Voici arrivé l’épisode annuel de la série officielle du Championnat du Monde des Rallyes, et pour ce test, comme nous n’avons pas eu le plaisir de tester WRC 6, nous ne saurons pas vous parler des évolutions notables entre l’opus précédent et WRC 7. Cependant, nous irons droit au but en prenant le jeu pour ce qu’il est à l’instant T, et ferons certainement quelques comparaisons avec DiRT 4 que nous avons pu tester cette année, et qui nous avait beaucoup plu.
Depuis WRC 5, ce sont les Français de chez Kylotonn qui s’occupent de cette franchise, et d’après les retours, la série ne fait que se bonifier depuis lors. Reprenant l’intégralité des épreuves du WRC, nous allons alors voir si le jeu tente d’aller plus loin que sa fonction première de vitrine ludique pour le Championnat du Monde des Rallyes.
Allez Marcel, en route !
Fut un temps, le petit monde du jeu de rallye sur consoles était à son paroxysme. Il y en avait pour tous les goûts, aussi bien de l’arcade que de la simulation, et on ne peut pas dire que la qualité n’était pas souvent au rendez-vous. Comme pour beaucoup de genres, la « mode » s’est un peu estompée, et nous avons eu un regain d’intérêt ces dernières années, notamment grâce à des pilotes comme Ken Block, qui aiment mettre leur talent au service du divertissement. C’est ce que l’on a pu voir bien évidemment dans la série des DiRT, jouant régulièrement avec les modes fun dans ses jeux.
WRC 7, et cette série de manière générale, c’est l’exact opposé de ce que nous venons de décrire. Ici on n’est pas là pour rigoler, car le rallye c’est quelque chose de plutôt sérieux ma bonne dame. Comme à la grande époque des jeux de rallye, il ne faut cependant pas voir là un défaut, mais plutôt une offre différente, qui aura complètement sa place sur les étals et auprès des joueurs.
Côté visuel, WRC 7 nous a fait très plaisir, d’autant plus qu’il est sorti après DiRT 4, qui lui tombait plutôt dans le moyen+ en ce qui concerne les graphismes. Contrairement à ce dernier, WRC 7 n’a clairement pas misé sur le même cheval. Ses voitures absolument superbes et extrêmement bien modélisées s’intègrent parfaitement dans ses environnements ultra variés dont ne bénéficie pour le coup pas DiRT 4. Résultat, le jeu oscille entre le beau et le très beau. Cela est par exemple dû à ses effets de lumière naturelle / reflets (coucher de soleil, flaques d’eau, etc.), ou encore à ses décors, qui de par leur richesse, rendent les courses parfaitement crédibles. En clair, on s’y croirait, et le tout en 60 fps !
Cependant, et on l’a encore plus constaté avec nos captures d’écran, les développeurs ont sacrément exagéré le flou de mouvement. En fin de compte, sur nos 70 captures d’écran en course, il doit y en avoir 20 d’exploitables tellement l’effet est abusé. En course, ce flou n’est pas gênant dans l’absolu, il participe à l’immersion, mais dans certaines conditions, cela sacrifie beaucoup trop la netteté des images, c’est dommage.
Côté sonore, Kylotonn nous a gâtés car pour le coup, on est sur quelque chose de très réaliste, qu’il s’agisse des sons moteurs, des bruits dans l’habitacle ou des bruits lors des freinages un peu trop appuyés. Cela pourrait encore être un poil amélioré, bien entendu, mais nous sommes quand même face à du très très bon. Même le co-pilote réussit l’exploit de ne pas devenir chiant à la longue, donc c’est pour dire.
Attention à l’épingle
Cependant, même si sur la forme, WRC 7 nous a beaucoup emballés, c’est sur le fond que le jeu pêche un peu avec un contenu se limitant à un mode carrière basique au possible, et un mode en ligne qui l’est tout autant. C’est là qu’on en arrive aux limites de ce jeu qui sera un très bon complément d’un DiRT 4 par exemple, ou qui conviendra idéalement à tous les fans de WRC. Ici et contrairement à DiRT 4 encore une fois, vous pourrez vous rendre dans pas moins de 13 pays, et vous faire par exemple plaisir en Corse ou à Monte Carlo. 13 pays, c’est autant d’environnements différents et d’invitations au voyage. Mais malheureusement il faudra vous contenter de cela.
Vous aurez malgré tout, pour vous distraire un peu, du jeu en local, eh oui ça existe encore. Par ce biais vous pourrez soit jouer chacun votre tour en vous passant la manette si vous êtes nombreux, chacun essayant de battre le meilleur temps, soit vous affronter en 1v1 en écran scindé. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup.
Enfin, et pour terminer par l’un des gros points forts, le gameplay. Alors tout d’abord il est à noter que comme dans beaucoup de jeux sortant dernièrement, la difficulté est adaptative. Cela permet bien entendu de jouer en fonction de son niveau, mais aussi de jouer en fonction de son équipement (volant ou manette). Le jeu à la manette est donc parfaitement possible dans WRC 7, sans avoir à se concentrer comme un damné sur chaque portion des épreuves. Cela rend le jeu plus accessible, mais ne croyez pas que si vous cherchez du challenge vous n’en aurez pas, car si vous osez jouer en mode Pro avec la difficulté au maximum, vous risquez clairement d’en baver des ronds de chapeau.
Pour les plus férus de rallye, vous pourrez vous amuser dans les différents réglages de vos voitures, ça ne va pas chercher trop loin, mais il y a quand même de quoi réussir à mieux équilibrer ses bolides, surtout si vous optez pour le mode Pro. Et cela nous amène sur le champ des sensations de conduite. Alors, ce n’est pas aussi bon que sur un DiRT 4, mais tout de même, on sent clairement l’effort fait pour nous offrir quelque chose de très peaufiné. Cela se ressent principalement dans les vibrations par rapport aux aspérités de la route, mais aussi dans ce que l’on pourrait appeler la mise en scène.
En effet, et il vous faudra un bon petit temps d’adaptation pour vous y faire, la caméra est très dynamique, et bouge en fonction des virages ou de la puissance du freinage. Les sensations sont donc bonnes globalement, mais différentes de ce que fait la concurrence. Ce qui est un excellent point, car c’est grâce à leurs différences que les jeux d’un même genre tendront petit à petit vers l’excellence.
Que retenir finalement de ce WRC 7 ? Eh bien que ce n’est clairement pas un mauvais jeu, c’est même une très bonne expérience aux sensations soignées et aux graphismes léchés. Cependant son contenu se limitant beaucoup à la compétition WRC pure et dure, WRC 7 ne pourra pas satisfaire la majorité des joueurs, mais ira plutôt piocher du côté des fans de cette discipline.
On notera cependant la possibilité de jouer à deux en écran scindé, ce qui est une excellente nouvelle, de gros efforts de faits sur les sensations de pilotage, mais aussi sur la qualité du sound-design (bruitages, sons moteurs, etc.), ainsi qu’une diversité d’environnements mettant à mal la concurrence. 13 pays au total, c’est à des années lumière des 5 pauvres pays de DiRT 4. Les gros points noirs, cependant, resteront une carrière anecdotique et un mode online ultra basique.