On ne peut passer à côté de ce jeu phénomène dont la sortie en mai dernier était particulièrement attendue. Développé par Blizzard Entertainment (World of Warcraft, Hearthtone) et édité par Activision Blizzard, Overwatch a connu ce que l’on pourrait appeler un buzz médiatique.
Maître dans l’art de la comm’, l’éditeur a réussi à nous donner l’impression d’y avoir déjà joué avant même de poser les mains sur le jeu. Les développeurs, pourtant inexpérimentés dans le FPS, nous proposent un titre en ayant pour objectif la scène de l’e-Sport. Après une preview d’Overwatch dithyrambique (sur la bêta) de notre ami Hearsch, il est temps de découvrir la version finale, non plus sur PC, mais sur console de salon (ça change un peu), et d’en profiter pour faire abstraction de toute cette hype médiatique et juger cet Overwatch à sa juste valeur.
De belles heures à venir pour Overwatch ?
Vous vous joignez à moi ?
Par rapport à la bêta que nous avions pu tester, cette version finale ne présente absolument aucun changement. Tout commence par une petite vidéo d’introduction fort bien maîtrisée qui met en scène Winston, un singe guerrier. Celui-ci nous apprend qu’Overwatch, un petit groupe de héros aux pouvoirs uniques, a été créé pour sauver l’humanité.
Ils sont devenus les plus grands défenseurs de la paix et du progrès que cette dernière ait jamais connus. Seulement, une opinion défavorable à leur égard a jugé utile de se séparer de leurs services en les qualifiant de criminels. Mais devant la barbarie qui règne sur le monde, Winston a décidé de lancer un appel à tous les agents d’Overwatch pour rétablir l’ordre.
C’est ainsi que l’on découvre très brièvement l’intégralité des 21 héros munis de leurs armes ainsi que des décors ultra colorés sur lesquels nous devrons nous battre. Reconnaissons que cette introduction met immédiatement l’eau à la bouche avec des animations dignes des plus grands studios de films animés. Avoir une belle intro, c’est déjà bien, mais vous en conviendrez, on attend surtout le reste, et notamment le gameplay. Nous y reviendrons.
Dans les menus, vous pouvez, avant de vous lancer dans un des modes de jeu, consulter vos statistiques globales ou en fonction des différents personnages joués. Bien entendu, un système de comparaison avec vos amis est disponible si vous avez pris pour habitude de chambrer vos potes en leur montrant votre ratio de kill par rapport au leur. En ce qui concerne les héros, sachez qu’ils sont personnalisables.
Entendez par là, que chaque héros présente différents skins, emotes, célébrations de victoire, répliques, tags et entrées en scènes. Si au lancement du jeu, vous n’avez que le strict minimum (1 élément pour chaque catégorie), chaque niveau gagné vous fera remporter de nouvelles récompenses que vous pourrez assigner sur le personnage concerné. Bien entendu, si un élément vous intéresse tout particulièrement, vous n’aurez qu’à dépenser la monnaie du jeu pour l’acquérir. Cette monnaie s’obtient en jouant, en cas de doublon de récompense ou encore en sortant votre carte bleue.
Overwatch, ce groupe de héros bien différents
Dans Overwatch, si vous ne le saviez pas encore, deux équipes s’affrontent l’une contre l’autre sur différentes maps. Chacune de ces équipes se compose de 6 joueurs. Ces derniers choisissent le héros de leur choix parmi les 21 disponibles. Il est possible à tout moment de la partie de changer de héros pour s’adapter au mieux aux différents problèmes et pallier ainsi aux éventuels points faibles de votre équipe.
Le véritable bémol selon moi (et beaucoup ne sont pas d’accord avec ça) est la possibilité de prendre plusieurs fois le même personnage au sein d’une même équipe. Si d’un point de vue stratégique, il n’est pas forcément bon d’opter pour deux, voire plusieurs même héros, se retrouver face à plusieurs nains qui posent leur tourelle à des endroits clés peut vite vous faire perdre votre sang froid et vous faire déjouer.
