Alors que le championnat du monde des Rallyes touche à sa fin et que notre champion national, Sébastien Loeb, vient tout juste de glaner son neuvième titre sur ses terres, WRC 3 pointe le bout de ses échappements pour le bonheur des amateurs de course automobile. Après un WRC 2 décevant sous plusieurs aspects, Milestone revient en force avec un titre riche en évolutions et donc en promesses. Enfin la simulation de Rallye que les fans attendaient ? Réponse en bout de spéciale, avec le test de WRC 3 sur Xbox 360.
Test de WRC 3 sur Xbox 360
Une belle évolution graphique
Quelques semaines après une encourageante première session de prise en main réalisée au cours de la Gamescom de Cologne, la version finale de WRC 3 déboule enfin à la Rédac. Premier élément qui saute aux yeux, l’amélioration visuelle, avec des environnements enfin à la hauteur de la puissance des consoles Haute Définition, ce par le biais de graphismes nettement plus réalistes, quel que soit le pays visité. Des neiges du Rallye de Suède aux longues lignes droites Finlandaises bordées de sapins, en passant par les paysages graveleux de la Grèce ou encore les Asphaltes Alsaciens et Allemands, les spéciales sont ici très bien retranscrites (bien qu’incomplètes), permettant ainsi de se sentir immergé au maximum dans les épreuves mythiques du championnat du monde. Côté modélisation des voitures, le résultat est également probant, quelle que soit la machine sélectionnée. Plus de 37 véhicules des catégories WRC, S2000 et Groupe N sont ainsi de la partie, avec notamment les DS3 de Loeb et Hirvonen, les Ford Fiesta de Solberg et Latvala, la Mini de Dani Sordo ou encore les Skoda Fabia 1600 et Volkswagen Polo WRC (jouable en avant-première) du successeur naturel de Sébastien Loeb, Sébastien Ogier. L’on retrouve également les Subaru Impreza, Mitsubishi Evo et autres voitures d’ancienne ou de nouvelle génération.
Une physique plus proche du réel
Et puisque nous évoquons les différents véhicules présents, notons le second effort d’importance consenti par les développeurs à l’égard de la physique des voitures. L’impression de flottement connue dans WRC 2 est quasiment oubliée et les différences de comportement entre les machines se ressentent d’avantage qu’auparavant. Il suffit d’ailleurs de comparer sur une même spéciale l’attitude d’une DS3 WRC avec celle d’une Skoda 1600 ou encore d’une Mistubishi Evo pour s’en convaincre. Probable que les conseils de plusieurs pilotes reconnus, comme Loeb et Latvala, aient joué en la faveur du soft de Milestone, de même que les données constructeurs récupérées au cours du développement de ce troisième opus. Cette version se rapproche donc d’avantage d’une simulation de Rallye, tout en conservant certains automatismes propres à un jeu d’arcade. Les erreurs de pilotage sont en effet moyennement sanctionnées alors que certaines situations de hors-piste ont tendance à projeter la voiture de manière excessive en tonneau. L’utilisation du frein à main reste également compliquée si l’on ne passe pas au préalable par la case réglages, l’option set-up permettant en effet de mettre au point une auto plus proche du style de pilotage de chacun.
Néanmoins, la nouvelle physique des véhicules rend l’expérience plus intense et réaliste, particulièrement dans les grandes courbes rapides ; les notions de sous-virage et de survirage étant plutôt bien retranscrites, tout comme la différence de comportement et de tenue de route entre une voiture de classe WRC et une voiture de catégorie moindre (traction), plus légère, donc plus joueuse et logiquement plus difficile à maîtriser à très haute vitesse. Avouons toutefois que le plaisir de conduite demeure difficile à trouver avec cette dernière catégorie, les voitures paraissant finalement trop instables pour rendre des sensations agréables. D’autre part, l’impact sur les performances occasionné par les dégâts subis durant les épreuves reste assez limité, une facette qui déplaira fortement aux purs fans de Rallye. Malgré ces quelques désagréments, WRC 3 s’en sort cependant plutôt pas mal, en particulier sur sol glissant (neige, terre, graviers, glace, asphalte humide), avec un transfert des masses assez proche du réel et permettant de prendre son pied en jetant littéralement son auto dans les virages et autres courbes. Et si la gestion du freinage se montre parfois perfectible (peu de sensations de blocages de roues), la notion d’accélération est bien rendue, y compris avec une simple manette de jeu.
