Annoncé lors de l’E3 2015, Unravel avait suscité un vif engouement de la part des joueurs qui avaient pu le découvrir en direct. Son petit personnage tout fait de laine rouge et les couleurs de l’environnement n’y étaient pas pour rien. Ce petit jeu indépendant annoncé au milieu d’autres grosses annonces avait réussi à séduire les gens uniquement en se dévoilant au travers d’un trailer. Sept mois après, le jeu arrive enfin entre nos mains et ce malgré les quelques déboires connus par l’éditeur EA. Les détenteurs du EA Access sur Xbox one ont d’ailleurs pu l’essayer avec quelques jours d’avance avant sa sortie officielle le 09 février.
Mais avant toutes choses, il faut rendre à César ce qui est à César car derrière le géant EA se cache le studio indépendant suédois Coldwood Studios à qui l’on doit le titre. Alors embarquez avec moi dans ce fabuleux voyage en compagnie de Yarny.
Le fil (de laine) de la mémoire ?
La première chose qui frappe quand on lance le jeu, c’est son ambiance tout à fait particulière qui mise tout sur les graphismes et la beauté des décors. On l’avait vu à travers de nombreuses vidéos mais on se prend quand même une claque visuelle tellement le jeu est beau et détaillé. Unravel commence sur une scène émouvante : une vielle dame seule chez elle se remémore son passé en revoyant ses nombreuses photos. Ce sentimentalisme mélangé à de la nostalgie sera présent tout au long du jeu et sera au centre de la trame principale. En montant à l’étage, cette dame fait tomber, sans s’en rendre compte, une pelote de laine rouge.
C’est alors que l’improbable se produit, la pelote de laine prend vie et adopte le nom de Yarny. Vous en prenez instantanément le contrôle. En vous baladant dans la maison, vous découvrez un livre de photos vide ainsi que des cadres disséminés un peu partout dans les pièces.
Vous l’aurez compris, la maison sera le lieu qui vous permettra de vous rendre dans les différents niveaux puisqu’elle vous servira de hub. Une fois prêt, rendez-vous dans le premier cadre qui vous enverra dans un souvenir qui servira de didacticiel. C’est ainsi que votre aventure commence. Elle vous amènera à travers de nombreux environnements totalement différents, remplis de dangers mais toujours accompagnés d’une poésie visuelle et sonore.
Yarny et sa ligne de vie !
Il y a des jeux où les dialogues sont légions et il y en a d’autre qui en sont totalement dépourvus. Unravel est de ceux-là. Aucune parole ne vient briser le silence ou la bande originale du jeu. Tout est raconté par l’image et par l’action, que ce soit au premier ou au second plan. À peine le jeu lancé, on se retrouve tout de suite envahi pas une ambiance féerique et apaisante, le tout dans un univers où tout est magnifique : couleurs, environnements, animations, musiques. Tout est fait pour vous en mettre plein les yeux. Les éléments du décor, bien qu’anodins pour nous, prennent un tout autre sens et une toute autre utilité du point de vue de Yarny.
Ce petit bonhomme se retrouve face à l’immensité du monde où chaque objet, animal, branche ou flaque devient un danger mortel. Un environnement aussi magnifique soit-il, tel qu’un jardin, le bord de mer ou une forêt, se transforme en véritable jungle pour notre petit bonhomme de laine. C’est là un contraste assez bien ficelé car on sait que l’environnement peut être mortel pour ce petit bonhomme mais on reste tout de même subjugué par sa beauté et son rendu. Comme dit plus haut, le premier niveau fait office de didacticiel qui nous apprendra à utiliser les compétences de Yarny. Il faut bien admettre qu’en réalité, notre petit héros ne peut pas faire grand chose.
Mise à part sauter, pousser ou tirer des objets, il ne pourra pas avancer comme bon lui semble. Mais son manque de mouvement n’est pas son plus grand souci, car Yarny est limité dans ses déplacements par le fil auquel il est accroché. En effet, au fil de son avancée, notre petit héros s’effilochera et il ne pourra plus continuer, il faudra alors vous réapprovisionner en laine afin qu’il se remplume et puisse continuer son périple.
Une aventure hum(l)aine
Le fait que Yarny soit constitué de laine offre un véritable plus au gameplay, car il lui est possible d’utiliser tout ce fil pour avancer. Il peut ainsi utiliser le fil pour se balancer, créer un pont pour passer ou amener des objets, créer un trampoline pour lui permettre d’atteindre des endroits jusque là inaccessible ou encore descendre en rappel. Yarny peut faire plein de choses de ce côté et de façon très intuitive. On prend vite le contrôle de ce petit personnage et de ses mouvements sans que cela vienne entacher le plaisir de jeu. Cette particularité de gameplay associée à la diversité des environnements permet de nombreuses situations parfois inattendues.
De plus, le jeu se base sur la physique, il faudra d’ailleurs en tenir compte afin de résoudre les énigmes du jeu. Énigmes ? En réalité pas tant que ça, il faut avouer que Unravel n’est pas un jeu très difficile. Les habitués des jeux du genre prendront vite leurs marques. Si certains y verront un défaut, on peut aussi y voir un moyen de profiter un peu plus des magnifiques environnements et des différentes péripéties de notre héros. Si le jeu peut se terminer rapidement en ligne droite, il faudra cependant plus de temps pour récupérer tous les éléments disséminés dans les différents niveaux du jeu. Certains succès ou trophées pousseront les plus assidus à recommencer certains niveaux plusieurs fois afin de tout obtenir.
Mais soyons franc, Unravel n’est pas un jeu que l’on fait pour sa difficulté, sa durée de vie ou son gameplay, c’est avant tout un jeu indépendant qui vous touchera directement et ne vous laissera pas insensible. Les graphismes, la bande son et surtout Yarny sont les principaux éléments du jeu qui vous feront apprécier cette aventure. Avec sa réalisation sans faille, Unravel en ravira plus d’un.
Unravel est un subtil mélange de Limbo et Little Big Planet avec quelques éléments de Ori and the blind Forest. On s’entiche tout de suite de ce petit personnage qui devra affronter de nombreux dangers en parcourant les souvenirs de toute une vie. Avec des graphismes époustouflants et une bande-son sans faille, le jeu réussit à nous transporter et à toucher directement le cœur des joueurs.
Comment rester insensible devant le sentimentalisme qu’offre le jeu ? Ce dernier aborde le concept de fin de vie sans jamais devenir macabre. La difficulté est certes peu élevée mais offre tout de même quelques passages qu’il faudra reprendre plusieurs fois. Unravel est un jeu indépendant comme on aimerait en voir plus souvent, qui sait toucher les joueurs en leur offrant une expérience unique et pour 19,99 €, on aurait tort de s’en priver.