Le Day of the Devs (Jour des développeurs) est, comme le State of Play qui aura lieu cette semaine, une conférence dont l’objectif est d’informer les joueurs de la sortie de nouveaux jeux vidéo. La différence avec un événement comme le State of Play, c’est que le Day of the Devs n’annonce que les sorties de jeux indépendants. Nous pouvons sans trop de risques parler d’une conférence de fait très saine pour l’industrie puisqu’elle met en avant des expériences plus confidentielles qui méritent des coups de projecteurs. Bonne nouvelle à son propos, puisqu’en plus de continuer son chemin, l’événement devient, comme annoncé par ses organisateurs, non-lucratif.
Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ? Le fait est que la grande majorité, si ce ne sont toutes, les cérémonies d’annonces de ce type ont besoin de faire du bénéfice pour pouvoir fonctionner et continuer d’exister. Ce qui peut inciter les organisateurs à recourir au sponsoring. Rien de tel qu’une publicité bien placée pour compenser les dépenses. Seulement, il est bon, voire nécessaire aujourd’hui, de remettre ce modèle publicitaire en question. Les raisons à cela sont nombreuses, mais nous axerons avant tout notre argumentaire sur l’indépendance : doit-on revenir une énième fois sur le scandale du Dorito’s Gate ?
Accepter des sponsors, c’est bien souvent accepter la perte de neutralité qui va avec. Un événement peut rapidement et dramatiquement se faire polluer par des cartons publicitaires, des produits de consommation en pagaille qui peuvent parfois même entrer en contradiction avec les valeurs portées par certains studios. Le pire est très certainement un sponsor qui protège de trop près ses intérêts, notamment quand il est lui-même issu du secteur du jeu vidéo, et qui de fait nous pousse à nous interroger sur l’intégrité de l’événement. Sans besoin de profits, plus aucun doute n’est permis. Les organisateurs, comme les jeux qu’ils défendent, sont indépendants. Quoi de plus approprié pour un événement comme le Day of the Devs ?
Nous pensons que l’indépendance ne doit pas s’arrêter à la fin du développement d’un jeu et au sein d’une industrie autant ancrée dans l’idéologie capitaliste, il peut s’avérer difficile voire quasiment impossible de percer sans recourir à des armes de communication qui sont les mêmes que pour les plus grosses productions.
Qu’un événement comme le Day of the Devs se base désormais sur un modèle différent permet d’assainir un aspect souvent très contraignant du secteur pour des développeurs indépendants, la communication autour de leur titre. Alors que chaque année qui passe dévoile un nouveau record de sorties, il est pourtant impensable de s’en passer. Le Day of the Devs est une voie possible pour ces studios, encore insuffisante à faire connaître de très nombreux titres, très certainement, mais qui a le mérite de véritablement se pencher sur la question de l’émancipation, et ce, à tous les niveaux de la production.
Pour parvenir à leurs fins, les organisateurs doivent ainsi trouver des solutions de financement alternatives. Comme bien souvent quand c’est le cas, c’est le financement participatif qui a été choisi. C’est alors à nous de faire vivre l’événement. Au vu de son succès les années passées, nous n’avons que peu de doutes quant à la réussite de cette initiative. Une nouvelle rafraîchissante, alors que les licenciements et autres projets avortés ne cessent de s’accumuler en ce tout début d’année.
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