Five Nights at Freddy’s n’est plus à présenter. La série est devenue ultra populaire et touche désormais un large public. Scott Cawthon, le créateur original, s’est depuis éloigné des projets, même si la licence continue d’évoluer sans lui, que ce soit avec de nouveaux jeux ou des extensions de l’univers alimentées principalement par sa communauté. En 2023, la série franchit un cap avec l’adaptation cinématographique sobrement intitulée Five Nights at Freddy’s, produite par Blumhouse et distribuée par Universal. Le film fait beaucoup parler de lui, notamment pour son scénario jugé trop léger et son approche plutôt tout public, qui atténue l’aspect horrifique des jeux.
Malgré ces critiques, les animatroniques, les références au jeu et la direction artistique sont globalement saluées pour leur fidélité au matériau d’origine. Résultat : une réception en demi-teinte sur le plan critique, mais un succès commercial massif avec plus de 290 millions de dollars au box-office, faisant grimper le film au rang des plus gros succès de Blumhouse. Un tel succès appelait logiquement une suite. Avec la sortie de Five Nights at Freddy’s 2 au cinéma, voyons ce que ce second film apporte à la licence.
Quand l’horreur rime avec blockbuster
Dans le premier film, on suit Mike Schmidt, un jeune homme en difficulté financière qui accepte un poste de gardien de nuit dans l’ancienne pizzeria Freddy Fazbear’s Pizza. Comme dans le jeu original, il se retrouve vite confronté aux animatroniques, qui représentent un véritable danger. Le film respecte assez bien le lore des jeux : Freddy, Bonnie, Chica et Foxy correspondent directement à ceux du premier opus. La pizzeria est reproduite avec ses éléments iconiques, comme la salle de sécurité et l’architecture du lieu… Bref, l’ambiance générale est réussie. Le rôle de Mike reprend le concept central du jeu tout en lui donnant une histoire personnelle avec sa sœur Abby et des liens avec son passé traumatique. La fin respecte la continuité des jeux : Afton est neutralisé dans son costume, les animatroniques sont apaisés, et le twist avec Springtrap prépare la suite à l’instar de FNAF 3. Il laisse la porte ouverte à de nouveaux événements pour les films suivants.
Le second film donne l’impression que toutes les bonnes idées ont été mises de côté au profit d’un blockbuster grand public, à la manière des grosses productions de Blumhouse. Là où le premier opus savait être subtil et instaurer une ambiance minimaliste, ce second épisode ressemble à une avalanche de clichés du cinéma d’horreur. L’histoire reprend là où le premier s’était arrêté : Mike et sa sœur Abby tentent de reconstruire leur vie. Mike s’occupe des travaux de leur nouvelle maison tandis qu’Abby va à l’école. Fragilisée par ses expériences passées, elle semble désormais totalement obsédée par les animatroniques disparus. Jusqu’ici, l’ensemble paraît cohérent mais commence à perdre le spectateur dès que le film s’enlise dans son scénario.
Adapter ou ne pas être ?
La subtilité du premier opus a disparu et a été remplacée par une production spectaculaire, pensée pour séduire un public très large. Cette volonté de plaire à tous dénature l’univers original, au point d’inclure des scènes qui n’auraient jamais existé dans le jeu. On peut alors se demander : qu’est-ce qu’une bonne adaptation ? Un média adapté d’un jeu vidéo n’a pas besoin d’être une copie conforme de son matériau d’origine. L’exemple de la série Fallout est parlant : l’ambiance et l’univers des jeux sont présents, avec une histoire originale, et la série a été très bien accueillie.
Le premier film FNAF avait réussi à plaire aux fans tout en restant accessible aux non-initiés. Le second, lui, pêche par son manque de cohérence et son approche trop grand public. On y retrouve certes des références aux jeux, avec même de nouveaux animatroniques comme Balloon Boy, mais l’amour et le soin apportés précédemment se font beaucoup moins sentir. À la place, nous avons un blockbuster américain classique, avec des personnages constamment à côté de la plaque et des dialogues qui tombent à plat. Le film semble prendre son public pour des enfants, ce qui explique son orientation « tout public » et la censure implicite.

Les dialogues maladroits brisent souvent l’immersion et manquent de sens ou d’intérêt. La cohérence du scénario est parfois compromise, tant l’histoire est mal exploitée au fil du récit. De plus, les références aux jeux sont intégrées de façon maladroite. Dans le premier film, retrouver Mike dans la position du garde de sécurité était cohérent et justifié. Avec FNAF 2, on a l’impression que les créateurs peinent à intégrer certaines références.
Le personnage de la Marionnette, antagoniste principal du second jeu, est un bon exemple. On prend ce qui était central à celui-ci et y ajoute des éléments narratifs pour faire avancer l’intrigue. Dans un film, la cohérence est essentielle lorsque l’univers est déjà établi, et ce second opus perd le spectateur à de nombreuses reprises, tant certaines situations paraissent improbables ou mal transposées.
Ce qui sauve partiellement le film, ce sont les animatroniques, toujours aussi impressionnants et réalistes. Le travail réalisé pour les créer de toutes pièces est remarquable, et c’est d’autant plus dommage que le reste du film, de la réalisation aux jumpscares prévisibles, semble peu inspiré.
Five Nights at Freddy’s 2 n’est ni une bonne adaptation ni un bon film d’horreur. Là où le premier proposait des idées intéressantes, le second se perd et accumule les erreurs classiques d’un film d’horreur de série B. Dommage, car le soin apporté aux décors et aux animatroniques méritait mieux. Tout semble fait pour captiver le grand public sans aucune prise de risque. Un film que l’on oublie presque aussitôt après le visionnage. Peut-être que le troisième film saura rattraper les erreurs du second, mais celui-ci laisse un goût amer, heureusement que les « cinq nuits » se déroulent encore dans le jeu et non dans ce film interminable.

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