Nous n’avions pas été tendre avec The Surge premier du nom. Nous avions pointé du doigt un jeu non-abouti criblé de bugs techniques venant directement noircir l’expérience de jeu. À la vue de sa qualité, on pouvait facilement imaginer un développement long et douloureux. Pourtant, tout n’était pas à jeter, loin de là. Le titre proposait de bonnes idées, à commencer par son univers dystopique réussi.
On précise d’ailleurs que les DLC du jeu se révélaient être de très bonne facture, ce qui présageait le meilleur pour la suite. Car oui, deux ans plus tard, les allemands de chez Deck 13 Interactive retentent leur chance avec The Surge 2. Avons-nous affaire à un jeu plus soigné ? les rouages sont-ils mieux huilées ? Direction Jericho City pour les réponses.
(Test de The Surge 2 réalisé dans sa version PlayStation 4 via un code distribué par l’éditeur)
Deck 13 ne sait toujours pas raconter une histoire
Par un tour de passe-passe fumant, The Surge 2 fait suite directe aux événements du premier épisode. La folie meurtrière causée par un virus de grande ampleur s’échappe du complexe CREO (là où tout se passe dans le 1) pour se répandre dans la ville voisine nommée Jericho City. Rapidement, les choses dégénèrent et l’anarchie gagne la métropole. La mort est à tous les coins de rue. C’est la loi du plus fort.
Outre son environnement plus ambitieux que nous détaillerons un peu plus tard, The Surge 2 se démarque d’entrée de jeu de son prédécesseur, celui-ci ne nous impose pas un personnage prédéfini comme avec Warren. On passe par une étape de création de personnage jugée limitée dans ses possibilités et strictement sans intérêt car notre héros ne parle jamais (ce qui affaiblit l’immersion au passage) mais surtout très vite, de l’équipement couvrira tout le corps et visage de notre guerrier/guerrière. Bref, un choix discutable qui a juste le mérite d’exister. Surtout que ce dernier se limite uniquement à l’aspect cosmétique, aucune spécialisation de combat n’existe.
Mais The Surge 2 se montre surtout plus ambitieux quant à son scénario et ses environnements de jeu. Adieu l’usine et ses dédales, bonjour la ville, la forêt, le port… Ici, les niveaux sont vastes et beaucoup plus variés, tout ça sans perdre une once de qualité sur le level-design. Car oui, Deck 13 Interactive excelle dans la création de cartes tordues aux multiples secrets cachés et où il ne tient qu’à vous de l’explorer de fond en comble en évitant la faucheuse.
Malheureusement, le scénario et sa narration de suivent pas l’ambition du studio. L’histoire se veut prenante mais la manière dont celle-ci est déroulée est assez déroutante. On ne comprend pas trop ce qui se passe aux alentours, tout se fait sous la forme de dialogue sans réellement montrer les choses, ou même prendre le temps d’expliquer (à l’exception de l’introduction). De même, plusieurs journaux audio sont à récupérer mais ces derniers ne rendent pas la situation globale plus claire.
Un gameplay revu pour toujours plus de nervosité
Avant de se pencher sur le gameplay, le réel point fort du jeu, attardons-nous un instant sur ses graphismes. Et là deux options s’offrent à vous : passer le jeu en mode performance ou en mode qualité. Pour faire simple, soit vous optez pour les graphismes au maximum au risque de perdre de la fluidité, soit vous sacrifiez de la qualité graphique pour un meilleur framerate. Il va de soi que nous vous conseillons grandement le mode performance pour profiter pleinement du gameplay. Dans tous les cas, The Surge 2 affiche des graphismes un poil supérieur au premier opus mais demeure fort décevant sur ce point.
Maintenant, nous arrivons au cœur du test, le gameplay. Et là, Deck 13 Interactive a revu sa copie pour nous offrir le meilleur. Disons-le haut et fort, le gameplay est jouissif. Le jeu se détache un peu du classique die & retry à la Dark Souls pour se rapprocher plus sur un genre d’action. En effet, les combats se veulent bien plus frénétiques. Concrètement, un ajout change la donne : les parades directionnelles. Explications. The Surge 2 mise son gameplay sur un système habile de contre.
