On se souvient tous de l’annonce de Tom Clancy’s The Division en 2013, une annonce qui avait collé une claque à tous les joueurs qui se respectaient un minimum et on pouvait dire sans mentir qu’on tenait l’une des plus belles prouesses vidéo-ludiques à ce jour. Bien évidemment nous nous trouvions dans une période se situant juste avant l’arrivée des PS4 et Xbox One, il fallait en mettre plein la vue et malheureusement comme un certain Watch_Dogs les promesses n’ont pas été tenues à ce niveau-là. Cependant malgré cette déception technique le jeu en est-il moche pour autant ? C’est l’un des points que nous allons voir ensemble tout au long du test afin de savoir si cela vaut le coup de s’engager dans la fameuse Division.
Tom Clancy’s The Division : révolution ou simple évolution du TPS ?
On repassera pour ce qui est du scénario
Les phases de bêta avaient déjà pu nous montrer pas mal de choses concernant le jeu d’Ubisoft mais en avait clairement gardé sous la pédale pour mieux nous surprendre, que ce soit au niveau graphique, mais aussi au niveau contenu et personnalisation. Plusieurs points d’ombre restaient donc à mettre en lumière à commencer par le scénario. De ce qu’on avait pu en voir il était compliqué de se faire un avis ou même d’imaginer ce que ça aurait pu donner tant les missions que nous avions à nous mettre sous la dent étaient faiblardes. Malheureusement, après avoir parcouru la campagne comme il se doit, je peux vous dire que l’histoire de Tom Clancy’s The Division ne fait pas partie de ses piliers. Pour vous resituer le contexte, New York a été victime d’une épidémie extrême qui n’a toujours pas pu être endiguée et comme personne n’est autorisé à sortir de la ville, les habitants restants doivent s’en sortir comme il peuvent sans que personne ne puisse les aider. La ville a petit à petit sombré dans la folie pure, les pillards se faisant de plus en plus nombreux et en tant que membre de la Division, nous sommes habilités à nous rendre sur l’île pour essayer de remettre de l’ordre dans la ville. Bon les détails ne sont pas légion sur le pourquoi du comment même s’il est très appréciable de pouvoir trouver disséminé un peu partout des éléments de réponse, comme des vidéos de caméra de surveillance ou encore des témoignages du début de l’hécatombe. Le problème est le suivant, les missions ne sont pas intéressantes du tout et ce pour deux raisons : celles-ci sont ultra répétitives et elles n’apportent pas beaucoup d’eau au moulin au niveau de l’histoire. On passera donc notre montée de niveau à aller en courant d’une mission à une autre sans trop se soucier de ce que disent les PNJ que l’on pourra croiser et ça c’est vraiment dommage, car nous ancrant dans un futur d’anticipation, un scénario post-apocalyptique se doit d’avoir des racines solides.
Une montée de niveaux addictive
Vous l’aurez compris, acheter ce jeu pour son histoire que vous pourriez croire palpitante ne sera pas du tout une bonne idée. Cependant réduire Tom Clancy’s The Division à son histoire ne serait pas astucieux du tout, car malgré ce défaut, le jeu possède un élément très addictif qu’est la montée des niveaux et l’avancement de son équipement au fur et à mesure que l’on rétablit l’ordre dans la ville de New York. Les niveaux se franchissent assez aisément sans engendrer la moindre frustration, plus on avance et plus on découvre la ville qui offre différents visages en fonction du quartier dans lequel on se trouve. Les missions s’enchaînent, on gagne de l’équipement, on devient plus fort et on continue d’avancer sans jamais avoir de point mort ou de moment « mou ». Ce qui rend le tout très fun c’est aussi la multitude de choses à débloquer en termes de compétences, capacités et talents que l’on découvrira pas la suite lorsque l’on s’attaquera au gameplay du jeu. Personnellement, pour avoir joué à de nombreux MMO, la phase de montée de niveaux n’est pas toujours quelque chose de captivant mais Ubisoft a réussi à équilibrer les choses de la meilleure des façons. Revers de la médaille, si l’on progresse normalement en s’attardant un peu sur les « à côté », le jeu se boucle en plus ou moins 30 heures. Le problème est que pour un MMO le contenu de haut niveau parait vraiment très maigre, on n’a pas de raid comme il peut y en avoir sur Destiny par exemple et à part faire un peu de PvP et aller chercher le meilleur équipement possible, il ne reste pas beaucoup de choses amusantes à faire. La question des raids semble trotter dans la tête des créatifs de chez Ubisoft, mais espérons que du contenu haut niveau arrivera rapidement sinon les joueurs risquent de vite déserter le jeu.
