Après l’introspection feutrée (et presque sacrée) de Many Nights a Whisper en début d’année, Deconstructeam revient avec une proposition bien plus abrasive. Un projet qui troque le murmure contre le fracas, sans jamais renier ce qui fait l’ADN du studio : cette colère sourde qui affleure sous chaque mécanique, et cette tendresse maladroite pour les âmes cabossées. Virtue and a Sledgehammer emprunte un virage assumé vers l’action, non pas pour se réinventer, mais pour aborder la douleur autrement.
« Je te souhaite de goûter à une vie dépourvue de souffrance »
Le retour dans la ville natale est d’ordinaire associé à un pèlerinage nostalgique, une tentative de reconnexion avec ses racines. Ici, c’est une rechute, un face-à-face brutal avec un lieu que l’on a fui, mais qui ne nous a jamais vraiment quittés. La ville est là, toujours debout, mais défigurée, hantée par des androïdes : des voisins d’antan, des figures familières dont la conscience a été numérisée, figée dans une immortalité froide et mécanique.
Deconstructeam a longtemps fait de la parole son principal outil. Comprendre, pardonner, soigner le trauma passaient par le texte, par l’écoute, par ces silences chargés de sens entre deux lignes de dialogue. Virtue and a Sledgehammer marque une rupture : pour la première fois, le studio veut remplacer les mots par les gestes et fait de la destruction elle-même une forme de thérapie.
« La chair engendre douleurs et humeurs viciées. Désormais sans os pour me porter et sans faim pour me tourmenter… Je peux t’affirmer que je n’ai jamais éprouvé un tel bonheur. »
Serait-on face au jeu le plus frontal jamais signé Deconstructeam ? Un titre dans lequel la destruction semble être placée au centre de l’expérience et de l’exploration. La destruction devient une question posée au joueur, à mesure que la ville se délite, le passé refait surface.
Développé avec Selkie Harbour et édité par Devolver Digital, Virtue and a Sledgehammer s’inscrit naturellement dans la continuité thématique du studio. On y parle encore de famille, d’héritage, de solitude, de cette sensation persistante d’être en décalage. Mais là où Many Nights a Whisper invitait au doute silencieux, ce nouveau projet laisse place à la colère. Attendu en 2026, le jeu est prévu uniquement sur PC pour le moment.

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