Nous nous sommes enfin penchés sur le 21ème film Pokémon le film – Le pouvoir est en nous !
Si vous faites partie des plus âgés d’entre-nous et que vous avez commencé Pokémon à l’heure où vous vous éclatiez encore les genoux dans les cours de récréation et où Mewtwo était le héros du tout premier film, il se peut que vous soyez passés à côté du film Pokémon – Le pouvoir est en nous. Pourtant, son annonce avait su attiser quelque peu notre curiosité et sa sortie en VF nous a donc poussé à nous attarder sur son contenu.
Un casting intéressant
Premier point à noter avant dans ce lancer dans le vif du sujet : le casting. Là où les précédents films Pokémon avaient tendance à coller de près à l’animé et nous servir un casting de personnages riche et fidèle à celui de la série (exit donc Ondine, Pierre, Flora, Max, Jacky, etc.), nous retrouvons ici un Sacha façon lonesome cow-boy, seulement accompagné de son fidèle Pikachu. Bien entendu, cela fait suite à la nouvelle chronologie lancée à partir du 20ème film.
Et c’est d’ailleurs un choix fort et audacieux pour cette nouvelles série de films. Sacha fera bien sûr la rencontre de protagonistes inédits et croisera la route de la Team Rocket (running gag opérant avec brio depuis plus de 20 ans, un peu au second plan dans ce chapitre), mais nous retrouvons par ce biais une certaine vision du parcours du dresseur, plus proche de ce qui est proposé au travers du jeu-vidéo, à savoir le voyage initiatique d’un individu que son parcours amènera devant de nouvelles situation et de nouveaux visages.
Un récapitulatif du casting principal
Nous retrouvons donc notre éternel Sacha en route pour la ville de StarFula où doit avoir lieu de Festival du Vent. Dans cette grande ville où le Pokémon légendaire Lugia se rend chaque année pour apporter sa bénédiction, notre héros va croiser quelques personnalités intrigantes :
- Risa, une jeune athlète se rendant au Festival du Vent sur la demande de son frère, alité après un accident et qui lui a demandé de lui capturer un Pokémon bien précis (un Évoli, histoire de coller à la promotion des jeux Pokémon Let’s Go!, tout juste sortis au Japon au moment de la parution du film au pays du Soleil Levant).
- Callahan, un comédien né n’hésitant pas enjoliver la moindre de ses histoires pour égayer la vie de sa nièce à la santé fragile.
- Toren, un chercheur au cœur d’or spécialisé dans les talents des Pokémon. Doté d’une timidité maladive, il n’en reste pas moins l’un des esprits les plus brillants dans son domaine.
- Margo, la fille du maire de Fula. La jeune fille semble fort intéressée par les montagnes entourant la ville et semble s’y rendre en secret, mais que peut-elle bien faire là-bas alors que la zone est censée être soumise à la malédiction de Zeraora ?
- Harriet, une vieille dame qui semble détester les Pokémon et garde toujours une de ses mains gantée. À la suite d’un incident dans le laboratoire de Toren, elle devra s’accommoder de la présence de quelques monstres, attirés par l’extrait de Doux Parfum dont elle a été victime.
Les contes de Fula
Vous vous en doutez sûrement, le Festival du Vent n’est qu’un grand prétexte pour réunir nos protagonistes et les lancer dans une aventure commune. Car en parallèle des festivités débarquent des chasseurs de Pokémon, braconnant à tout va de pauvres créatures pour les revendre au plus offrant.
À la suite d’un mensonge de Callahan retransmis en direct sur la chaîne principale de la ville, ces chasseurs décideront de s’aventurer plus profondément dans les montagnes et feront la rencontre Margo qui protégeait et soignait Zeraora après que celui-ci se soit blessé en sauvant la vie de fillette lors d’un éboulement.
La Team Rocket sera également, et malgré elle, à la source d’un sinistre qui viendra envahir Fula après que Jessie, James et Miaouss aient dérobé une des expérimentations de Toren. Tous nos protagonistes s’uniront donc sous deux problématiques : sauver la ville et réhabiliter Zeraora.
Ce qu’on en a pensé
La série Pokémon (notamment les jeux vidéo) a toujours eu ce côté fable écologique que nous retrouvons dans ce 21ème film. La problématique autour de Zeraora en est bien la preuve, le Pokémon ayant été chassé de ses terres par les humains expansionnistes ayant mis le feu à sa forêt 50 ans plus tôt pour y établir Fula, tuant ainsi de nombreux Pokémon lors de l’incendie et ravageant la nature elle-même, expliquant l’hostilité de Zeraora à l’égard des Hommes.
Les habitants de Fula étaient d’ailleurs dans un énorme déni, puisque l’origine de la ville était gardée secrète par les hautes sphères (le Maire de Fula) et n’était connue que de quelques ancêtres (dont Harriet, dont le traumatisme qu’elle a subit dans la perte de son Snubull dans l’incendie provoqué par la génération de ses parents l’a mené à rejeté les Pokémon pour éviter tout attachement et toute peine lors de leur mort).
Le fait d’avoir un scénario qui traite d’un sujet aussi dur que celui du deuil et du choix de l’isolement aurait pu contraster de trop avec l’esprit de la licence, mais le flashback de l’incendie et de la séparation entre Harriet et Snubull a été brillamment mené, ayant même réussi à nous arraché une petite larme.
Un autre sujet sérieux sera abordé au travers du personnage de Callahan, le beau parleur du groupe, qui par ses mensonges répétés en viendra à s’aliéner sa nièce alors que son but n’était que d’égayer sa vie. Il viendra par la suite se lier d’amitié avec un Simularbre, Pokémon qu’il aura sauvé lors de l’événement compétitif du festival. Refusant d’abord son lien avec le Pokémon par peur de le blesser lui aussi, il finira par trouver en ce Pokémon totem (Simularbre étant un Pokémon imitateur) un ami de confiance avec qui s’allier pour aider sa nièce et la ville.
Bien sûr, les autres thèmes habituels de la série seront de la partie : entraide, dépassement de soi, amitié et écologie. Le « pouvoir des Pokémon » (défini par Sacha comme la force qui naît lorsqu’un Pokémon et un humain se lient et coopèrent) sera d’ailleurs le ressort final qui mènera la petite équipe à la victoire.
Cette nouvelle dimension entamée avec le 20ème film et se poursuivant au travers ce 21ème semble sur la bonne voix pour réconcilier les vieux de la vieille avec le dessin-animé Pokémon, qui avait eu la fâcheuse tendance à être une peu trop lisse et naïf pour hisser des enjeux plus profonds qu’un classique « s’unir pour calmer un Pokémon légendaire ».
L’animation, les jeux de couleurs et le scénario sont à la hauteur de ce qu’on pourrait attendre d’un bon film d’animation pour la licence Pokémon, qui plaira aux enfants comme aux grands enfants qui découvriront un long-métrage avec plusieurs niveaux de lecture et qui fera passer un bon moment en compagnie des petites créatures de GameFreak. Bref, on vous le recommande sans trop hésiter.