Une grande accessibilité qui plaira au plus grand nombre
Si le « end game » veut dire beaucoup pour certains et pas grand chose pour d’autres, Tom Clancy’s The Division aura pour lui le mérite d’être accessible au plus grand nombre, que ce soit dans ses mécaniques de jeu ou dans son approche du MMORPG qui se veut parfois très élitiste avec ses caractéristiques complexes, ses pourcentages de stats, ses caps et j’en passe. Ici on va surtout chercher à rendre les choses simples pour pouvoir se concentrer sur le plaisir de jeu et laisser de côté les mathématiques pour un temps. La personnalisation de l’équipement se fait alors en deux temps. Premièrement il sera question de savoir quoi choisir en fonction des caractéristiques que l’on veut augmenter, et ensuite nous utiliserons des Mods pour personnaliser notre matos. Les Mods sont des pièces que l’on peut greffer sur l’équipement, comme par exemple une lunette sur un fusil ou un chargeur de plus grande capacité. Les caractéristiques de chaque Mod sont affichées dessus et il est alors question de réduction de la menace pour ne pas reprendre la main sur le joueur faisant office de tank, ou encore d’augmentation de la visée, ce qui augmentera les dégâts généraux. On prend vite le coup et il est facile de s’y retrouver, le tout étant dans un jargon compréhensible par le moins initié des joueurs. Le jeu et ses différents aspects sont donc facilement appréhendables et la gestion de l’équipement deviendra rapidement un jeu d’enfant pour vous. Certains diront que l’aspect RPG aurait pu être plus poussé, moi je suis partisan du fait que le bon équilibre a été trouvé. D’autant plus qu’en cours d’affrontement il va vous falloir composer avec pas mal de petits détails qu’on aurait bien tort de vouloir complexifier.
Du TPS comme on l’aime, simple et efficace
Avant de parler du corps du gameplay, parlons rapidement des objectifs à remplir. Lors de notre arrivée dans New York, nous sommes rapatriés dans un grand bâtiment qui nous servira de hub central avec un accès aux marchands, aux missions principales et autres joyeusetés. Les missions sont divisées en trois secteurs du bâtiment : médical, technologique et sécurité et chaque mission offre des points à dépenser dans chaque secteur afin de réhabiliter les locaux. Cela aura pour effet d’offrir des bonus et d’améliorer le hub de façon intéressante en accueillant par exemple de meilleurs marchands. Mais se terrer dans la base en attendant un miracle, ce n’est pas le genre de la maison alors on se ravitaille et on part en mission dans les rues méconnaissables de New York. Si vous êtes habitué aux TPS vous ne serez pas dépaysé puisque Tom Clancy’s The Division reprend les bases du genre et comme on dit, pourquoi changer une méthode qui marche ? Donc les sensations sont plutôt bonnes pour ma part même si suivant les armes utilisées on a du mal à sentir une vraie différence dans les sensations de tir. Enfin bon l’essentiel est là et plutôt bien réalisé, et là ou le jeu devient vraiment intéressant c’est dans ses mécaniques orientées RPG. Durant un affrontement la base sera de se cacher pour éviter les tirs ennemis, la couverture et d’ailleurs très bien gérée, tout en utilisant les différents talents à notre disposition. Notre arbre de talent se décomposes en trois branches portant le même nom que les trois types de missions déjà vus et il sera alors question d’opter pour des talents spécifiques en fonction des situations. Pour simplifier les choses une branche sera orientée guérison, une autre protection et la dernière maximisation des dégâts. On pourra alors varier les