Véritable phénomène de mode dans les années 70 et qui n’a rien perdu de sa superbe près de cinquante ans plus tard, les jeux de rôle papier ont participé à l’élaboration de nombreux univers extraordinaires. C’est notamment le cas de Pathfinder, dérivé de Donjon et Dragon apparu en France en 2009. Fort d’une popularité certaine, la série va attirer beaucoup de développeurs, notamment la jeune société de développement Owlcat qui va nous sortir l’excellent Pathfinder: Kingmaker en 2018 et un second opus en 2021 nommé Pathfinder: Wrath of the Righteous.
Deux ans après le succès de leur premier jeu, les développeurs russes ont décidé de retenter une seconde aventure entièrement financée via Kickstarter. Le financement a été au-delà des espérances avec une campagne complétée en 24 h, et quasiment deux millions de dollars supplémentaires à la somme initiale. Un an et demi plus tard, Pathfinder: Wrath of the Righteous arrive dans nos contrées. Suite à un tel engouement, ce jeu de rôle a-t-il réussi à se dresser au-delà des attentes des joueurs ?
(Test du jeu Pathfinder: Wrath of the Righteous sur PC réalisée à partir d’une version fournie par l’éditeur)
Les hordes débarquent sur Golarion
Si lors du premier opus, les joueurs étaient invités à partir à la conquête d’un tout nouveau royaume grâce à leurs exploits guerriers, bon nombre d’entre eux s’interrogeaient sur ce que nous réserverait le scénario de ce second opus. En effet, dans ce genre de projet, le scénario prend une place immense dans la réussite du jeu. Conscient de ce point, les développeurs ont cette fois-ci décidé d’adapter une campagne plutôt appréciée des joueurs papiers, à savoir la campagne « la colère des justes » ou en anglais The wrath of the righteous.
Ainsi, dès le début de l’aventure, vous devrez faire face à une invasion de démons contrôlés par Deskari, le seigneur démon de l’infection. C’est alors un vrai combat contre la montre afin d’empêcher ce seigneur maléfique de laisser ses hordes démoniaques entrer dans le monde de Golarion. Face une telle menace, il est important de bien se préparer, notamment lors de la création de personnage qui a encore été bien poussée.
Quel que soit le support, les joueurs de Pathfinder vous le diront, la création de personnage n’est pas une mince affaire, et c’est encore moins le cas dans Pathfinder: Wrath of the Righteous. Avec pas moins de 32 classes différentes, 162 archétypes différents, et de nouvelles races, le système de création de personnage a encore augmenté d’un cran en matière de complexité. Ce qui permet sans aucun doute aux aventuriers expérimentés de créer le build parfait avant de débuter leur aventure, mais qui se révèlera un vrai casse-tête d’incompréhension pour les néophytes.
Néanmoins, comme pour le premier volet, ces derniers ne sont pas laissés sans arme. Le jeu regorge d’informations et d’indications afin d’aider à comprendre son fonctionnement et son univers. Ainsi, sans vous prendre par la main, ce dernier va vous entraîner dans un système nous rappelant nos meilleurs moments passés sur des jeux tels que Baldur’s Gate. Bien entendu, il est évident qu’avec autant de classes différentes qui peuvent être modifiées grâces aux archétypes, chaque partie sera plus ou moins jouée différemment, offrant alors une grande rejouabilité. Il peut ainsi se targuer d’avoir une durée de vie immense.
Lance-moi un D20 auquel tu ajoutes un malus de -2 et soustrais la CA de l’ennemi
Mais que serait une bonne partie de Pathfinder sans une tonne de règles complexes à appliquer et de malchance aux dés ? Bien qu’ici, il ne soit pas question de lancer des dés ou de mémoriser des tonnes de règles, Pathfinder: Wrath of the Righteous comporte pourtant une bonne dose de complexité et de hasard. Le jeu se permet juste de simuler cela à votre place afin que cela reste le plus clair possible. Comme pour la création de personnages, une fois l’aventure débutée, le joueur va donc vite se retrouver dans un univers sophistiqué auquel il va devoir s’adapter.
Toutefois, à la différence de Pathfinder: Kingmaker qui nous lançait directement dans le bain des grands avec des passages qui pouvaient paraître insurmontables aux néophytes, son successeur, lui, a appris de ses erreurs et propose une entrée plus en douceur en termes de gameplay. Les joueurs seront plus à même de comprendre son fonctionnement avant d’affronter leur première vraie difficulté. Surtout que le titre propose pas moins de huit niveaux de difficulté qui limitent les échecs critiques, les dégâts, etc., ou au contraire les renforcent.
Cela ne veut pas pour autant dire que Pathfinder: Wrath of the Righteous est simple et une bonne concentration sera nécessaire afin de réussir à survivre, surtout que les combats sont rarement en votre faveur, même avec une équipe de six héros. De plus, il propose deux systèmes de combat changeant radicalement la donne, le tour par tour ou en temps réel. Si cette dernière option est choisie pour les affrontements les plus basiques, le tour par tour se révèle vital lors des combats plus ardus. Heureusement, une simple touche permet de switcher entre ces deux modes et rend le système de combat bien plus appréciable.
Mais jusqu’ici, rien qui ne change réellement du premier opus. Il est clair qu’avec un système qui marchait parfaitement en 2018, les développeurs ont préféré conserver leurs acquis plutôt que d’appliquer des modifications qui auraient pu les desservir. Wrath of the Righteous n’est pas pour autant privé de nouveautés et la grande nouveauté de cet opus est sans nul doute la gestion de son armée et de la croisade.
Plus tard dans l’aventure, nos aventuriers vont une nouvelle fois être amenés à gérer leur royaume, à l’agrandir et à l’améliorer afin de faire face aux hordes démoniaques. Notre partie prend alors un style plus proche du jeu de gestion, très bien pensé au demeurant, et qui permet de varier les plaisirs. L’une de vos missions sera notamment de vaincre les démons en dirigeant vos croisades afin de stopper l’avancée démoniaque. On se retrouve alors dans des combats au tour par tour un peu à la manière d’un Heroes of Might and Magic.
L’armée devra alors se déplacer sur la carte du royaume que les joueurs auront parcourue au début de leur aventure. Un aspect qui se révèle être un bon point puisque cette dernière est bien plus agréable à parcourir que dans le premier opus. Il est clair que si on ne se verrait pas jouer qu’à ça, la croisade apporte néanmoins un vent de fraîcheur pendant l’aventure et nous garantit de ne jamais nous ennuyer, peu importe le temps passé sur Pathfinder: Wrath of the Righteous.
Finalement, Pathfinder: Wrath of the Righteous ne réinvente pas la licence avec ce nouvel opus, mais nous présente une version améliorée de Kingmaker en rajoutant juste assez de nouveautés pour justifier sa sortie.
Le scénario, comme la narration, sont évidemment ses points forts et bien qu’assez classique, il reste néanmoins très bien fignolé et constitue un ténor de son genre. On notera toutefois que le jeu souffre de quelques bugs mineurs comme son prédécesseur qui seront sans nul doute très vite corrigés au vu de la pléthore de mises à jour déjà sorties.