Pour prendre du plaisir sur Overwatch et franchir un cap vers le haut niveau, il est important de considérer la communication d’équipe et l’entente comme primordiale et indispensable, comme tout FPS en équipe, me direz-vous. Certes, mais on voit encore trop souvent de joueurs se la jouer solo sans prendre en compte le reste de leur team. En effet, les héros sont répartis en 4 quatre classes différentes : attaquants, défenseurs, tanks et supports.
Au sein de ces classes, on retrouve également différentes spécialités tels que les snipers ou les soigneurs pour ne citer qu’eux. Constituer une équipe de 6 attaquants en phase défensive n’a bien entendu aucun intérêt, de même que 6 défenseurs snipers.
Il faut réussir à opter pour la meilleure équipe selon l’objectif demandé mais également selon la map. Si certains héros sont plus efficaces dans des couloirs resserrés et espaces confinés, d’autres seront plus à leur aise dans des paysages plus dégagés. C’est le mélange des classes et des spécialités qui rendra votre équipe plus difficile à battre.
La composition de l’équipe peut vraiment faire la différence, mais pas seulement. Eh oui, le talent ça aide bien aussi parfois. Si vous privilégierez bien souvent 2 ou 3 personnages que vous maîtrisez plus que les autres, il ne vous faudra pas négliger les autres pour autant. Connaître les 21 héros sera à votre avantage en combat, et vous saurez alors s’il est utile d’aller vous frotter à l’ennemi qui vous fait face, ou au contraire s’il vaut mieux chercher à se replier.
Une bonne équipe sinon rien…
Nous évoquions différents objectifs de bataille dans la section précédente. Pour ceux qui ne seraient pas forcément familiers avec ce genre de jeu, on retrouve du grand classique. Les parties s’enchaînent les unes à la suite des autres en alternant et changeant de phase de jeu à la fin de chacune d’elles.
Il y a les captures de position, où les deux équipes doivent aller « capturer une position » (si, si je vous promets). Une fois prise, cette position doit être défendue pendant un certain temps. L’autre équipe tente alors de récupérer le point. Si elle y parvient, c’est à son tour de le défendre. La première équipe qui conserve la position le plus longtemps remporte la manche. La partie est en 2 manches gagnantes.
S’en suivent des phases d’attaque/défense. Ici les attaquants doivent récupérer un point stratégique défendu par… ? Les défenseurs ! S’ils y parviennent, ils devront réitérer leur exploit sur un endroit différent de la map, le tout dans un temps imparti.
Le troisième mode est l’escorte de convoi. Le principe oppose une fois encore attaquants et défenseurs, sauf que dans ce cas, les attaquants doivent escorter un véhicule d’un point A à un point B en passant différents checkpoints, toujours dans un temps imparti. Bien que ces trois modes restent sympas, on peut tout de même regretter qu’il n’y en ait pas un peu plus. Oui quand un jeu se destine à l’e-Sport, il est de coutume de ne pas trop s’éparpiller, mais tout de même. Ça fait maigrelet comme contenu.
On aurait apprécié des modes supplémentaires, avec un peu plus de fantaisie, pourquoi pas ? Avec l’arrivée du mode compétitif, ça aurait pu être sympa d’avoir un système de ban à la League of Legends par exemple (et non, je ne suis pas un pro-MOBA détrompez-vous), histoire de rajouter un peu de piquant au titre qui n’en reste pas moins ultra fun.
Une fois une partie lancée, votre héros choisi et l’équipe composée convenablement, vous voilà fin prêt à remplir votre objectif. Le héros que vous incarnez a, comme mentionné précédemment, des caractéristiques uniques. Les gâchettes correspondent à des attaques ou des techniques propres à chaque personnage. Mei, avec son pistolet de glace, pourra tirer des pics de glace (tir secondaire) ou générer un « gel » de glace qui va ralentir puis littéralement congeler vos ennemis pendant un certain temps.
En tant qu’héroïne défensive, Mei a également la possibilité de créer un glaçon autour d’elle pour se protéger et régénérer sa vie. Enfin, pour ralentir un assaut adverse, ou se sortir d’une situation délicate, elle est capable de monter un mur de glace à l’endroit où vous le souhaitez.
