Comme chaque année depuis 2001, Pro Cycling Manager est de retour. Et pour cette nouvelle itération sobrement intitulée Pro Cycling Manager 25, l’éditeur Nacon nous promet une entrée dans une nouvelle ère. Exit l’ancien moteur de jeu, et place à l’Unreal Engine 5. Si l’évolution graphique devrait donc être notable, le studio Cyanide a-t-il également fait évoluer le gameplay du titre, qui, il faut le dire, a adopté un rythme de croisière frustrant depuis de nombreuses années ?
(Test de Pro Cycling Manager 25 effectué sur PC, via une copie fournie par l’éditeur)
L’heure de la remise en question ?
Pour les novices de la licence, un petit rappel s’impose. Pro Cycling Manager vous propose de prendre les rênes d’une équipe cycliste Pro Tour ou Continental, et de gérer son évolution de A à Z, que ce soit le temps d’une course d’un jour, d’une course à étapes, ou durant plusieurs saisons complètes dans un mode carrière qui fait vraiment le sel de l’expérience depuis de nombreux années.
Un mode Pro Cyclist nous donne également la possibilité de nous centrer sur un seul coureur et de gérer son évolution dans le peloton professionnel. Mais attention, on est loin de la version arcade proposée depuis quelques années dans l’autre licence du duo Cyanide/Nacon, Le Tour de France.
Oui, Pro Cycling Manager est devenue une franchise pour initiés, et Pro Cycling Manager 25 ne fait pas exception à la règle. Une réelle connaissance du peloton professionnel et des stratégies de ce sport complexe est nécessaire pour prendre du plaisir, et nombreux seront les joueurs laissés sur le bas-côté. Mais après tout, n’est-ce pas l’apanage des bonnes simulations, et la différence notable avec les jeux estampillés arcade ?
Mais si la franchise domine de la tête et des épaules (ou des mollets) le marché, se plaçant même en situation de monopole, depuis quelques années, elle a la fâcheuse tendance à se reposer sur ses lauriers. Les titres sont loins d’être mauvais mais des défauts redondants gâchent l’expérience de jeu, et ne sont pas résolus année après année malgré les appels de la communauté. Manque de moyens ou solution de facilité ?
Évolution mais pas révolution
Alors, lorsque Cyanide a mis en avant un changement de moteur graphique pour Pro Cycling Manager 25, agrémenté de quelques nouveautés permettant de personnaliser l’expérience de jeu, la communauté s’est prise à rêver. Et dès les premières courses, force est de reconnaître que le lifting du titre est réussi, pour un peu que vous disposiez d’un PC assez puissant pour pousser les graphismes à fond.
Les textures des maillots, les environnements autour de vos cyclistes, notamment la modélisation des villes des forêts ou des routes sinueuses de montagnes sont bien plus beaux et rendent immédiatement l’immersion plus forte. Surtout, pour la première fois, des éléments clés de certaines courses, et une gestion bien plus réaliste des effets de la météo rendent enfin hommage à certains monuments comme Paris-Roubaix ou Milan-San Remo pour ne citer qu’eux. Soyons honnêtes, le plaisir est décuplé, et on a enfin l’impression d’être presque comme à la télé.
Le jeu a bel et bien passé un cap graphique qui était largement nécessaire, mais ne nous y trompons pas, on est loin d’une révolution. En fait, Pro Cycling Manager 25 se contente juste de rattraper le retard qu’il avait accumulé au fil des ans, et forcément, on a l’impression d’avoir un tout nouveau jeu, impression bien poussée par une promotion bien focalisée sur ce point. Mais avec un passage à l’Unreal Engine 5, on espérait tout de même un peu plus, notamment au niveau de la modélisation des visages des coureurs, certes plus détaillés, mais toujours méconnaissables.
La roue recommence à tourner
Maintenant, passée la bonne surprise de participer à des courses plus jolies, qu’en est-il de leur réalisme ? Car c’est sur ce point que la franchise avait tendance à se montrer de plus en plus frustrante, avec de grosses difficultés pour suivre l’évolution des courses cyclistes professionnelles, transformées ces dernières années par la présence de mastodontes prêts à dynamiter le peloton à plus de cent kilomètres de l’arrivée. Mais pour la défense du studio, qu’il doit être difficile de programmer une I.A tenant compte de plus d’une centaine de comportements individuels.
L’idée de génie de cette édition 2025, c’est l’introduction d’un système de sliders pour personnaliser votre expérience de jeu. Vous souhaitez que l’écrémage en montagne soit plus important, pas de soucis, c’est maintenant possible grâce à une barre modulable qui augmentera ou diminuera l’incidence du terrain. Et quel plaisir d’enfin retrouver un groupe de dix favoris au sommet d’un col hors catégorie là où jusqu’à présent, un peloton presque complet pouvait espérer atteindre le sommet.
De même, il devient possible de moduler l’important des caractéristiques d’endurance et de récupération des coureurs dans les courses à étapes, rendant les défaillances plus spectaculaires et la gestion des pics de forme primordiale.
Grâce à ces sliders, l’expérience de jeu gagne donc en réalisme pour ceux qui le souhaitent, mais peut également être simplifiée pour les débutants qui souhaiteraient lisser le niveau général du peloton pour se donner une chance de jouer la gagne. Sur ce point, notons également que le jeu nous a paru simple en niveau normal (mais nous faisons partie de la caste des initiés) et nous conseillerons aux habitués de débuter en mode difficile, en adaptant les sliders à leur guise.
Que serait PCM sans ses défauts ?
Vous l’aurez compris, Pro Cycling Manager 25 est un vrai bond en avant pour la saga. Même si, les heures passant et au moment de faire les comptes, difficile de ne pas évoquer les nombreux défauts du titre, d’autant plus frustrants qu’ils ne sont pas nouveaux, mais toujours les mêmes, années après années.
Entre les menus inchangés depuis des années et toujours aussi indigestes, les musiques d’une autre époque et de nombreuses animations non retravaillées, on en veut cruellement au studio Cyanide. Pourquoi ? Car on a l’impression que le studio aurait enfin pu se rapprocher pour la première fois du jeu presque parfait tant désiré par les fans de la petite reine.
Malgré tout, comme chaque année depuis plus de vingt ans, les heures de jeu s’enchainent sans qu’on ne les voie passer, et n’est-ce pas là ce qu’ont peut demander de mieux à un jeu vidéo ?
Il est des jeux avec qui on noue une relation particulière pendant des années sans trop réussir à se l’expliquer. Pro Cycling Manager est clairement est de ceux là et l’édition 2025 ne fait pas exception à la règle. Et le constat, c’est qu’à la vue de nombreux commentaires sur les forums ou les réseaux sociaux, on est loin d’être les seuls.
Pro Cycling Manager 25 nous aura une nouvelle fois fait passer par toutes les émotions, de la joie de découvrir une vraie évolution visuelle à la frustration de devoir repasser des heures de gestion dans les mêmes menus qu’il y a quelques années.
Malgré tout, pour la première fois depuis longtemps, nous sommes enfin passés du verre à moitié vide au verre à moitié plein, même quasiment plein. Le jeu a tenu ses promesses et grâce à de réelles évolutions, s’est rapproché de la simulation de cyclisme ultime. Pour la première fois depuis bien longtemps, on ne peut que vous conseiller l’achat de la dernière itération de la franchise, qui dépasse enfin le stade de la simple mise à jour. Pour encore mieux l’année prochaine ?