plaisirs, passant de la technologie de soin dans une zone donnée au bouclier anti-émeute ou même encore à la mine antipersonnel au suivi automatique des cibles. Pour ceux qui jouent en escouades l’intérêt est encore plus grand puisque chaque joueur pourra se concentrer sur un rôle donné plutôt que de faire de réels compromis. Nous en venons alors au point qui fait mal, la capacité du jeu à être plaisant en escouade plutôt qu’en solo. En effet le jeu a été pensé de A à Z pour se jouer à plusieurs et tout dans la communication en a fait mention. Eh bien sachez qu’ils ne mentaient pas, le jeu perd facilement 50% de sa valeur s’il n’est pas joué à plusieurs, vous serez prévenu. La recherche de groupe est heureusement bien fichue et il est possible de toujours avoir quelqu’un sous le coude pour se promener dans New York.
De l’ombre à la lumière
Comme c’était un élément qui générait beaucoup de doutes de la part des joueurs, alors il est temps de s’attarder sur le coup d’éclat du jeu, à savoir ses graphismes. Oui vous avez bien lu, le jeu est tout simplement superbe et nous offre de parcourir un New York absolument dingue de crédibilité. Mention spéciale aux effets de lumière et de particules qui viennent appuyer des effets météo tout à fait saisissants. L’immersion est vraiment totale, parfois même tellement qu’on ne voit plus rien à 3 mètres tellement le brouillard se fait épais, on est alors plongé dans une ambiance toute particulière dont nous devrons nous méfier car le danger n’est jamais très loin dans la noirceur de la brume épaisse. Si on est très loin de la qualité graphique de 2013, il ne faut pas pour autant bouder son plaisir et profiter de certains moment de grâce venant nous toucher parfois en plein coeur. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, il est tout aussi possible d’apprécier ce genre d’instants dans la Dark Zone, une partie de la ville qui se veut être la zone PvP, un endroit renfermant les meilleures pièces d’équipement, mais à quel prix… Eh bien souvent au prix de sa propre vie. La Dark Zone est une zone contaminée dont on ne peut pas rapporter les objets trouvés à moins de les faire décontaminer par le biais d’une extraction aérienne. Pour faire simple, si vous choisissez de pénétrer dans cet endroit il faudra composer avec les ennemis IA et les ennemis réels. Bien souvent vous vous retrouverez sous les feux de tous ces ennemis à la fois et il sera rarement possible de rester en vie pendant toute une phase d’exploration de la Dark Zone. En soi le concept est plutôt sympa, bien entendu ça le sera d’autant plus avec des amis qui seront là pour veillez sur vous et vice versa mais est-ce que cela ne devient pas un peu répétitif à la longue ? Eh bien si, fatalement et la Dark Zone se retrouve vite à n’être qu’un prétexte pour prolonger la durée de vie du jeu et on en revient à la question du manque de contenu sur la partie haut niveau de Tom Clancy’s The Division.
Conclusion de Tom Clancy’s The Division
À l’instar de la nouvelle licence qu’était Watch_Dogs, Tom Clancy’s The Division fait le boulot mais manque encore de maturité et d’envergure pour nous convaincre à 100%. On sent que les bases sont là, le système est plutôt complet et intuitif mais il manque un petit quelque chose pour vraiment nous enflammer, à commencer par un contenu plus riche à haut niveau et une histoire qui nous tienne réellement en haleine. La révolution n’est donc pas pour tout de suite, mais l’expérience vécue permet tout de même de s’offrir quelques dizaines d’heures de plaisir, d’autant plus si l’on est accompagné pour vivre cette aventure.