Dès que vous posez vos doigts sur une manette ou un clavier pour jouer à un jeu estampillé Star Wars, Marvel ou encore Pixar, vous n’êtes pas sans savoir que dans le fond, c’est Disney qui se frotte les mains. Devenue spécialiste pour vendre les droits sur ses principales licences, la multinationale américaine s’est tranquillement fait une place de choix dans le monde du jeu vidéo depuis de longues années.
Mais à en croire les derniers rapports de Bloomberg, Disney aurait d’autres ambitions dans le domaine. Lassée de n’être qu’un pourvoyeur de licences pour de nombreux éditeurs, l’entreprise souhaiterait maintenant voir plus loin en ajoutant une nouvelle corde à son arc déjà bien fourni. Certains associés proches du big boss Bob Iger lui auraient donc suggéré le rachat d’un éditeur de grand standing pour faire de Disney un nom important du jeu vidéo.
En première ligne, on pense directement à Electronic Arts. Les relations entre les deux entreprises ne sont pas nouvelles, et cela pourrait avoir son importance. EA a notamment hérité des droits exclusifs sur Star Wars en 2013 pour une durée de dix ans, jusqu’en 2023. Plusieurs jeux sont nés de ce partenariat, parmi lesquels Star Wars Battlefront II et la série Star Wars Jedi, succès critique et public.
C’est un secret de polichinelle, mais Electronic Arts est à la recherche d’un repreneur. Au mois de mai, l’éditeur aurait discuté d’un rachat avec Amazon, Apple, et donc Disney, qui était déjà sur les rangs. Les négociations pourraient donc reprendre rapidement.
Cependant, Bob Iger ne serait pas chaud du tout sur le dossier. Même s’il a prouvé par le passé qu’il n’était pas quelqu’un de frileux quand il s’agit de rachats en tout genre, le patron de Disney se satisferait pour l’instant du rôle de son entreprise dans le jeu vidéo.
Il faut dire que le monsieur a d’autres chats à fouetter en ce moment. Disney est en crise. La plateforme de streaming Disney + est déficitaire, et il faut en plus faire face à d’autres problématiques, comme la récente grève des auteurs et la crise cinématographique. Cette année, les films Disney n’ont pas trouvé leur public, et on sent une overdose générale pour le multiverse Marvel et les séries Star Wars, sur lesquels beaucoup a été misé.
En cas de rachat d’éditeurs, qu’il s’agisse d’Electronic Arts ou d’un autre groupe, on est en droit de se poser des questions à propos des futurs contenus proposés. Disney a pris la fâcheuse habitude d’essorer ses licences principales, et si le futur de la marque devait se jouer sur nos consoles, on espère vraiment que la quantité ne prendra pas le pas sur la qualité.
Comme dans la presse, l’indépendance des studios et des éditeurs reste quelque chose de primordial. Alors que le rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft pourrait être conclu cette semaine, il ne serait pas vu d’un très bon œil qu’un autre géant du jeu vidéo tombe sous le joug d’une multinationale. Niveau diversité et créativité, on pourrait perdre beaucoup.
Pour le moment, Bob Iger résisterait aux pressions de ses associés. Mais la crise qui couve chez Disney pourrait vite l’amener à changer son fusil d’épaule.
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