[mise à jour du 16/10/2024, quelques minutes après publication]
Don’t Nod vient tout juste de publier son communiqué tant attendu, et les nouvelles ne sont pas reluisantes. Oskar Guilbert, PDG de la boîte, a annoncé « un projet de réorganisation […] qui pourrait impacter les effectifs » comme solution retenue.
Le STJV a simultanément dégainé son papier, se montrant inflexible et intransigeant face à la direction du studio français.
« Ce 16 Octobre, la direction de Don’t Nod a présenté un projet de plan de réduction des effectifs, pouvant supprimer jusqu’à 69 postes en CDI (soit 29% des effectifs du studio parisien). Cette annonce est le point d’orgue d’un enchainement de décisions catastrophiques dénoncées de longue date par les instances de représentation du personnel. […]
Dans notre communiqué du 7 Février, nous dénoncions la réorganisation interne permanente laissant des équipes entières sur le carreau. Huit mois plus tard, cette réorganisation se révèle désavouée et inutile, exactement comme nous l’avions prédit. […]
Face à une direction qui à décidé de se moquer de ses travailleur.ses, un mouvement social d’ampleur est nécessaire, comme celui engagé en ce moment à Ubisoft. A nous d’établir le rapport de force nécessaire pour sauver nos emplois. Il est hors de question de payer les fautes de nos patrons. »
Souhaitons, comme toujours, du courage aux travailleurs dans leur combat pour faire valoir leurs droits, dans un climat toujours plus mortifère au sein de l’industrie vidéoludique.
Les feux sont de plus en plus au rouge chez Don’t Nod, le studio français a connu de nombreux déboires ces dernières années, et la tempête bat son plein en ce moment même. Après les déceptions commerciales qu’ont été ses deux dernières sorties, Jusant et Banishers: Ghosts of New Eden, le studio est en chute libre sur les marchés boursiers. Aujourd’hui, un nouveau signal d’alarme a été tiré : la société suspend sa cotation boursière en attente de la publication d’un communiqué.
Cette chute financière est d’autant plus préoccupante qu’elle coïncide avec des signaux d’alarme internes : Stéphane Beauverger, directeur narratif clé du studio depuis 15 ans, a annoncé son départ sur Linkedin il y a quelques jours. Ce dernier a joué un rôle fondamental dans de nombreuses productions de Don’t Nod, et a notamment pris en charge le développement de Remember Me à la suite du départ d’Alain Damasio.
Rappelons qu’en février dernier, le STJV (Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo) sortait un communiqué concernant le studio pour dénoncer des conditions de travail difficiles et une communication interne fragile, dont voici un extrait :
« Dans un studio où les productions s’enchaînent dans un chaos ambiant, le temps et la vision à long terme nécessaires à la qualité de vie viennent à disparaître, entraînant davantage de stress parmi les employé·es et provoquant des situations de boreout/burnout, nous plaçant tous·tes dans l’attente de décisions prises par la direction.
Le STJV s’inquiète des risques psycho-sociaux qui guettent les travailleur·euses du studio, à la vue du nombre conséquent de situations de mal-être et d’arrêts de travail qui nous sont remontés. »
Comme le dit le STJV dans la conclusion de son communiqué, c’est d’autant plus affligeant pour Don’t Nod qui « défend une ligne éditoriale plus progressiste que ses concurrents ». Le départ de Stéphane Beauverger est donc dans la continuité de ce climat aride.
Les départs de talents clés, associés aux résultats décevants des dernières productions, soulèvent des questions sur l’avenir même du studio. Alors que Don’t Nod s’est fait connaître pour ses œuvres narratives de qualité, le studio doit non seulement restaurer la confiance de ses employés, mais aussi celle de ses investisseurs, qui semblent de plus en plus sceptiques.
On peut sérieusement se demander si l’avenir du studio, aussi bien créatif que financier, n’est pas définitivement sur la sellette. Les futures sorties de Lost Records: Bloom & Rage et du nouvel opus de Life is Strange sauront-elles redorer le blason du studio ?
Life is Strange: Double Exposure – Max reprend du service
Absolem
Lost Records: Bloom & Rage – Magnéto Serge
Poulet
Fiche de Perso #9 – Alain Damasio, auteur SF adulé, fondateur de Dontnod
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