Le jeu vidéo, comme bien des médias, est un divertissement qui peut se décomposer en de multiples genres ayant tous plusieurs critères les différenciant. Et même si aucune plateforme n’est privilégiée pour s’adonner à nos parties de jeux préférés, certains genres, comme les jeux de gestion, ou de simulation, sortent à foison sur PC et sont au contraire terriblement absents sur consoles. Ce fut notamment le cas avec Stellaris, le jeu de simulation de conquête spatiale signé Paradox Interactive, sorti en 2016 en exclusivité sur PC.
Connu pour ses excellents jeux de gestion historique, le studio suédois a voulu cette année-là quitter les frontières du passé qu’il explorait depuis plusieurs années pour se tourner vers l’avenir avec ce jeu. Non exempt de défauts, le jeu a su malgré tout séduire les joueurs et les critiques en proposant une simulation très complète. Il semble pourtant que l’aventure ne s’arrête pas là, puisque quatre ans après sa sortie, le jeu arrive enfin sur consoles avec Stellaris: Console Edition.
(Test de Stellaris: Console Edition réalisé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l’éditeur)
Nous venons en paix… ou pas
Avant même de pouvoir poser nos yeux sur l’immensité de l’espace, le jeu va nous confronter à nos premiers choix qui auront un impact décisif sur la continuité de notre partie. En effet, si jusqu’à présent on pouvait être habitué à un simple choix de nation comme c’était le cas sur Crusader King II, les développeurs nous proposent ici de personnaliser entièrement notre futur empire galactique avec un menu de personnalisation pour le moins complet.
Il s’agit ici de choix esthétiques, mais pas seulement, car en plus de pouvoir choisir votre apparence parmi un très grand nombre de races, le jeu va aussi vous demander de décider de l’idéologie de votre personnage. Vous pouvez alors faire le choix d’être belliqueux ou au contraire prôner l’amour des autres et la spiritualité de votre race. Bien entendu, ces choix détermineront la réaction des autres empires vis-à-vis de vous, de même que vos traits raciaux.
Ces traits raciaux correspondront au final aux forces et faiblesses de votre peuple, et influenceront la manière dont votre empire évoluera durant votre partie. Le jeu ne nous laisse pas faire n’importe quoi pour autant, puisque le choix des traits raciaux s’appuie sur un système de points limitant les excès. Ainsi, en dépensant des points, vous obtiendrez des bonus tandis que vous infliger des malus vous permettra de récupérer des points. Vous pourrez alors choisir d’avoir une race nickel pour la guerre, mais parfaitement ignoble aux yeux des autres ou l’inverse.
Tout cela menant au final à un ultime choix, celui des gouvernements mis en place dans votre partie. Ces derniers auront tous une influence sur votre manière de jouer et sur les bonus qui en découleront. Une fois toutes ces décisions prises, il est enfin temps pour vous de débuter votre conquête de la galaxie.
Vers l’infini et au-delà !
La personnalisation de votre race n’est pourtant qu’une infime partie de ce que représente l’aventure de Stellaris sur consoles et ce n’est qu’une fois votre base stellaire construite que votre conquête spatiale commence. Comme souvent avec les jeux de Paradox Interactive, le système de jeu est pour le moins complexe et va exiger une certaine attention de la part des joueurs.
Pour autant, Stellaris n’est pas inaccessible aux néophytes du genre, notamment grâce à un tutoriel et un système très bien fournis qui sont très intuitifs, mais en aucun cas dirigistes. Les jeunes joueurs pourront donc progresser à leur rythme sans pour autant se sentir enfermés dans un tuto contraignant et ça leur permettra de profiter de la richesse du jeu.
Car il est indéniable que celui-ci possède un gameplay riche et prenant même quatre ans après sa sortie initiale, le tout sublimé par une bande-son qui nous met dans l’ambiance. Bien que le début puisse paraître long (puisqu’il s’agit essentiellement de phases d’exploration et d’expansion de votre empire galactique), on se retrouve vite à devoir gérer une multitude de petits détails. Il n’est donc pas rare de se sentir vite débordé lorsque la partie se complexifie, surtout que la situation peut très rapidement devenir critique.
