2022 a démarré sur les chapeaux de roues dans la sphère vidéoludique avec le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft. Laissons les chiffres et les polémiques de côté pour nous concentrer sur une analyse critique de la situation et des répercussions qui pourraient en découler.
Pour choisir sa console de salon, plusieurs éléments peuvent intervenir : notre bagage culturel (l’attachement à une marque qui nous accompagne depuis longtemps), les spécificités de la machine (prix, puissance, fonctionnalités particulières) et enfin les jeux proposés. Par « jeux proposés », on entend « exclusivités ».
Évoquons rapidement le cas de Nintendo qui représente depuis toujours une institution à part entière. La société possède SA part de marché qui comprend SON public cible qui achète SES éternelles exclusivités. Ce schéma existe depuis tellement longtemps que même notre inconscient ne cherche pas à lui trouver des failles. Vous voulez jouer à Zelda ou à Mario ? Achetez une console Nintendo. Point final. Passons.
Dans le domaine des exclusivités, Sony a longtemps brillé face à Microsoft. À l’ère de la PS4 et de la Xbox One, le combat était gagné d’avance par la firme japonaise. Avec son récent coup de théâtre, Microsoft semble vouloir redistribuer les cartes et par la même occasion changer les règles.
Lancé dans sa politique du « tout numérique », on peut facilement imaginer Microsoft utilisant son Game Pass (qui compte à l’heure actuelle plus de 25 millions d’utilisateurs) comme machine de guerre commerciale auto-suffisante : la société propose du nouveau contenu (celui d’Activision) qui attire encore plus d’abonnés et en fonction de la popularité des nouveaux titres ajoutés, Microsoft disposera d’une ligne conductrice pour les suites, remakes et autres spin-off à venir. Ces nouveaux projets peuvent alors être réintégrés dans le Game Pass qui, au fil du temps, deviendra le Saint Graal indispensable à tout bon gamer.
Avec les rachats de plus en plus fréquents des studios et au rythme où vont les choses, choisir sa console reviendra bientôt à choisir un catalogue de jeux. En voyant le verre à moitié plein, on peut se dire que cette compétitivité sera bénéfique pour les consommateurs, les concurrents voulant toujours faire mieux que l’équipe d’en face. En voyant le verre à moitié vide, on peut facilement imaginer la frustration des joueurs quant à l’impossibilité de pouvoir profiter de telle ou telle licence.
Même si nous ne voyons pas une franchise comme Call of Duty devenir une exclusivité immédiate de la Xbox, le schéma d’une campagne commerciale à deux vitesses est potentiellement imaginable : un multi free to play multiplateforme et un mode campagne exclusif à la machine de Microsoft, par exemple.
Les événements de ce début d’année marquent clairement un tournant dans l’histoire du jeu vidéo ; les enjeux vont être différents à partir de maintenant et seul l’avenir nous dira si la passion du dixième art aura été plus forte que des enjeux économiques.
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