Dur dur de taper sur la mascotte de Nintendo, et même du jeu vidéo en général, tellement le plombier italien est ancré dans la culture populaire comme LE représentant de la qualité vidéoludique pour toute la famille. C’est donc l’heure de lui écorner la moustache pour votre plus grand déplaisir dans ce 5 avis impopulaires sur Mario.
- Les Mario ne sont pas les meilleurs platformers
On commence fort ce 5 avis impopulaires sur Mario avec un fait : si les Mario sont très fréquemment des pionniers dans le secteur du jeu vidéo, comme les épisodes sortis sur NES, ou même sur N64 avec Mario 64, l’initiateur des jeux de plateforme 3D, ils sont en revanche souvent dépassés par la concurrence qui suivra. Par exemple, nous pourrions parler du studio Rare, qui a par deux fois repris la formule de l’escroc à casquette rouge pour lui présenter une version magnifiée de son game-design de base, avec l’excellent Donkey Kong Country, qui en plus de porter la plateforme à son apogée, avec un gameplay alliant ce qu’il y avait de meilleurs chez Mario (la plateforme) et son concurrent Sonic (la vitesse), a donné une véritable claque technique à l’industrie du jeu vidéo avec son rendu en images de synthèse de qualité.
Sur N64 ? Toujours avec le studio Rare, nous avons deux preuves que Mario 64 n’est encore une fois qu’un Poulidor du jeu vidéo. Tout d’abord l’excellent DK 64 (oui encore lui !) qui se paie le luxe d’avoir 5 personnages différents se baladant dans des mondes plus inventifs les uns que les autres, là ou Mario 64 avait échoué dans son but d’avoir plusieurs camarade de jeu (oui, les rageux, je vous vois venir avec le rumble pack). De plus, le soft simiesque de la N64 arborait des graphismes nettement plus propres. Et quid de Banjo-Tooie qui reprend tout les éléments qui ont fait la réussite du premier, comme l’humour décapant, et le système d’apprentissage de nouveaux skills et moves tout au long du jeu, tout en ajoutant à cela quelques nouveautés telles qu’un mode multi, des phases en FPS, et des boss plus nombreux et variés.
Si l’on peut reconnaître à Mario de savoir poser sa grosse paire brillante sur la table pour innover, l’on ne peut hélas pas décemment en faire de facto LE maître du genre.
- Mario n’a pas de personnalité
Mario, à l’origine, n’est qu’un personnage prétexte. Tout comme DK, ou Peach, ou Bowser d’ailleurs. Il a été créé pour une fonction précise pour le jeu. Donc au départ, peu importe qui il est, tant qu’il fait ce pourquoi il a été créé, tout est bon. Toutefois, au fil des années, les nombreux épisodes principaux et fillers ont permis à certains des personnages du MarioVerse d’étoffer leur background, et d’avoir une personnalité propre. Donkey Kong sera par exemple le benêt costaud, Bowser le puissant, Yoshi le cute/kawaï/rapide/agile etc… Mais Mario, lui, reste informe. Basique. Simple. Il est ce personnage qui cache son manque de personnalité derrière un crédit d’équilibre des compétences.
Ses prestations à travers les différents jeux nous prouvent d’ailleurs que Mario subit majoritairement son environnement. Il n’a pas de volonté propre. Il remplit son statut de « personnage principal » tout simplement. La seule chose dont on peut avoir l’assurance, c’est sa volonté à constamment vouloir sauver des princesses en détresse. Mais pour quelles raisons d’ailleurs ? L’amour ? Possible. L’autre réel constat est que Mario se résume à ses passages, et à son impact au sein de ses jeux vidéo. Il n’a guère d’avant ou d’après, et donc, nul besoin de lui pour avoir à faire progresser une histoire.
L’essence même du personnage est aux antipodes d’une histoire, car un Mario n’a pas de but narratif, ni de devoir de scénario. Il n’a pas non plus d’autre utilité que de vous faire progresser d’un point A à un point B, en l’utilisant, conscient ou non de son sort. Mario est encore aujourd’hui l’égérie du jeu vidéo dans son but originel : divertir sans poser de questions. Il est à lui tout seul la panacée de ce qu’est le divertissement, au sens le plus simple et non réfléchi du terme. Mario est l’allégorie de l’instant.
