C’est exactement au moment où OCS vient de perdre les droits sur les séries HBO que sort la série The Last of Us. Une aubaine pour Amazon, qui se permet de coiffer au poteau les autres plateformes de streaming, pour le plus grand plaisir des fans français du jeu.
Il n’est pas peu dire que les espoirs sont grands, et permis. Avec à l’écriture Neil Druckmann (le créateur du jeu vidéo) et Craig Martin (showrunner de l’excellente série Tchernobyl), tous les signaux sont au vert pour que cette série soit – enfin – une adaptation digne de ce nom, respectueuse à la fois du matériau original et du média télévisuel.
Pour autant, les dernières bandes-annonces donnaient plus à voir du fan service que de l’intelligence photographique. Il s’agissait là d’une volonté marketing assumée pour s’assurer la satisfaction des joueurs de la première heure, quitte à laisser sur le carreau ceux qui (comme nous) souhaitaient autre chose qu’un simple copier-coller. Le premier épisode, qui vient de sortir aujourd’hui, nous aura permis de répondre à la question de savoir si oui, ou non, la facilité aura primé dans la réalisation de la série The Last of Us.
Filmer entre les lignes
Dès la scène d’introduction, nous sommes rassurés. Les créateurs ont l’intelligence de nous raconter ce que le jeu a omis de nous montrer, et vient enrichir celui-ci. Et même s’il est bien trop tôt pour émettre un avis définitif, ce premier épisode nous permet d’ores et déjà d’apprécier les légères divergences que les réalisateurs se sont autorisées.
Les scènes de vie de Joël et Sarah, vestiges d’un passé inaccessible parfois imaginé par les joueurs, sont de véritables madeleines pour les fans du jeu, qui approfondissent l’univers en donnant plus de matière aux protagonistes. De la même façon, on ressent que ce pilote est empli d’idées que Neil Druckmann a dû mettre de côté lors de la conception du jeu, et dont il peut enfin se servir.
Certains dialogues, et certains plans, restent toutefois identiques, soulignant la qualité cinématographique initiale du jeu vidéo : ils sont en cela un hommage à la fois au regard des joueurs, ainsi qu’au travail des développeurs, et ne sont à aucun moment vides de sens.
Pilote de qualité, ou trompe-l’œil magistral ?
Vous l’aurez compris, ce premier épisode de The Last of Us ne nous aura pas déçus. Il est à souligner la qualité du casting, ainsi que celle du jeu des différents acteurs et actrices. Porté par Pedro Pascal (The Mandalorian, Narcos, Game of Thrones) et Bella Ramsey (Game of Thrones, His Dark Materials), cet épisode nous livre également des interprétations bluffantes des personnages secondaires.
Gustavo Santaolalla revient à la composition, et propose ici des variantes des thèmes originaux qui sauront marquer les esprits, comme à son habitude. On sent également la patte de Craig Mazin, dans un univers apocalyptique résonnant avec sa production précédente, qui transpose parfaitement l’ambiance pesante du jeu, notamment dans ses teintes jaunâtres et ce côté poussiéreux du monde qu’il nous est donné de voir.
Malgré toutes ces qualités, nous nous permettrons quelques réserves. Certes, tout ce que ce premier épisode propose est réussi, mais il faudra que le reste de la série parvienne à proposer du contenu inédit tout du long pour continuer de nous surprendre. La double tâche de cette série est en tout cas accomplie jusqu’ici : elle a de quoi à la fois contenter des spectateurs qui n’auraient pas joué au jeu avec un contenu de qualité, et en même temps surprendre les fans avec des surprises bien senties. De quoi nous donner l’envie – improbable – d’être déjà lundi prochain.
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