Vous devrez alors gérer la croissance de vos colonies afin d’augmenter leurs productivités, mais aussi leur bonheur pour éviter des révoltes, assurer la bonne avancée technologique de votre empire ou encore gérer l’armement de vos flottes. La gestion des ressources représente aussi une grande partie du gameplay, car en plus de permettre des constructions, certaines comme l’influence joueront directement sur les actions diplomatiques que vous pourrez réaliser.
Une question peut alors légitimement être posée. Les joueurs devant gérer une multitude d’aspects du jeu à travers plusieurs menus, cela est-il jouable sur manette ? Et la réponse est oui. Bien que ce soit un peu déboussolant dans les premiers instants, les développeurs ont su effectuer avec brio la transition entre la souris/clavier et la manette.
On notera tout de même une plus grande lenteur au joystick qu’à la souris, mais l’ensemble est tout à fait jouable et n’est aucunement désagréable. Cela s’explique par la présence d’un menu retravaillé, bien plus sobre mais plus intuitif pour les joueurs sur consoles.
Réfléchis, mais pas trop
Il ne nous reste plus qu’à nous intéresser aux autres formes de vie qui vont grouiller dans la voie lactée. Malheureusement pour nous, Stellaris: Console Edition souffre du même défaut que sa version PC, à savoir une I.A légèrement à la ramasse. On ne parle pas ici d’une I.A agissant n’importe comment, mais au contraire d’une I.A qui est bien trop prévisible.
Ainsi, une race qui n’est pas de nature belliqueuse ne le deviendra presque jamais et fera une alliée/victime parfaite. Au contraire, vous pouvez être certain qu’il sera presque impossible d’agir de manière diplomatique avec une nation militariste. Certains ne verront pas ce dernier critère comme un défaut, mais pour notre part, nous considérons que cela ne laisse que peu de place à la surprise.
En digne représentant des jeux 4x (eXploration, eXpansion, eXploitation, eXtermination), Stellaris laisse une grande place à la diplomatie avec les autres races. Pour autant, ce dernier est bien plus limité en termes de diplomatie que d’autres jeux du genre comme la série des Crusader Kings. Le jeu ne dispose pas d’une grande quantité d’options diplomatiques, ce qui peut limiter l’approche du joueur, d’autant que comme nous venons de le voir, l’I.A n’est pas forcément des plus coopératives.
Au vu de la diplomatie limitée, de nombreux joueurs pourraient alors se tourner vers une partie purement basée sur les conquêtes militaires. Malheureusement, les guerres ne sont pas exemptes de défauts. Si les affrontements et la gestion des troupes sont tout à fait acceptables, ce sont les conditions de victoire qui sont pour le moins frustrantes.
Sûrement dans le but de rendre les guerres logiques d’un point de vue humain, toutes les guerres sont affectées par une jauge de lassitude de la population qui soutient de moins en moins la bataille. Ainsi, même si vous menez une campagne parfaite mais un peu longue, il est tout à fait possible que vous soyez forcé de mettre fin à votre expansion à cause de la lassitude du peuple.
De plus, ce défaut est renforcé par un autre problème, celui de l’I.A qui ne veut jamais abandonner. Pour qu’un ennemi accepte de se soumettre à vos conditions, il faudra presque à chaque fois détruire toute sa flotte et conquérir tout son empire afin de mettre fin à la guerre, et même si vous ne souhaitez conquérir qu’un système solaire à la base. Les affrontements s’éternisent donc souvent inutilement et encore plus si votre adversaire a un allié défensif, car il faudra alors conquérir aussi tout son empire pour pouvoir gagner. Autant dire que si cet allié est à l’autre bout de l’univers, il est tout simplement quasi impossible de gagner avant que votre peuple se lasse.
Au final, bien que Stellaris: Console Edition ne soit pas parfait, il reste un bon jeu de simulation spatiale. Très riche dans son approche de la conquête spatiale, le jeu arrive à nous plonger dans une ambiance convaincante notamment avec sa bande-son sublime.
Toutefois, l’I.A et la diplomatie qui en découle sont les deux gros points noirs du jeu et peuvent rendre une partie très frustrante. Malgré tout, l’édition sur consoles du jeu n’a pas à rougir, surtout au vu du peu de concurrence sur cette plateforme. Les joueurs en manque de jeux de gestion devraient donc y trouver leur compte, surtout que le jeu dispose des derniers ajouts sortis sur la version PC.