- Bowser, victime du Syndrome des Méchants de Nintendo
Alors, oui, on a un peu de mal maintenant avec les méchants de Nintendo. Créés à une époque où le background avait autant d’intérêt qu’un étron sorti d’une paire de fesses, les méchants de la firme nippone n’ont pas su toujours se développer avec leur temps. Et c’est dommage. Car dans le fond, on l’aime bien Bowser, c’est un peu notre grand-père gronchon à nous, on n’aime pas lui faire la bise parce qu’il pique, mais c’est toujours un plaisir de le voir au dîner.
Mais bordel, quel est désormais l’intérêt d’avoir des Bowser dans Mario à part pour la nostalgie ? Il participe à tous les tournois de tout les sports proposés par cette baltringue de Mario, même si ce dernier vient lui claquer l’entrejambe à chaque jeu solo ! Bowser n’a aucun amour propre. D’ailleurs c’est quoi son problème ? Il a des châteaux, des sbires, un empire, et son seul but dans la vie c’est quoi ? Carjacker des princesses…
Aujourd’hui c’est à la fois beau et triste de voir le côté nanardesque attribué au roi des Koopas, qui parti d’un esprit d’ennemi mortel, ne nous laisse désormais qu’un souvenir pugnace d’une époque où l’on n’avait pas besoin de beaucoup pour avoir un excellent méchant. Mais, après tout, les jeux Mario ont-ils besoin d’un méchant d’intérêt ? (Oui, contradiction dans les 4 avis impopulaires sur Mario mais 1) on a le droit 2) ça vous fait réfléchir).
- Mario n’est pas plus facile qu’avant
C’est presque trop facile de mettre cela dans un 5 avis impopulaires sur Mario. Le débat éternel sur la difficulté a pointé le bout de son nez lors de la sortie de Mario Odyssey sur Switch en automne 2017. De nombreux joueurs ont alors crié au manque de challenge ponctué de « nianiania c’était plus dur avant » qui font autant avancer le débat qu’un klaxon fait avancer la circulation.
Non, Mario n’était pas plus difficile avant (en tous cas pas consciemment). Les Mario dans leur essence on toujours été des jeux à vocation familiale, pouvant passer entre les mains de tous et toutes (quel cochon ce Mario). Et afin de vous prouver pourquoi ces jeux ne sont pas plus faciles qu’avant, nous devons séparer les principaux opus Mario en 2: la période post-Mario 64 (incluant ce dernier), et la période pré-Mario 64.
Pour la première, je vous invite à refaire dès à présent le soft phare de la N64, et vous vous rendrez compte d’une chose, c’est d’une facilité déconcertante. Les principaux moment de galère résultant d’une ergonomie discutable dans le contrôle du plombier. Les opus suivants sont dans l’ensemble des titres plus corsés, car la difficulté à été mieux ajustée, découlant de facto de l’expérience engrangée par Nintendo. Les softs ont donc été pensés de manière à ne pas nuire aux nouveaux joueurs souhaitant découvrir l’univers du jeu vidéo, sans pour autant trop frustrer les habitués du genre, avides de nouveaux challenges. Et le géant nippon s’y prend remarquablement bien.
Car oui, ils vous faut savoir, vous vieux cons de vieux joueurs, que les nouvelles mécaniques sont vraisemblablement pensées pour vous. Parce que ceux qui ont le plus besoin de nouveautés, c’est VOUS ! Ils ne peuvent pas subitement faire d’un Mario un jeu hardcore. Et dans ce cas, comment garder ses fidèles ? En multipliant les nouveautés. Par exemple via l’utilisation de nouveaux gimmicks de gameplay, de nouvelles manières de jouer, et aussi par de nouveaux formats. Et entre le jetpack plein de flotte de l’épisode Sunshine, l’utilisation ingénieuse de la Wiimote pour les Galaxy, et Cappy pour Odyssey, on ne peut pas dire que Big N ait pris ses fans pour des pigeons.
