Les réputations d’Arkane Studios ainsi que de Bethesda Softworkne sont plus à faire. Que ce soit la licence Dishonored ou The Elder Scrolls, les jeux qu’ils proposent ont très souvent réussi à gagner le cœur des joueurs. Mais c’est dans une toute nouvelle licence qu’ils se lancent aujourd’hui avec Prey, un jeu ambitieux se plongeant dans une aventure futuriste. Avec Prey, on peut dire qu’Arkane Studios et Bethesda Softwork nous proposent une nouvelle fois un jeu qui va permettre aux joueurs de voyager au travers d’un univers riche.
Une histoire et un univers parfaitement maîtrisé
Avant d’entrer plus en détails sur Prey, nous allons commencer par nous attarder sur l’histoire du jeu. Vous êtes donc au contrôle de Morgan Yu qui, dans le souci d’offrir une véritable expérience personnalisée, peut être un homme ou une femme. Notre aventure débute en 2032, au plein cœur d’une uchronie. En effet, en 1963, les États-Unis et l’URSS décident de s’allier après la découverte d’une race extraterrestre nommée Typhons. Un programme d’études des vies extraterrestres est mis en place dans une base spatiale. Cela va mener, après de nombreuses péripéties, à la création de Thalos I, une plateforme spatiale dans laquelle vous travaillez. Votre aventure commence donc au sein de cette base spatiale, dans laquelle des expériences sont menées sur votre personne. Mais vous allez découvrir tout le long de l’aventure que les apparences sont parfois trompeuses.
C’est à la suite d’une catastrophe au sein de la base que les Typhons vont commencer à semer le chaos. Dès les premières minutes du jeu, les joueurs vont être plongés dans une ambiance oppressante qui va s’accentuer tout au long de l’histoire. Nous sommes là dans l’un des aspects les plus réussis du jeu, son ambiance. Tout semble cohérent et le joueur n’est jamais sorti de l’histoire ou de l’univers par une erreur. Le tout est soutenu par un très bon environnement, dans un style rétrofuturiste. Si le jeu n’est pas la pointe de la technologie avec son moteur Cry Engine, les graphismes font malgré tout l’affaire et ne gâchent en aucun cas l’expérience des joueurs. Et c’est sans compter sur la multitude d’ennemis qui renforceront le sentiment d’oppression, mais nous y reviendrons plus tard.
En ce qui concerne son scénario, Prey reste convaincant. De plus, les nombreux documents dispersés dans le jeu apportent une pléthore de détails qui l’enrichissent. De multiples quêtes annexes vont vous être proposées tout le long du jeu, en plus de la quête principale. Prey propose de multiples fins, toutes très intéressantes à découvrir. Malheureusement, une ombre vient noircir le tableau en ce qui concerne l’histoire, le manque d’innovation. En effet, tout le long de l’histoire, on a un léger sentiment de déjà vu. Et si Prey n’est pas non plus vide en terme d’innovations scénaristiques, on aurait préféré que ces dernières soient plus présentes. Mais vous allez voir que si Prey n’innove pas dans son scénario, il se rattrape dans son gameplay.
Des combats aux multiples possibilités
Comme vous l’aurez déjà compris, dans Prey, il n’est pas question de tranquillement vous balader dans Talos I. La base spatiale est envahie d’une multitude de créatures plus dangereuses les unes que les autres. Le bestiaire proposé est des plus intéressants, il est vraiment complet et les divers ennemis sont originaux. C’est sur l’aspect inquiétant des créatures que les développeurs ont mis l’accent. On découvre par exemple des créatures informes appelée Mimic. Elles sont capables d’imiter n’importe quels objets afin de vous prendre par surprise. D’autres créatures au contraire ressembleront plus à des humains mais avec des capacités dévastatrices. Et c’est sans compter sur l’équipement robotique et le personnel manipulé qui voudra votre mort.
C’est donc un bestiaire véritablement dangereux qui vous fait face. Mais heureusement pour votre personnage, ce dernier va avoir l’occasion de s’équiper d’une multitude d’armes. Si les développeurs ont tenu à ce que des armes traditionnelles soient présentes telles que le fusil à pompe ou le pistolet silencieux, on se retrouve aussi avec des armes plus exotiques. Chaque créature ayant des immunités et des faiblesses, les joueurs devront s’équiper en conséquence afin de faire face à toutes les situations. Certaines armes trouveront aussi leur utilité en dehors de combats comme par exemple le canon glue, qui va vous permettre de colmater les fuites de gaz ou de vous fabriquer des plateformes. Mais votre arsenal n’est pas le seul moyen que le jeu vous fournit afin d’exterminer les Typhons.
