Vous en avez marre de jouer le gentil héros qui part sauver la veuve et l’orphelin ? Vous voulez incarner un terrible démon symbole du mal suprême dans une aventure emprunte de mort, de magie noire et de maléfiques sorcières ? The Witch and the Hundred Knight va répondre à votre appel… ou y re-répondre car aujourd’hui nous nous penchons exactement sur le cas de The Witch and the Hundred Knight: Revival Edition, la nouvelle version exclusive sur PlayStation 4.
The Witch and the Hundred Knight est un jeu made in Nippon Ichi Software (NIS) sorti chez nous début 2014 sur PlayStation 3. Malheureusement malgré de nombreuses bonnes choses, le jeu est passé quasiment inaperçu. Croisons les doigts pour que cette Revival Edition connaisse une meilleure destinée, le jeu le mérite. Pour une fois NIS sors de sa zone de confort car The Witch and the Hundred Knight n’est pas un tactical-RPG, genre chéri des géniteurs des Disgaea, mais un action-RPG. Malgré ce changement de style de jeu, on reconnaît de suite la patte NIS, que ce soit dans l’esthétique, dans l’humour, la mise en scène ou dans la musique. Ça transpire du Nippon Ichi par tous les pores, au point que si un Prinny débarquait en plein milieu du jeu pour nous sortir qu’il veut une sardine mec, ça nous semblerait tout à fait normal. Donc les amoureux du style si particulier de NIS vont être aux anges, par contre les allergiques prendront rapidement leurs jambes à leurs cous.
Le terrible démon surpuissant et la sorcière capricieuse
La grande, la puissante, la terrible Metallia
Notre histoire commence lors d’une douce matinée. Les crapauds coassent, la puanteur des marais est enivrante, les arbres sont desséchés à souhait dans le splendide marécage de la région de Medea. Dans ce marécage vit la plus cruelle des sorcières, la plus puissante et méchante, la terrible Metallia, la grande sorcière des marécages. Enfin tout cela selon elle. Car en vérité la bougresse se nomme Lia et elle est bloquée dans son marécage par des vilaines sorcières dont elle est la risée depuis toute petite. Pas top pour la « plus puissante » des sorcières.
Mais Metallia veux agrandir sa domination et prouver au monde que ses pouvoirs ne sont pas du toc, donc le seul moyen pour elle de parvenir à ses fins est de conquérir un plus grand territoire en détruisant des piliers dispersés dans le monde, mais ne pouvant pas sortir de son marais tant que ces piliers sont debout elle invoque le plus puissant des démons qui va tout ravager sur son passage, le maléfique monstre légendaire Hundred Knight… qui se révèle être une petite chose toute frêle et mignonne comme pas deux. Il y a dû avoir un raté quelque part. Pire, l’Hundred Knight ne sait pas parler et est très limité niveau caboche, mais un contrat et un contrat, Mettalia va apprendre à cette ridicule créature à devenir le plus cruel des démons en l’envoyant détruire tous les piliers dissimulés dans le monde d’Amataya pour ensuite voyager comme elle le souhaite et ainsi dominer les autres sorcières. Voilà comment débute l’histoire The Witch and the Hundred Knight: Revival Edition.
Une évolution pas comme les autres
Le système de combat de The Witch and the Hundred Knight repose sur une série d’enchaînement d’armes préalablement défini. Vous pouvez (et devrez) choisir jusque 5 armes qui vont s’enchaîner pour donner comme résultat une série de coups plus ou moins réussis selon le choix que vous avez fait et l’ennemi qui vous fait face. Chaque arme a des particularités bien à elle et chaque ennemi a des forces et des faiblesses, donc bien définir son deck d’armes est très important. Comble du bonheur pour les personnes qui aiment mettre à fond les mains dans la technique, il y a un très grand nombre d’armes à trouver ou débloquer tout au long de l’aventure, ce qui donne des centaines de combinaisons différentes. Couplez à ceci le fait que vous allez débloquer différentes formes pour votre Hundred Knight et que chaque forme repart au niveau 1 mais offre des aptitudes différentes, vous aurez compris que le jeu propose un bon gros challenge pour en voir toutes les possibilités et les boosters à fond.
Au début du jeu on a l’impression d’avoir affaire à un jeu bien bourrin où il suffit de marteler les touches d’attaques et de coups spéciaux, mais rapidement on comprendra toute l’utilité du classement d’armes et surtout l’importance des options contres et défenses qui vont être primordiales face à de terribles boss bien ardus. D’autant plus que l’évolution de votre personnage est très particulière dans The Witch and the Hundred Knight. On oublie le classique « on gagne de l’expérience directement à chaque ennemi vaincu », non, pour avoir la chance de gagner des niveaux il vous faudra revenir sur la map principale du jeu ou dans la demeure de Metallia pour que toute l’expérience accumulée dans les différentes zones vous soit offerte. Donc une fois entré dans une des différentes sous-maps vous ne pourrez pas y évoluer, mais le jeu vous laisse quand même un moyen de gagner en statistique pour votre héros en herbe. Au fur et à mesure de vos combats, vous allez gagner des points qui seront utilisables au pied des piliers que vous deviez détruire. Vous pouvez booster votre force, vos HP, votre défense, etc. Du grand classique, mais attention ces gains ne sont que temporaires, une fois sorti de la zone où vous vous trouvez tout est perdu à jamais, mais dans les choix où placer vos points vous avez également une option mise de côté pour avoir la chance de gagner plus tard de bien plus gros lots. Donc à vous de voir si vous désirez gagner des boosts temporaires ou des objets bien utiles. En sachant que vous allez faire des nombreux allers-retours, car chaque zone a un temps limité pour être explorée, par chance chaque fois que vous découvrez un pilier, vous pourrez reprendre au pied de celui-ci. Une aubaine quand on voit la taille de certaines zones.
