C’est que nous l’attendions ce Tennis World Tour ; promesse d’une pseudo suite de Top Spin 4, le dernier grand nom du tennis sur consoles de salon. Des anciens de Top Spin 4 devaient être présents sur le développement, la motion-capture devait apporter des animations millimétrées, et l’ambition non dissimulée de Bigben devait accoucher d’une superbe simulation devant s’inscrire durablement dans l’esport. Bien entendu, il y a les promesses, et il y a la réalité.
La réalité c’est que Tennis World Tour est sorti le 22 mai dernier et qu’il ne possède toujours pas de mode multijoueur, que des bugs gênants sont toujours présents, et qu’au lieu de nous rassurer sur l’état actuel du jeu, Bigben préfère négocier des partenariats pour l’année prochaine. Car oui, après avoir vendu leur jeu 70 euros dans un état lamentable, le patron de Bigben a osé nous avouer que quelques semaines avant la sortie, le jeu n’était terminé qu’à 20%, mais qu’il fallait se rassurer, car l’an prochain une version terminée du jeu verrait le jour.
Vous voyez donc dans quelles dispositions nous entamons ce test ? Nous nous excuserons donc de complètement zapper certains éléments du jeu, car ceux-ci ne sont toujours pas implantés. Bienvenue dans le naufrage volontaire de Tennis World Tour.
Tennis World Tour – Que reste-t-il à sauver ?
Un early access à 70 euros
Tennis World Tour s’est complètement planté, la faute à un éditeur ne voulant pas perdre le bénéfice d’une campagne marketing déjà bien en place. Ils auraient pu reporter le jeu, nous sortir directement la version définitive l’an prochain, mais malheureusement pour les pigeons (joueurs), ils se serviront des gains de cet early access de l’arnaque pour continuer à développer Tennis World Tour… Enfin c’est ce qu’on espère.
Mais malgré la rancoeur vis à vis de Bigben, le studio aux commandes du développement, Breakpoint, a su mettre quelques arguments en avant que nous ne pouvons ignorer, et qui auraient, intégrés dans un jeu terminé, apporté une bonne expérience. Dans les éléments intéressants que nous avons pu relever, il y a le mode carrière qui, fait bien trop rare dans un jeu de sport, ressemble vraiment à une carrière. Ici nous gagnons des niveaux comme dans un Top Spin 4, mais au fur et à mesure que nous évoluons, notre joueur peut s’équiper de cartes de compétences qui permettent de vous créer un joueur à votre image, avec le style de jeu que vous souhaitez développer.
Pour le coup vous aurez des cartes augmentant votre capacité à défendre dans les moments chauds, ou encore de mieux vous concentrer sur les services, ou sur les points décisifs. Cet aspect est plutôt bien pensé, pas encore parfait car dans certains compartiments on ne ressent pas encore assez l’influence du système, mais dans l’ensemble c’est une très bonne idée. Vous pourrez aussi vous faire aider par des entraîneurs et des agents, les premiers gèrent vos performances sportives alors que les autres vont gérer vos relations avec les sponsors ou les tournois. Avec tout ça, le but sera de devenir le numéro 1, devant Roger Federer, et le challenge est vraiment au rendez-vous si vous choisissez le mode de difficulté le plus élevé.
Dans le cas ou vous géreriez mal votre carrière, en poussant un peu trop votre corps, en faisant de mauvais choix de calendrier, vous pourriez vous blesser. Même si cela risque de rarement vous arriver, quand ça arrive, le jeu vous pénalise vraiment sur l’année en cours, vous obligeant naturellement à zapper un paquet d’événements, et vous faisant dégringoler au classement mondial.