Lorsqu’un ennemi vous attaque sur la droite, il faudra d’abord contrer et appuyer sur la bonne direction au bon moment. Vous l’aurez compris, il faudra constamment rester sur ses gardes et anticiper les attaques (haut, bas, gauche et droite). Une vraie nervosité ressort des affrontements, ajoutez à cela la brutalité des finish moves, et vous avez un savoureux cocktail d’action et d’hémoglobine.
Trois barres sont à surveiller de très près, la barre de vie, d’endurance et d’énergie. Inutile de détailler la fonction de la première, l’endurance vous permet de courir, esquiver, de contrer et d’enclencher les finish moves. Quant à l’énergie, celle-ci vous permet de regagner de la vie à coups d’injections et d’effectuer un fatal finish move. L’endurance se régénère automatiquement, pour l’énergie, il faudra taper et/ou effectuer une parade. Cette configuration permet d’avoir plus de vie à portée car on le rappelle, dans The Surge 1, les injections étaient tout bonnement limitées. Quand vous n’aviez plus d’injections de soin, il fallait revenir à un point de contrôle. Ici, tant que vous tapez et contrez, vous avez de l’énergie et donc de la vie.
N’oublions pas de signaler la présence d’un drone de combat aux multiples fonctionnalités comme celle de tirer des missiles à têtes chercheuses ou encore de tirer en rafale dans le tas. Ce dernier est un allié de taille en situation délicate, à ne pas négliger.
Un mode en ligne anecdotique mais bienvenu
Même si le titre se montre plus accessible, sa difficulté reste coriace, l’étiquette die & retry continue de lui coller à la peau même si on meurt beaucoup moins que dans le premier opus. La difficulté a surtout été revue sur les boss bien plus faciles à vaincre (et moins marquants). The Surge 2 reprend exactement le système de crafting du premier épisode. À savoir de l’équipement par membres du corps, deux bras, deux jambes, le torse et la tête. Ainsi, à chaque affrontement, il vous est possible de verrouiller l’un des six membres de l’ennemi et une fois sa barre de vie proche de zéro, vous pourrez effectuer un finish move stylé (avec une jauge d’énergie en réserve) et ainsi récupérer sa pièce d’équipement.
Le leveling reste également identique, il passe par des pièces détachées lâchées par les ennemis vaincus ou par la revente d’objets. Ces dernières permettent d’améliorer votre noyau de puissance et votre équipement. Le noyau permet de s’équiper de bonus nommés implants (octroyant des avantages certains en combat) et d’augmenter les trois barres citées plus haut (vie, endurance et énergie).
Les développeurs s’étaient montrés assez mystérieux sur les aspects du mode en ligne. Car oui, il y bien un mode en ligne dans The Surge 2. Mais attention, oubliez tout de suite le fait de jouer avec un ami ou d’affronter d’autres joueurs. Ce dernier est anecdotique mais reste très sympathique. Il permet simplement de laisser des tags, des messages aux autres joueurs. Ainsi, chaque niveau est parsemé de tags révélant les directions à prendre et les secrets. Un système intelligent pour s’aider indirectement de la communauté du jeu. Outre ce point, le mode connecté permet également de venger les défunts en tuant leur bourreau, ce qui donne un léger bonus de pièces détachées nécessaires pour augmenter de niveau et pour améliorer l’équipement.
C’est un fait, The Surge 2 surpasse son prédécesseur de par son gameplay revisité et son univers agrandi. Le jeu corrige en partie l’ensemble des défauts du premier épisode, à l’exception de sa narration encore jugée mauvaise. Il ne fait aucun doute que le jeu séduira un plus large public que son aîné. Le gameplay moins « die & retry », plus action frénétique et sa baisse de difficulté lui ouvrira probablement plus de portes. Deck 13 signe donc une réussite et améliore par conséquent sa note finale.
Maintenant, The Surge 2 reste imparfait et mériterait encore et toujours plus de corrections et d’améliorations (sur le plan graphique comme scénaristique) pour tendre vers les grands noms du genre. Dans tous les cas, le studio est sur le bon chemin et aura toute notre attention sur le prochain projet.