Mais dans le monde de Metallia il n’y a pas que les zones de combat, non, on y trouve bien sûr de charmants petits villages hyper paisibles. Trop paisibles même, il vous faudra remédier à ça en partant à l’assaut de chaque demeure et ainsi étendre plus facilement la domination de votre charmante maîtresse aussi douce qu’une lionne affamée et surtout gagner de nouvelles récompenses. The Witch and the Hundred Knight propose un jeu rempli à ras bord de choses à faire. Toutes bien maîtrisées et surtout parfaitement logiques les unes avec les autres, tout y est bien pensé pour donner un monde riche et plaisant à parcourir.
Les fins fonds des marais cachent de sombres choses
Malgré tout ces excellents points The Witch and the Hundred Knight est loin d’être parfait. On l’a déjà dit le style de NIS est particulier, ne plaît pas à tout le monde. L’humour bien lourd et les vannes sexistes sont monnaie courante, donc ça passe ou pas, par contre ce qui passe mal dans tout les cas c’est la gestion des caméras à la ramasse. NIS n’a pas pensé à mettre une option rendant le décor transparent quand on est derrière lui, donc parfois en plein combat on ne voit plus rien de l’action et on est obligé de perdre du temps à replacer manuellement la caméra, ce qui peut être extrêmement punitif lors des affrontements de boss. Autre point noir du jeu, les nombreuses séquences de bla-bla inutile. Ils y en a des tonnes et ça tourne souvent en rond pour ne rien dire au point que la touche zap nous titille souvent le bout des doigts. C’est fort dommage, car les vraies conversations qui servent à faire évoluer l’histoire sont passionnantes, et les personnages qui au premier abord semblent sortirent d’une bonne grosse comédie cachent au final une grande profondeur ainsi que des blessures qui donnent une envergure tout autre à cet univers qui en devient particulièrement attachant. Le jeu fait régulièrement le guignol qui peut sembler stupide, mais au final quand on gratte on découvre une personne sensible et très intelligente qui n’aurait pas besoin de cette parure de clown pour réussir à nous garder près d’elle. NIS aurait peut-être dû tenter de mettre moins en avant son style d’humour pour laisser vraiment respirer son jeu. Autre point noir, enfin pour une partie des joueurs, tout comme pour la version PlayStation 3 le jeu n’est pas traduit en français, nous n’avons droit qu’au sous-titre anglais et au choix de voix entre anglais et japonais, ce qui peut freiner pas mal de personnes, surtout vu la dose de texte.
Du coté visuel The Witch and the Hundred Knight nous offre quelque chose d’assez joli, mais rien de grandiose, il fait le job, mais ne va pas marquer par ce côté-là et ce n’est pas le passage en 1080p et 60fps de cette version PS4 qui va vraiment changer les choses, surtout que malgré de nombreuses zones qui parsèment le jeu, les décors sont très peu variés et au final en deviennent lassants. Même si les différents personnages sont bien stylés le jeu ne propose pas assez de diversité visuelle et de claque graphique pour marquer de ce côté-là. Il fait le job tout simplement. Niveau musique The Witch and the Hundred Knight offre des compositions dignes des meilleurs jeux de NIS. Les thèmes des personnages sont inspirés, envoûtants et hyper agréables à écouter même hors du jeu (je vous conseille fortement l’Arrange Soundtrack, une petite merveille que j’écoute en écrivant ce test). Les autres compositions accompagnent parfaitement le jeu, mais seront rapidement oubliées une fois le jeu fini, mais il en reste une grosse dizaine de titres qui peuvent facilement avoir leur place dans les lecteurs MP3 des amateurs de BO.
Cette version PlayStation 4 apporte quand même quelques petits bonus sympathiques ; en plus de la rehausse graphique on trouve des nouveaux donjons, mais surtout le fait de pouvoir enfin contrôler Metallia. Même si cette possibilité arrive assez tard dans le jeu, c’est un véritable plaisir de contrôler la sorcière qui a un style totalement différent de l’Hundred Knight.
Conclusion The Witch and the Hundred Knight: Revival Edition
Cette version PlayStation 4 de The Witch and the Hundred Knight propose quelques nouveautés bien sympathiques, mais le jeu de Nippon Ichi Software reste surtout un excellent action-RPG qui propose un gameplay riche au multiple possibilités avec une histoire et des personnages qu’on prend plaisir à suivre. Et surtout, découvrir toute la profondeur bien cachée derrière un humour bien barré omniprésent, grande signature de NIS, est un délice. Malheureusement le jeu n’est pas traduit en français, ce qui est fort dommage, car hormis quelques points noirs, nous avons affaire là à un très bon titre qui offre plus de 40h de pur plaisir pour tous les amateurs du genre.