Au fil du temps, votre attaque ultime se charge. Tuer des ennemis et bien d’autres facteurs accélèrent également la charge. Une fois prête à l’emploi, il faut attendre le bon moment pour l’utiliser et bien vous coordonner avec vos alliés. Dans l’exemple de Mei, la jeune fille posera une capsule qui gèlera tous les ennemis à proximité pendant plusieurs secondes.
Combinez son ulti avec celui de Chacal par exemple et vous pourrez faire un sacré combo. Chacal fait rouler un pneu qu’il peut faire exploser pour tuer tous les ennemis proches. Je vous laisse imaginer si vous arrivez à utiliser cette attaque quand tous les ennemis sont congelés par Mei.
Aussi parfait que ça ?
Côté graphisme, c’est beau, vraiment très beau. Les environnements, aussi divers soient-ils, présentent des couleurs à en faire pâlir certains films d’animation. L’ambiance sonore qui accompagne tout ça est elle aussi très réussie et change des autres FPS. Ça ne canarde pas au dessus de vos têtes comme dans un jeu de guerre, puisqu’il n’y a pas que des armes à feu dans Overwatch.
La tension est palpable constamment en voyant le chronomètre tourner et l’objectif encore loin d’être atteint ou lorsque, à l’inverse, vous voyez que vos adversaires sont sur le point de remporter la bataille. Heureusement, tout n’est jamais perdu dans Overwatch, et les mauvaises situations peuvent vite changer de camp. Ceci est notamment dû à un gameplay facile à prendre en main qui ne mettra pas les débutants de côté, et ils auront même l’impression d’être bons.
Overwatch, comme vous avez pu le constater jusqu’à présent, est bon et même très bon. Cela ne l’empêche pas de montrer quelques défauts qui pourront en agacer plus d’un. Le contenu, dans un premier temps, reste faible comme précisé en début de test. Le nombre de modes est restreint et les différentes maps sont trop peu nombreuses. Certes, elles ne sont pas moins nombreuses que dans les autres jeux du genre, mais soyons honnêtes, CS: GO a déjà 4 ans. Overwatch auraient clairement pu se démarquer en proposant du contenu beaucoup plus important.
Ce n’est pas le seul reproche que l’on peut faire au titre de Blizzard. On regrettera notamment des hit box, souvent exagérées. Trop souvent vous verrez les replays de vos « morts » en vous disant « heu, il a tiré à côté là ». C’est surtout le cas avec les snipers qui ont la capacité de vous tuer en un coup, alors quand ils visent à côté et que ça vous tue… Vous mépriserez Hanzo et Fatale à de nombreuses reprises, croyez-moi. Mais si vous les jouez, vous vous sentirez bien puissant.
Pour conclure avec ces quelques défauts, je dirais qu’Overwatch souffre d’un manque de folie que les développeurs n’ont pas osé prendre. Au final, l’enchaînement des parties, qui ne se ressemblent pas les unes des autres, finit tout de même par vous donner cette impression. L’ajout des bans pourrait-il remédier à ça ?
Conclusion Overwatch
Qu’il n’est pas évident de faire abstraction de toute cette hype qu’a connue Overwatch avant sa sortie. Pourtant il l’a bien fallu. Si la communication d’Activision Blizzard vaut largement un 10/10 (à en juger par l’engouement et les ventes), est-ce que l’on peut en dire autant de leur nouveau titre ?
Rassurez-vous, le bilan reste très bon. Le jeu a une patte graphique excellente, un character design des plus aboutis, un gameplay aux petits oignons. Pourtant, après plusieurs dizaines d’heures, on reste un tantinet sur notre faim et on aurait aimé en demander encore un peu plus. Plus de contenu pour commencer tels que des modes alternatifs, l’ajout d’un système de ban de héros avant la partie et une plus grande maîtrise des hit box qui se trouvent exagérées dans certains cas.
Le fun n’en est pas moins omniprésent et la scène de l’e-Sport a de belles heures devant elle en accueillant Overwatch. Que l’affrontement commence !
Vous aimez les éditions spéciales ? Retrouvez notre unboxing de la version collector d’Overwatch !