Par contre pour une personnalisation poussée de son personnage on repassera, peu d’archétypes étant présent. C’est vraiment, vraiment dommage voire complètement incompréhensible en 2018 de ne pas avoir un éditeur de personnage un minimum poussé. Là on se croirait revenu dans les années 90. Et en parlant de personnages, le casting professionnel du jeu n’est pas si mauvais en soi, mais il manque vraiment des joueurs bien connus du circuit comme Novak Djokovic ou Rafael Nadal pour ne citer qu’eux. Du côté des femmes, sans commentaire, ils ont rempli les quotas nous dirons.
Des bugs, des bugs, et encore des bugs
Malheureusement, les bonnes idées du mode carrière n’allaient pas pouvoir à elles seules nous faire oublier la quantité phénoménale de problèmes que le jeu possède. Mais commençons par ce qui manque, et là c’est une énorme sanction : le mode multijoueur. Nous avons attendu, attendu, mais à l’heure de la sortie de ce test, 3 semaines après la sortie du jeu, le mode multijoueur n’est toujours pas présent. C’est une déception, c’est très problématique, et ça en dit long sur l’état dans lequel le jeu est sorti. Nous ne pourrons donc pas vous en parler, et nous commençons à en avoir marre de nous voir dire qu’il arrivera en début de semaine, chaque semaine.
L’intégrité même du jeu est ici remise en cause par les bugs dont nous avons été victime. Nous avons eu de multiples crash nous forçant à chaque fois à redémarrer la console, nous avons eu des problèmes de caméra nous forçant une fois encore à redémarrer la console pour continuer, et nous faisant ainsi perdre notre sauvegarde. On pourra aussi noter les problèmes d’intégration des textes, des boites de dialogues parfois illisibles, les menus nous forçant à trouver des moyens détournés pour les utiliser (quand c’est possible), etc.
Au niveau du gameplay, avant de passer à ce qui ne va pas, nous aimerions dire qu’un élément nous a apporté satisfaction. Il s’agit du fait de pouvoir choisir la direction de ses coups au dernier moment, comme dans le vrai tennis finalement. Cependant, le gameplay en lui même, malgré un feeling se rapprochant partiellement d’un Top Spin 4, est encore trop bugué pour que l’on puisse vraiment l’apprécier. Dans la catégorie des bugs nous noterons la tendance qu’a notre joueur à partir tout seul n’importe où lors des retours de services, les balles manquées alors que la balle nous traverse le corps, les balles que l’on rattrapes mais qui ne touchent pas la raquette, etc. Vraiment, on pourrait vous faire une liste vraiment longue sur le sujet mais passons plutôt aux problèmes de gameplay.
Actuellement le joueur continue toujours de monter trop souvent au filet sans qu’on lui demande de le faire malgré la désactivation de cette option dans les menus, et c’est assez chiant on va pas se le cacher. Vous aurez aussi le déplaisir de constater que votre joueur ne fait pas toujours ce que vous lui demandez, malgré une correction apportée par un patch. Vous vous retrouverez donc à faire un slice en bout de course au lieu d’un lift, à cause d’une mauvaise gestion des transitions d’animations. Et ça nuit complètement à l’expérience de jeu, même si dans l’absolu les différents effets n’ont pas une réelle incidence sur un match. Vous vous retrouverez souvent à ne jouer qu’à plat ou qu’en lift, car finalement, le reste, on s’en balance un peu ici.
Conclusion Tennis World Tour
Tennis World Tour est un jeu décevant. On nous a promis des choses par wagons, et au final on se retrouve avec un early access dissimulé, vendu au prix fort, et amputé de son mode online. Avec plus de temps le studio aurait surement pu accoucher de quelque chose d’intéressant et surtout, de propre. Malheureusement Bigben a préféré ne pas reporter ce jeu, qui sent au final très fort l’arnaque et le rien à foutre permanent. Bugs à outrance, gameplay pas en place, souci de stabilité du jeu, modes indisponibles, que dire de plus ? Nous ne vous conseillons clairement pas d’acheter Tennis World Tour, car comme l’a si bien rappelé le patron de Bigben, vous pourrez jouer à la vraie version l’année prochaine.