Maintenant, le deuxième axe : la période 2D pré-Mario 64. Il s’agit sans doute de la génération de Mario avec laquelle vous avez débuté. Et bien entendu, notre Madeleine de Proust nous parait toujours sacrément pimentée, au moins 3 millions d’unités sur l’échelle de Scoville. Pourtant, si le jeu paraissait difficile à l’époque… c’est en grande partie dû à notre jeune âge, ou notre peu d’expérience. Les Mini-vous de l’époque ont sûrement pleuré du sang sur Super Mario 2. Ils ont aussi sans doute jeté des manettes qui n’en demandaient pas tant suite à un lâché de Yoshi mal géré dans Super Mario World.
Mais c’était votre entrée dans le monde du jeu vidéo. Votre début de ce merveilleux voyage initiatique au sein de cette passion qui nous réunit tous. Pensez un peu aux enfants qui démarrent sur Mario Galaxy, tout est nouveau pour eux. Rendez-vous compte de la complexité du gameplay d’un jeu Mario actuel, comparé à ces deux touches que nous avions, nous les vieux cons, pour nous divertir. Il est aussi honnête d’avouer que si la difficulté finale rendue n’est pas aussi bien calibrée que maintenant, c’est peut-être aussi parce que Nintendo maîtrisait mal le curseur de difficulté à cette époque-là, et que les optimisations et possibilités de gameplay n’étaient pas aussi poussées que maintenant. Ce qui réduit la justesse de corrélation entre la difficulté souhaitée et les difficultés disponibles.
- Le film Mario est bien
Bouhouhou les rageux. Alors comme ça on aime critiquer le film Mario Bros. à la sauce navet ? Il est donc temps de remettre les pendules à l’heure. Toutes les plaintes sur 5 avis impopulaires sur Mario sont à mettre en bas. Tout d’abord la B.O, qui sans reprendre tout les classiques, à quand même de sacré bordel de noms sur sa jaquette : Queen, Megadeth, Roxette, et même Joe Satriani. Rien que ça. Et pour ceux qui ont tendance à bégayer de l’oeil, je répète : Freddie Mercury a chanté pour la B.O du film Mario. Et vous savez quoi, même Mark Wahlberg a participé, via son groupe Marky Mark and the Funky Bunch. Deuxième argument : Mario est le premier jeu vidéo au monde à avoir eu droit à son film en prise réelle. Pas forcément un gage de qualité, mais la certitude que pour ce film, personne n’a eu peur de poser ses valseuses sur la table.
Maintenant, repartons au début des années 90, Robert Rodriguez cartonne au box office avec son film culte : El Mariachi, les pogs sont toujours à la mode, et personne n’a encore entendu parler de Kim Kardashian. Bref, l’époque est belle et douce. Et c’est à ce moment, que Nintendo accepte de laisser sa franchise pour 2 millions, le temps d’un film, qui sera d’ailleurs proposé avec un scénario très différent des jeux vidéo (gling, bon point). Pour la faire courte, comme dirait un très bon ami précoce, la chute des astéroïdes qui ont décimé les dinosaures les ont en fait basculés dans une dimension parallèle, ou ils ont évolué séparément des humains. Le roi Koopa, évidemment, cherche à contrôler les deux mondes. Quand on sait qu’on part d’un moustachu qui bouffe des champis, on est pas mal.
Enfin, le casting ! Bob Hoskins mesdames et messieurs, excellent dans « Qui veut la peau de Roger Rabbit » (excellente contrepèterie d’ailleurs). Ce bon vieux Bob, s’octroyant de plus le droit de se noyer l’estomac au Whisky entre chaque scène. Quel pro.
C’est fini pour aujourd’hui avec ce 5 avis impopulaires sur Mario, nous espérons que vous êtes bien énervés, et n’hésitez pas dans les commentaires à donner vos avis ! Et pour les plus tristes parce que c’est fini, voici la plus belle musique TOUS Mario confondus :