Depuis plusieurs années, de plus en plus de studios indépendants émergent dans le monde du jeu vidéo. Joysteak Studios fraîchement installé à Singapour en est un exemple parmi tant d’autres. De plus, que dire du catalogue des jeux misant sur une esthétique « pixel-art » ? Il en existe déjà des tas, pour ne pas tous les citer : Fez ou encore Terraria. Jouant le tout pour le tout sur un univers musical rythmé par les pixels, Songbird Symphony s’impose par son style déjanté en compagnie d’animaux de la forêt. Comment Songbird Symphony sortira-t-il du lot ? vous le découvrirez tout au long de ce test.
Petit pingouin deviendra le king du swing dans Songbird Symphony
Disponible sur PlayStation 4, Switch et PC via Steam depuis le 25 juillet 2019, Songbird Symphony nous invite à suivre l’histoire d’un jeune pingouin souhaitant devenir un pro de la danse comme s’il souhaitait être l’heureux élu d’un casting de Dirty Dancing (vous sentez déjà le fun monter). Tout comme, attention… son maître paon qu’il considère comme son père même s’il faut l’admettre, il semble y avoir un petit couac d’espèce entre les deux. La première vision du personnage ne vous laissera pas de marbre, puisqu’il s’agira des fesses du pingouin se réveillant de son sommeil profond, alerté par son entraînement quotidien. Vous l’aurez compris, le jeu par son côté enfantin et jovial n’hésitera pas à vous glisser des petits jeux de mots dans ses dialogues pouvant faire sourire un moine bouddhiste. Notre petit canari ou pingouin (à ce rythme toutes les races d’oiseaux sont des volatiles) sera accompagné d’Oeufgène son fidèle compagnon oeuf vous aidant dans les casse-têtes.
Songbird Symphony prend place dans un univers coloré et pixelisé autour d’une phase libre dite platformer dans laquelle vous devrez aider les animaux de la forêt aux alentours, puis un second axe où votre swing sera de la partie, puisqu’il s’agira d’affronter des boss autour de battles de rythme enflammées. Dans la phase platformer, il ne s’agira pas simplement d’atteindre des zones en sautant de plateforme en plateforme, mais aussi de pousser des objets, ou d’activer des leviers tout en actionnant des touches au rythme de la musique présente dans le stage.
Ce petit jeu de rythme aurait pu tendre à laisser place à un mode multijoueur qui aurait pu vraiment permettre une partie de fun avec un ami : le jeu possédant cette phase où l’on doit s’aider d’Oeufgène pour atteindre des plateformes, mais pourquoi ne pas avoir laissé la possibilité d’intégrer un player two pour réaliser ces phases, et éventuellement alterner entre le joueur 1 et 2 lors des battles musicales. Sans peut-être entrer dans le mode histoire, un mode multi aurait clairement pu être envisageable en bonus dans le menu afin de confronter deux joueurs.
Des pas de danse, au bout de vos petits doigts qui risquent de chauffer
Songbird Symphony s’inscrit dans une progression où les niveaux et casse-têtes deviennent de plus en plus inatteignables. Au début du jeu, un tutoriel vous sera proposé de manière à vous laisser entrer dans le move : le but sera d’exécuter à la frame près la touche apparaissant à l’écran, au bon moment. Au début du jeu, seul un clic sur la touche sera suffisant, puis petit à petit il faudra maintenir la touche de manière à créer des notes plus longues. Pour cela la musique sera certainement votre pire ennemie, car parfois mal calée sur les touches à appuyer, et cela est bien dommage pour un jeu « musical », les touches sont mêmes parfois tellement difficiles à atteindre qu’il aurait fallu créer une manette spéciale pour utiliser vos pieds en même temps. Il est alors regrettable qu’aucun mode de difficulté du jeu ne soit proposé de manière à adapter Songbird Symphony à votre rythme.
Heureusement le jeu se rattrape par son côté déjanté précédemment cité mais également parce qu’aucun game over n’est réellement envisageable : tout le jeu se fonde sur un système de ranking où plus vos performances seront bonnes, plus il vous sera possible d’atteindre le « S Rank » ne vous donnant cependant aucun bonus supplémentaire mais toutefois une belle fierté personnelle. Le jeu, malgré son challenge, ne vous occupera pas plus de 4 heures, ce qui est un temps de jeu relativement faible lorsque l’on compare Songbird Symphony à Hastune Miku: Project Diva F qui propose plus de 100 musiques. Les niveaux de Songbird Symphony peuvent se compter sur les doigts de la main, ce qui même si vous voulez retenter l’expérience pour avoir tous les stages en score élevé vous créera un peu de redondance et surtout très peu de rejouabilité.
Songbird Symphon(ique) ?
Loin d’être l’OST de l’année, dû à des airs parfois répétitifs, Songbird Symphony a su toutefois adapter son orchestre musical aux plusieurs univers proposés dans le jeu (grotte, forêt, univers marins). Les lyrics des personnages défilant tel un karaoké permettent également de bien se marrer dans une ambiance décontractée où la musique se voit fun mais un peu trop simpliste. Les bruitages des différents personnages rappellent le côté humoristique des villageois d’Animal Crossing parlant exclusivement en yaourt, dans Songbird Symphony les protagonistes s’expriment en notes de musique, et l’effet est plutôt le bienvenu afin d’accentuer le côté joyeux du jeu.
Songbird Symphony se rattrape certainement par la présence de son côté décalé et de l’aventure pittoresque de notre petit oiseau. La jouabilité est bonne mais n’est pas aussi perfectionnée que Osu ou Hatsune Miku: Project Diva F, ce qui limitera l’expérience utilisateur et vous frustrera à force de taper 15 fois sur la même touche de votre manette pour actionner un levier. Songbird Symphony vous offrira cependant un moment de fun qui aurait pu être complété par un mode multijoueur et un temps de jeu peut-être étendu sur un peu plus de niveaux. La démo du jeu disponible depuis sa sortie vous donnera certainement un aperçu plus direct de la jouabilité.