Prey possède aussi un arbre de compétence qui vous sera autant utile en combat qu’en dehors. Pour cela, il va falloir vous injecter un neuromod par le biais d’aiguilles traversant votre globe oculaire, les bélénophobes sont prévenues. C’est donc six catégories de capacités qui vous seront proposées ; certaines capacités vous permettront par exemple d’augmenter votre vie et votre endurance. D’autres au contraire vous permettront d’interagir avec les éléments extérieurs afin de les réparer ou de les pirater et ainsi vous ouvrir d’autres passages. Mais le plus intéressant reste l’acquisition de pouvoirs extraterrestres.
Un peu plus loin dans le jeu, il vous est possible de récupérer un psychoscope, un équipement vous permettant d’imiter le pouvoir de vos ennemis. À vous les joies de vous transformer en rouleau de scotch pour accéder à une zone bloquée ou de lancer un éclair afin de détruire un robot dissident. Mais avant de laisser votre soif de pouvoir l’emporter, il va d’abord falloir scanner de nombreuses fois vos ennemis afin de débloquer leurs pouvoirs. Si cette mécanique de jeu peut être intéressante au départ, elle devient un peu redondante à la longue surtout si vous voulez débloquer tous les pouvoirs. Ces pouvoirs sont tout de même limités puisqu’il faudra utiliser des neuromods afin de les ajouter à votre arsenal, et leur utilisation diminue votre barre de psy. Mais le jeu en vaut la chandelle quand on voit l’efficacité de ces pouvoirs extraterrestres.
Un mélange de RPG et de science-fiction
Si les combats dans Prey sont très intenses, un aspect RPG est aussi très ancré dans jeu et va proposer au joueur de vivre son aventure comme il l’entend. C’est un aspect que le jeu met beaucoup en avant : il n’y a pas qu’un seul chemin possible et certains choix du joueur influenceront le déroulement du jeu. Ainsi, le joueur peut passer par la grande porte pour faire face aux nombreux ennemis ou au contraire passer discrètement dans un conduit adjacent. Les environnements à explorer sont saisissants grâce à un Level design convaincant. En plus de pouvoir explorer l’intérieur du vaisseau, on a aussi la possibilité d’en explorer l’extérieur dans des zones ne possédant aucune gravité. L’exploration est une mécanique importante si l’on veut découvrir tous les secrets, toutes les armes mais aussi les divers matériaux dispersés dans le vaisseau.
Tout au long de l’aventure, le joueur va avoir la possibilité de récupérer des matériaux afin de les utiliser pour construire divers équipements. Pour cela, vous devrez d’abord récupérer les plans de fabrication à utiliser sur un fabricateur. Il va ensuite falloir recycler les divers objets dans un recycleur, afin d’obtenir les matériaux nécessaires à la création de l’objet convoité. Vous allez pouvoir fabriquer des soins, des munitions, voire des armes et même des neuromods. Il va donc être nécessaire d’utiliser les deux machines le plus souvent possible, afin de ne pas vous trouver démuni dans une situation critique. Malheureusement, il est vite agaçant de faire des allers-retours entre les machines pour convertir vos matériaux. Surtout que votre inventaire se remplit trop vite, ce qui vous oblige à le vider régulièrement.
L’aspect RPG de Prey est réussi mais souffre de quelques défauts mineurs. Les joueurs trouveront malgré tout un réel plaisir à explorer les divers chemins proposés. Les capacités inutiles en combat prendront alors toute leur utilité dans certains lieux. Surtout quand l’on sait que l’ambiance oppressante appuyée par la musique va souvent forcer les joueurs à faire attention aux moindres détails. Enfin, la très grande liberté des joueurs va leur permettre de vivre l’aventure de plusieurs manières et donne donc très envie de recommencer le jeu pour connaitre les différentes fins.
En fin de compte, Prey réussit haut la main le défi de nous faire vivre une aventure passionnante et bien faite. L’ambiance et la liberté proposée en jeu font la force de ce titre. Et même si le scénario n’est pas des plus novateurs, l’univers et l’histoire restent malgré tout très convaincants. S’il souffre de quelques défauts, le gameplay de Prey reste très amusant et devrait tenir en haleine les joueurs.