Milestone tient le bon bout !
Pour accroître encore les sensations, le jeu en vue embarquée est bien sûr particulièrement conseillé, avec un petit faible pour la caméra «vue de capot», clairement la plus à même de donner du plaisir au joueur. Les vues extérieures ne permettent clairement pas de vivre la course de manière optimale, alors que la caméra placée au sein de l’habitacle souffre d’un manque de visibilité mettant finalement le pilote virtuel dans une situation moins confortable que celle connue par un véritable pilote de course. Pour pinailler encore un peu, un petit mot sur les bruitages des moteurs (aspect que nous n’avions pu apprécier lors de notre test avant-première sur la Gamescom), vraiment pas terribles car manquant cruellement de réalisme. Un détail certes, mais à prendre en compte, sachant que 25% du plaisir de piloter provient pour de nombreux pilotes, réels ou virtuels, en principe de la sonorité rendue par le moteur.
Nous ne reviendrons pas en revanche sur l’option « rewind », purement fantaisiste pour les amateurs de pilotage que nous sommes. Refaire un passage raté en revenant quelques secondes avant l’action pour effectuer un passage « parfait », et bien… No comment ! Côté contenu, outre le passionnant championnat du monde des Rallyes doté d’une difficulté réglable permettant à tout type de pilote de se mesurer à un challenge digne de ce nom, le mode «Road to Victory» plaira plutôt aux fans de jeux d’arcade en raison de son côté surréaliste d’avantage comparable à ce qui peut se faire dans un Dirt, au travers de multiples défis permettant de débloquer stickers, nouveaux véhicules (dont la 205 Turbo 16 et la Renault 5 GT Turbo !) et autres sponsors, ce par le biais d’un système d’étoiles récompensant les « performances » du pilote. Glisse (drifts), sauts et autres cascades/crashs, les objectifs ont au moins le mérite d’offrir un contenu surprenant et divertissant. Reste enfin les modes de jeu en multi local/online, qui mettront toujours un peu de piquant dans les affrontements.
Conclusion de WRC 3
WRC 3 revenait cette année avec de nombreux défis à relever et force est de constater que le résultat s’avère plutôt satisfaisant. Des graphismes en très nette amélioration, des indications de copilote plus précises (bien qu’il subsiste quelques ratés/bugs), une physique des véhicules beaucoup plus réaliste et une prise en main globalement plus fun et moins aléatoire que dans le précédent opus, du beau boulot. Sur la bonne voie, donc, mais reste une série d’améliorations à prendre en compte en vue de se rapprocher de l’excellence dans WRC 4. Les sons des moteurs tout d’abord, restent particulièrement désagréables à l’oreille et peu réalistes. Le pilotage ensuite, encore trop permissif dans certaines situations, sans doute dans le but de ne pas repousser les joueurs moins amateurs de simulation pure. Reste aussi quelques séquences de hors-piste peu réalistes propulsant les véhicules dans des embardées qui n’auraient pas lieu d’être dans le réel. WRC 4 aura t’il réussi à récupérer de ces petits défauts ? Vous le saurez sur le test disponible ici.
Mais globalement et grâce également à son contenu et son degré de challenge plutôt bien réglé (et réglable…), WRC 3 se révèle être un excellent jeu de pilotage, plus proche de la simulation que de l’arcade, sans pour autant atteindre le niveau des meilleures titres du genre sur PC. L’effort important de Milestone est toutefois à signaler, sans doute la promesse d’une cuvée 2013 encore meilleure. Un jeu de course solide. Pour plus d’informations sur la saga des WRC, rendez-vous sur le site officiel.