2022 semble se terminer de la même manière qu’elle a commencé avec le sujet de l’année : le rachat par Microsoft de Activision-Blizzard. S’il avait été annoncé comme l’affaire du siècle faisant trembler l’industrie du jeu vidéo dans sa globalité, il semblerait que le chemin soit encore long avant que les mots ne deviennent action. En effet, l’accord a été fragilisé par les nombreuses accusations de harcèlement chez Activision, mais également par l’enquête menée par la Federal Trade Commission, une section gouvernementale américaine chargée de se pencher sur le monopole. Menée par Lina Khan qui s’oppose à la croissance via des acquisitions par de grandes plateformes technologiques, la commission a de nombreuses fois bloqué des accords de ce genre.
La Federal Trade Commission a décidé de mettre un veto au projet de rachat. L’acquisition semble loin d’être faite et cette plainte vient ralentir encore un peu plus le processus. Tout comme les États-Unis, la Commission Européenne est frileuse. Selon elle, accepter ce rachat pourrait entraîner « une hausse de prix, une baisse de la qualité et une réduction de l’innovation » puisque Microsoft mettrait la main sur plusieurs grosses franchises comme Starfield, Call of Duty, Diablo ou encore World of Warcraft.
» Même si nous sommes confiants dans notre dossier, nous restons déterminés à trouver des solutions créatives avec les régulateurs afin de protéger la concurrence, les consommateurs et les travailleurs du secteur technologique. » – Brad Smith, président et vice-PDG de Microsoft
Bien sûr, les deux acteurs concernés n’ont pas dit leur dernier mot et se sont empressés de réagir en réaffirmant leurs motivations quant à l’aboutissement de la transaction.
Ils vont même au-delà que simplement affirmer leur confiance, puisqu’ils s’attaquent également à la FTC qui, selon Bobby Kotick (PDG d’Activision-Blizzard), est aveuglée par un « scepticisme idéologique » l’éloignant de la réalité concurrentielle de l’industrie du jeu vidéo, argumentant même que l’agence fédérale se concentre davantage sur la protection des concurrents que de la concurrence en elle-même. Nul doute que ce feuilleton va durer encore un moment, risquant d’agacer à la fois les actionnaires, mais également les joueurs. La situation devrait évoluer pendant le trimestre de l’année prochaine avec les réponses de plusieurs autorités comme la Commission Européenne.
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