Le studio indépendant Spearhead Games, à qui l’on doit Arena Cyber Evolution, un MOBA, et Tiny Brains, un puzzle-game bien barré, est de retour aujourd’hui avec un action-RPG ultra coloré répondant au nom de Stories: The Path of Destinies. Sorti discrètement sur Playstation 4 et PC et vendu à moins de 15€, le jeu mérite-t-il qu’on s’y attarde ? Verdict !
Stories: The Path of Destinies, le jeu dont vous êtes le héros
Une journée sans fin
Stories: The Path of Destinies nous plonge au cœur d’un conflit qui oppose l’empereur crapaud, ancien dirigeant doux et bienveillant qui s’est transformé en un cruel dictateur massacrant des villages entiers et qui fait face à la rébellion prête à tout pour sauver son pays. Nous incarnons Reynardo, renard anthropomorphe, qui se retrouve malgré lui au milieu de ce conflit à cause d’une promesse, mais lui, tout ce qu’il demande, c’est de vite déguerpir pour profiter de son passe-temps favori : voler. Mais notre héros va rapidement se retrouver en possession d’un livre convoité par l’empereur, et qui va bouleverser sa vie et va l’obliger à prendre les armes. Une fois le livre en main, notre héros va rapidement subir un funeste destin. Oui, il va passer l’arme à gauche, mais c’est là que rentre en jeu le livre. Comme vous l’aurez deviné ce n’est pas n’importe quel livre, car ce dernier a le pouvoir de vous faire revivre vos aventures sous un différent angle en repartant du point de départ après une mort violente. Reynardo, sans comprendre ce qui lui arrive, va revenir au début de ses aventures où le livre va lui donner différentes options pour les recommencer, telles différentes histoires qui ont le même background, mais avec plusieurs carrefours à choix multiples et c’est précisément ces choix qui vont définir l’histoire vécue. Mais malheureusement la plupart de ces histoires ont un destin fatal, notre but sera donc de trouver le parcours idéal pour nous amener enfin vers la bonne conclusion. Heureusement, notre renard se souviendra de chacun de ses choix et gardera toute l’expérience gagnée lors de chaque différente aventure.
Le rôle est un jeu d’action
Stories: The Path of Destinies est un action-RPG mâtiné de hack’n’ slash. Pour l’aider dans ses combats face aux corbeaux de l’empereur mégalo, Reynardo pourra compter sur différents éléments en plus de son livre de la destinée. Tout d’abord, quatre épées qui possèdent chacune le pouvoir d’un élément différent. Il faudra les débloquer et faire monter de niveau au fur et à mesure de l’aventure. Ces épées nous serviront aussi de clés pour débloquer des portes. Second équipement de notre héros malgré lui, un gantelet qui peut accueillir différentes gemmes aux pouvoirs diverses (plus de force, de défense, de vitesse, de gros trésors…). Qui dit RPG, dit gain d’expérience et donc montée en niveau et c’est là que le coté hack’n’ slash à la Diablo rentre en jeu, à chaque niveau notre renard pourra dépenser un point dans un tableau de compétences pas vraiment énorme, mais déjà bien fourni. Ce tableau lui donnera accès à diverses aptitudes telles que plus de vie, de magie et surtout de nouveaux talents de combat qui lui seront vraiment très utiles, vu qu’au fur et à mesure de nos nouvelles histoires, des ennemis de plus en plus coriaces vont venir nous barrer la route. Très vite les petits corbeaux chair à canon du début vont faire place à des guerriers munis de bouclier, à des kamikazes qui se font exploser dès que vous les approchez et à de vils magiciens. Ces différents ennemis et vos divers talents de combat donnent lieu à des joutes bien nerveuses, bien que la plupart du temps très courtes.
Assieds-toi mon petit ! Je vais te raconter une histoire
Tout au long du jeu, l’histoire nous sera racontée par la voix d’un narrateur omnipotent. Ses interventions sont souvent bourrées d’humour et surtout vous rafraîchissent la mémoire sur vos différents choix passés, ce qui peut fortement aider à trouver le bon chemin narratif. Malheureusement, il n’y a que les sous-titres qui sont traduits en français, la voix reste anglaise, donc si ce narrateur nous parle en plein combat, on passe à côté de ce qu’il raconte si on ne comprend pas la langue de Shakespeare. Jamais rien de grave, vu qu’il ne fait que décrire l’action à sa manière un brin tordue, mais c’est frustrant de passer à côté de ces petites phases de dialogue qui donnent un peu plus de sel au jeu. Le jeu nous propose quelque chose de vraiment joli visuellement grâce à l’utilisation réussie du cel-shading. Les décors sont variés et certains vraiment très jolis pour un jeu indépendant. Mais le fait de devoir refaire plusieurs fois les mêmes décors encore et encore malgré différents chemins proposés lasse et on ne fait plus vraiment attention aux différents détails ; bien que le fait qu’au fur et à mesure de nos retours certains nouveaux chemins se débloquent, il y a toujours ce sentiment de vu et revu. On ne va pas s’étendre sur les musiques, car vu la présence continuelle à la narration du monsieur-je-sais-tout, on n’a le droit qu’à des petites mélodies très standards qui font le boulot d’ambiance, mais rapidement oubliables.
Noir c’est noir
Tout a l’air quasiment parfait jusque là, mais malheureusement ça ne l’est pas. Le premier gros point noir vient du manque total de boss. À aucun moment, vous n’aurez à affronter le boss final de chaque différente histoire, et pire, on ne voit même pas ce qui ce passe, on doit tout bonnement imaginer les scènes en fonction de que nous raconte le narrateur. Pour un action-RPG, c’est un choix vraiment étrange de ne pas avoir l’occasion d’affronter un bon gros challenge de fin. Surtout que le jeu est dans l’ensemble assez simple. Hormis quelques affrontements dans des espaces réduits un poil plus durs, jamais, vous n’aurez l’impression d’être réellement en danger. Qui dit action-RPG ou hack’n’ slash dit l’envie d’avoir un stuff bien fourni. Différents éléments d’armures, plusieurs armes, mais aussi avoir accès à des quêtes en plus de l’histoire principale. Avec Stories: The Path of Destinies, on oublie tout ça, on a quatre épées, un gant et un grappin qui sert pour des énigmes réalisables par des enfants de CP et c’est tout. De plus le jeu subit de temps en temps de cruelles baisses de framerate, que ce soit en combat ou même lors de simples déplacements en solitaire.
Conclusion Stories: The Path of Destinies
Malgré ses énormes défauts, Stories: The Path of Destinies fait partie de ces jeux qui ont un je ne sais quoi qui nous pousse à l’explorer à fond pour en découvrir les moindres ficelles. Tel un livre dont on est le héros, on a l’envie de tester différentes possibilités et vu que le jeu, malgré un manque de diversité, est très agréable visuellement, que le narrateur donne une bonne ambiance et que les combats sont assez plaisants, on garde cette envie de continuer même après avoir trouvé le bon chemin scénaristique. Pour un jeu à moins de 15€, ce Stories: The Path of Destinies fait bien le job en nous faisant passer un agréable moment. Et c’est tout ce qu’on demande après tout, n’est-ce pas ?