Sorti le 15 mai 2025, Doom: The Dark Ages s’est imposé comme le plus gros lancement réalisé par le studio. Avec 3 millions de joueurs actifs dès sa première semaine, le nouveau-né d’id Software semblait bien parti pour perpétuer l’élan initié par ses excellents prédécesseurs. Pourtant, un chiffre vient nuancer cette réussite : à peine 30 000 joueurs en simultané sur Steam au pic de son lancement, un contraste saisissant avec Doom Eternal qui culminait à 100 000 en 2020.

Comment expliquer ce lancement en demi-teinte ? Faut-il y voir un effet du Game Pass, ou une réaction au prix élevé et au contenu limité du jeu ? Affiché à 80 € en édition standard, Doom: The Dark Ages ne fait pas de cadeau. Ce tarif, poussé par certains cadors dans l’industrie AAA (Activision, Gearbox…), passe néanmoins mal face à un contenu qui semble moins ambitieux que les précédents opus. Avec une durée de vie d’environ 13 heures et une rejouabilité en retrait comparé a son prédécesseur (notons l’absence d’arènes et de multijoueur),difficile de ne pas y voir un recul en termes de générosité et d’ambition.
Face à cela, d’autres titres comme Clair-Obscur (également disponible dans le Game Pass), qui proposent 30 heures de jeu avec une proposition plus audacieuse, redéfinissent les attentes des joueurs en matière de qualité/prix et ouvre de nouvelles voies pour le jeu vidéo, celle du AA. Le chiffre impressionnant de 3 millions de joueurs actifs s’explique en grande partie par la présence du jeu dans le Xbox Game Pass, accessible dès le jour de sa sortie. C’est à la fois une vitrine énorme et un double tranchant pour les éditeurs.
D’un côté, le Game Pass permet à des millions de joueurs de découvrir un titre sans surcoût, ce qui booste la présence médiatique et alimente le bouche-à-oreille. De l’autre, il cannibalise les ventes, comme Microsoft l’a confirmé en 2023. De nombreux joueurs n’achèteront tout simplement pas un jeu auquel ils peuvent déjà jouer via leur abonnement.
Et pour Doom: The Dark Ages, ce phénomène est flagrant : succès d’audience via le Game Pass, mais chiffres de ventes beaucoup plus modestes. Selon une étude récente, un jeu reste en moyenne environ 20 mois sur le Game Pass, ce qui laisse amplement le temps aux joueurs de l’expérimenter sans l’acheter. Pour les éditeurs, la stratégie est claire : maximiser la visibilité immédiate, séduire de nouveaux publics, et pourquoi pas relancer l’intérêt à travers des DLC.
En bout de ligne, ce lancement en dents de scie témoigne surtout des tensions croissantes entre qualité, prix et accessibilité, à l’ère des abonnements. DOOM, autrefois pionnier de la révolution FPS, serait-il aujourd’hui victime d’une révolution plus grande encore : celle des services de jeu à la demande ?
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