À quelques semaines maintenant de l’arrivée des consoles next-gen, nous revenons sur le catalogue des machines de huitième génération à travers dix titres qui auront durablement marqué l’histoire des jeux vidéo. Deuxième pavé de notre ambitieuse route : Bloodborne.
Si l’on pense directement à la trilogie Dark Souls à la simple mention du studio FromSoftware ou du genre die and retry (on parle bien d’ailleurs de Souls-like), il ne faut surtout pas oublier Bloodborne. Car si la grande saga des Souls a indéniablement créé un sous-genre de plus en plus populaire, Bloodborne l’a sublimé. Avant de détailler davantage, il est à préciser que nous incluons systématiquement le DLC The Old Hunters dans notre appellation de Bloodborne, ce chapitre additionnel est fait du même bois.
Sorti en mars 2015 (novembre 2015 pour le DLC) en exclusivité sur PlayStation 4 (on attend toujours une confirmation quant à une sortie PC ou PS5), le jeu s’est directement attiré les bonnes critiques des joueurs et de la presse spécialisée (affichant un joli 92% sur Mediacritic). Un raz-de-marée d’éloges mettant tout le monde d’accord : il n’y a pas que les Souls dans la vie.
En parallèle, le titre marquera également le retour d’un débat stérile lié à la difficulté dans un jeu vidéo (polémique initialement lancée à la sortie du premier opus de Dark Souls), étiquetant notre sujet du jour de jeu élitiste, le même débat qui a secoué Sekiro à sa sortie. Nous n’allons pas revenir dessus, mais il faut bien comprendre qu’il est nécessaire d’affectionner la difficulté pour apprécier pleinement l’œuvre.
Petit rappel intéressant, Bloodborne est sorti entre Dark Souls 2 et son troisième épisode, et même si le jeu possède des similitudes plus qu’évidentes avec la saga au feu de camp curatif, ce dernier arrive à dépasser ses compères pour se hisser à un niveau bien supérieur. Pour bien comprendre cette position (subjective, on en convient), deux points sont à détailler : son univers et son gameplay.
Bienvenue à Yharnam, cité gothique d’une funeste beauté. En ces lieux de désolation, bon nombre de voyageurs cherchent un élixir censé guérir tous les maux. Seulement voilà, la ville est en proie à une terrible malédiction transformant ses habitants en immondes créatures. Seul, vous devrez vous frayer un chemin et trouver l’original de ce mal.
Qu’on se le dise, l’univers de Bloodborne est une leçon. Que ce soit à travers son level-design de génie, son bestiaire étendu, sa direction artistique maîtrisée ou ses musiques épiques, tout est réussi pour une expérience inégalée.
Le jeu s’inspire des récits fantastiques du maître Lovecraft pour son scénario, ainsi que de l’époque victorienne pour l’architecture de la ville. Ajoutez à cela une focalisation sur le pouvoir du sang et des cauchemars, et vous avez une coordination parfaite des éléments cités, un alignement des astres, une harmonie obscure à la frontière de l’onirisme et du fatalisme.
Bloodborne dépasse son simple statut de jeu vidéo pour tendre vers une vision plus large, à la limite de la philosophie. Explorer Yharnam revient à explorer un songe labyrinthique dans lequel la mort est votre compagnon de route, et la sortie une douce chimère.
Le gameplay n’est pas en reste. Celui-ci se montre beaucoup plus nerveux que celui des Souls. Ici, la vitesse est la clé de la survie. L’une des principales critiques de Dark Souls résidait dans la lenteur des attaques liée au poids de l’équipement. Bloodborne esquive cette remarque et mise intégralement sur la frénésie des combats.
Mieux encore, le titre incite à la prise de risques. En effet, des points de vie pourront être récupérés après une contre-attaque réussie. En d’autres termes, rester à contrer les attaques ennemies ne sera pas la meilleure des stratégies. Bloodborne illustre parfaitement l’adage suivant : la meilleure défense, c’est l’attaque.
Certes, les possibilités de build côté équipement sont moindres, mais Bloodborne mise davantage sur les capacités du joueur, sur ses réflexes et son obstination. Car oui, il vous faudra une bonne dose de patience pour percer ses mystères.
Un univers enivrant, un récit envoûtant, un gameplay frénétique, on ne cache pas notre amour porté à Bloodborne. Le jeu mérite amplement sa place au podium de cette génération. Si vous n’avez pas encore poussé les portes de Yharnam, on ne peut que vous inviter à le faire. Mais attention, le voyage est sans retour.