Annoncé lors du Nindies Showcase – Spring 2018, West of Loathing fait partie de ces jeux indépendants qui peuvent passer un peu inaperçu au milieu de toutes les sorties hebdomadaires sur l’eShop de la Nintendo Switch. Sorti, à l’origine, sur PC le 10 août 2017, puis le 29 mai 2018 sur Switch, il semblerait que le jeu d’Asymmetric Publications propose bien plus qu’une expérience lambda.
West of Loathing vous propose de vous immerger dans un monde à l’ambiance très Far West, au sein d’un jeu de rôle et d’aventure à l’humour corrosif. Sera-t-il une perle indépendante ou un jeu de niche ?
Vaches, serpents et haricots !
Votre aventure commencera par la création de votre personnage principal. Femme ou homme, son nom, son prénom et enfin… Sa classe ! Trois choix s’offriront à vous : être un boxeur de vaches, un mage du haricot ou un grand ami des serpents. Chacune de ces classes vous offrira une manière différente d’aborder le jeu. Alors que les Cow Punchers se reposeront sur leurs aptitudes physiques, les Beanslingers se délecteront de leurs connaissances mystiques et les Snake Oilers se battront à distance tout en empoisonnant leurs adversaires.
Une fois votre choix de carrière décidé, vous pourrez vous lancer dans le vif du sujet. Débutant dans la petite ferme familiale, votre réveil sonne du doux son de l’émancipation alors que vous choisissez de partir vers l’Ouest en quête de fortune et de gloire. Après avoir été pris en auto-stop pour quelques miles par une charrette de passage, un léger assoupissement provoque votre chute du véhicule et et vous retrouvez dans une ville, au tout début de l’Ouest. C’est maintenant à vous d’écrire votre légende face à l’Ouest, et face aux vaches démoniaques ! Mines abandonnées, villes fantômes, lenteurs administratives, portails dimensionnels, cultistes fous et bien d’autres choses encore vous attendent à la sortie !
Dis papa, tu le trouves comment mon dessin ?
Vous l’aurez bien sûr remarqué, West of Loathing a une esthétique assez particulière. À cheval entre les stick figures et les dessins des jeunes enfants au tracé incertain, le jeu n’en est pas moins savoureux. Bien que les détails graphiques ne soient pas tonitruant, vous aurez tout de même le plaisir de chercher dans les différents décors des détails amusants, ou même des objets cachés qu’il vous sera possible de récolter, le travail sur le mouvement des ombres est lui aussi tout à fait honorable.
De plus, cette simplification esthétique donnera lieu à des mises en scène assez savoureuses (mention spéciale pour les pots à crachats trouvés dans les saloons) où celle-ci sera raillée par les personnages du jeu ou le narrateur. Cela étant dit, ses bruitages seront tout à fait appréciables, retranscrivant parfaitement les différentes ambiances des lieux qu’il vous sera donné de visiter, mais la bande-son étant bien plus appréciable encore, tant elle est fidèle à ce feeling de western spaghetti qui se dégage du jeu. Nous vous invitons d’ailleurs fortement à écouter la totalité de l’OST si vous êtes un amoureux de ce genre de production !
Et comment qu’ça s’conduit, c’bousin ?
Pour ce qui est du gameplay en lui-même, West of Loathing prend son ADN dans les RPG à l’ancienne. Ses combats se dérouleront au tour-par-tour, et vous disposerez de points d’action pour déclencher vos compétences spéciales. Votre survie sera grandement influencée par votre barre de HP et vos compétences, mais aussi en partie par votre équipement. Il est d’ailleurs bon de noter qu’à la fin d’un combat, votre barre de vie et vos points d’actions seront entièrement régénérés, permettant un minimum de temps morts dans votre progression.
De plus, à la manière des RPG papiers, vous disposerez d’une fiche de personnage pour votre avatar. En échange des points d’expérience gagnés en combat, vous pourrez investir dans différentes caractéristiques qui vous permettront de renforcer votre personnage, mais aussi dans des compétences de terrain (le crochetage, la récolte, le minage, mais encore beaucoup d’autres) ou de combat (comme les sorts de combat spécifiques à votre classe, par exemple). Certaines capacités, plus loufoques, impacteront vos options de paramétrage (qui a dit « compétence de marche idiote » ?).
Bien évidemment, de nouvelles compétences seront déblocables tout au long du jeu, permettant de pousser plus loin la personnalisation de votre personnage. Outre les compétences de classe, vous pourrez trouver des tomes occultes vous enseignant les rouages de la nécromancie et de la magie noire, puissant, mais à double-tranchant : nous vous aurons prévenu !
Un humour à l’épreuve des balles !
Sans conteste, la caractéristique la plus évidente de West of Loathing est son humour, à l’écriture variée et faisant mouche à tous les coups (ou presque, la précision étant toute relative à chacun). Que ce soit par les dialogues avec les différents personnages du jeu, les compositions des décors ou même certains objets, vous trouverez toujours de quoi sourire ou rigoler.
Cette propension s’immisce même jusque dans le postulat de base du scénario, l’Ouest tremblant après l’arrivée d’une horde de vaches démoniaques sorties d’une dimension parallèle, ou dans la monnaie interne du jeu : la viande (un jeu déconseillé à nos amis vegan, donc). Bref, il sera difficile de se retenir si tant est que vous ayez l’œil un peu alerte et une appétence pour ce genre d’humour.
Si nous devions résumer West of Loathing en quelques mots, ceux-ci seraient : western, viande et barres de rire. De l’écran de création de votre personnage jusque dans ses plus sombres recoins, vous n’aurez de cesse de trouver des détails vous poussant à la galéjade. Malgré son esthétique particulière, le reste de la production est vraiment soignée, la bande-son est sublime et l’écriture savoureuse.
West of Loathing vous offrira de nombreuses heures de jeu au sein de son univers de western, la customisation de votre avatar vous permettra de créer une expérience de jeu à votre image et de nombreuses surprises et énigmes seront à découvrir. Bien évidemment, les allergiques à la simplicité visuelle passeront leur tour sur ce titre, manquant par la même occasion un jeu qui mériterait pourtant sa place dans n’importe quelle ludothèque de joueur de RPG.