceux qui ont critiqué son gameplay pour le moins déroutant, il faut avouer qu’une fois adopté, tout se passe comme sur des roulettes et les contrôles deviennent intuitifs. Et c’est tant mieux, puisque ce gameplay se retrouve dans tous les épisodes de la série en subissant, bien évidemment, quelques améliorations au passage.
Car il faut bien comprendre une chose, c’est que si aujourd’hui, il est normal de pouvoir se mettre à couvert, se déplacer, voir à la troisième personne, affronter des vagues incessantes d’ennemis… c’est justement en partie grâce à Gears of War 1, qui a su s’imposer et faire de cette mécanique un standard du jeu vidéo, comme Doom avait su le faire avec le FPS il y a de cela 23 ans !
Quand on parle du gameplay de la série Gears of War, on pense tout de suite au système de mise à couvert qui permet d’engager l’ennemi tout en minimisant les chances de se faire toucher par lui. À couvert, il est possible de tirer sans viser ou de regarder prudemment autour de soi pour viser l’ennemi, tout en restant en partie protégé. Le fait d’être à couvert n’empêche en rien le déplacement et permet facilement de passer d’un abri à un autre, tout en éradiquant la menace Locuste ou Lambent. Il est de toute façon indispensable de se mettre à couvert dans Gears of War, sous peine de se faire littéralement exploser par les rafales ennemies.
Le rechargement éclair est aussi une marque de fabrique de Gears of War. Alors que dans la plupart des jeux, il suffisait d’appuyer sur une touche pour recharger son arme, les développeurs du jeu ont décidés de faire tout autrement. S’il faut bien appuyer sur une touche pour lancer le rechargement, il faut en revanche appuyer au bon moment sur la bonne touche pour le finaliser.
Si vous y arrivez parfaitement, votre arme fera davantage de dégâts, mais si vous n’êtes pas dans les temps, votre arme s’enraye et vous laisse sans défense durant quelques secondes. Et croyez-moi, ces secondes sont interminables et marquent parfois une mort certaine ! Ce système, qui pouvait paraître injuste au début, a vite été adopté par la communauté de joueurs. Car il y avait toujours une technique de secours au cas où un ennemi vous fonçait dessus alors que votre arme était enrayée : il suffisait de l’attaquer au corps-au-corps avec le fameux Lanzor, l’arme de prédilection des Gears. Ce fusil d’assaut est muni non pas d’une baïonnette mais d’une tronçonneuse ! Cette dernière vous permet de hacher menu les ennemis venant se frotter de trop près à vous. Mais attention à ne pas tomber sur plus fort que vous, au risque de vous faire démembrer, découper ou encore décapiter.
Et justement, quand un Gears meurt c’est rarement de façon paisible ! Démembrement, décapitation, tronçonnage, éclatage de tête ou encore explosion, les bougres n’ont pas la mort facile. Mais avant de vous tuer, il faudra encore réussir à vous mettre à terre.
Au fur et à mesure des dégâts encaissés, un symbole rouge « The Crimson Omen » apparaît au centre de l’écran. Plus le joueur est blessé, plus l’écran rougit, jusqu’à ce que le joueur se trouve à ramper à quatre pattes. Le seul moyen de revenir à la vie est d’être ressuscité par un de ses alliés, mais il faudra faire vite car une telle position de faiblesse est comme un appel à la violence de la part de vos adversaires ! Et heureusement que pour faire face aux hordes de Locustes, Lambents ou autres mutants en tout genre, vous pourrez compter sur le soutien d’autres Gears. Qu’ils soient contrôlés par l’IA ou par d’autres joueurs, vous ne serez jamais seul. Et c’est là une particularité de Gears of War car chaque épisode offre la possibilité de faire le jeu intégralement en coopération locale ou en ligne et ce (selon les épisodes) jusqu’à 4 joueurs simultanément !
Jamais sans mon multi
La série des Gears of War doit aussi son succès à ses modes multijoueur. Car encore une fois en 2006, très peu de jeux offraient la possibilité de jouer en coopération, que ce soit en local ou en ligne. Mais ce qui a surtout plu aux joueurs, c’est le fait de pouvoir jouer jusqu’à 8 simultanément en ligne, dans des modes tels que : Zone de guerre, Assassinat, Exécution ou Annexion. Une petite révolution pour l’époque ! Avec Gears of War 2, le multijoueur s’étoffe avec l’arrivée de nouveaux modes comme Roi de la colline, Leader, Fugitif ou Ailier. Mais c’est surtout avec l’arrivée du mode Horde que la série obtiendra ses titres de noblesse. Ce dernier offre la possibilité à 4 joueurs d’affronter des dizaines de vagues Locustes de plus en plus puissantes.
Ce mode a séduit dès sa sortie et s’est perfectionné au fil du temps jusqu’à Gears of War 4, offrant toujours plus d’ennemis et alliant jusque 5 joueurs à la fois. Au fil des épisodes, ce sont tous les modes multijoueur qui se sont enrichis et perfectionnés pour offrir toujours plus de défis et de modes aux joueurs. La série a vraiment tenu compte des attentes des joueurs afin de leur offrir, en plus de nouveaux modes, un gameplay amélioré ainsi qu’une augmentation du nombre de joueurs pouvant s’affronter. Il est même devenu possible de s’affronter par équipes en incarnant soit les Locustes, soit les Humains, pour le plus grand plaisir de tous.
Le voyage ne s’achève pas ici
En 10 ans, la série des Gears of War a su captiver les joueurs malgré les trois éditeurs différents qui se sont succédés (Epic Games, Volition et The Coalition). La saga a su garder le meilleur tout en l’améliorant afin d’offrir aux joueurs une expérience toujours plus intuitive et immersive. Et c’est peut-être ça qui a valu aux Gears of War de toujours satisfaire le public, le fait de savoir se renouveler tout en gardant le meilleur.
Offrant à chaque fois une histoire captivante, un gameplay efficace, un multijoueur complet et une durée de vie conséquente, chaque nouvel épisode relance l’intérêt du public et des fans pour cette saga exclusive à Microsoft. Et ce n’est pas fini, car en plus des jeux, c’est tout un univers qui est né, des produits dérivés, des romans et pourquoi pas un film ! Une chose est sûre, cette saga unique n’est pas près de s’éteindre et ce pour notre plus grand plaisir.