Il n’y a pas que Resident Evil 2 Remake dans la vie. Dans l’ombre du mastodonte prévu pour la fin du mois de janvier, Capcom déterre une de ses vieilles licences à succès. Onimusha: Warlords, opus sorti initialement en 2001 sur PlayStation 2, revient d’entre les oubliés dans une édition inédite. Attention, soyons clair dès le départ, il ne s’agit pas d’un remake mais d’une simple version revue et corrigée graphiquement parlant, autrement dit, d’une version remastered pour reprendre les termes à la mode.
Si pour vous Onimusha rime avant tout avec Jean Reno, alors lisez avec grande attention ce qui va suivre car Onimusha: Warlords (le premier de la saga donc) est un pilier incontournable du jeu d’action. La saga fait intégralement partie des réussites signées Capcom (à ranger à côté de Resident Evil ou de Devil May Cry). 18 ans après (et avec un dépoussiérage plus que convenu), le titre conserve-t-il son titre ? Le katana est-il toujours aussi tranchant ?
(Test de Onimusha sur PlayStation 4 via un code fourni par l’éditeur)
Samouraï de l’ère Capcom
Avant de détailler cette nouvelle édition, commençons par un bref rappel de cet Onimusha: Warlords. Le titre nous propulse tout droit dans le Japon féodal durant l’époque tourmentée Sengoku. La guerre fait rage et le commandant Nobunaga est sauvagement assassiné en pleine bataille. La fin des tourments ? Non, bien au contraire, une horde de démons va tenter de ressusciter le seigneur de guerre afin de plonger le pays dans le chaos.
Pour cela, ces derniers ont besoin de réaliser le rituel noir, le sacrifice de la princesse Yuki. C’était sans compter sur la bravoure du samouraï Samanosuke Akechi et de la kunoichi Kaede. S’en suit alors une palpitante aventure pour contrecarrer les plans diaboliques des démons au sein du château d’Inabayama.
Onimusha: Warlords est un subtile mélange d’action, d’exploration et de puzzle. Le titre brille surtout dans sa réalisation avec des cinématiques captivantes (qui ont encore leur effet des années plus tard), une caméra fixe, des angles de vue originale et une bande-son des plus agréables. En réalité, il s’agit ici des ingrédients principaux des réussites signées Capcom durant l’ère Playstation 1 et 2.
Mais contrairement à un Devil May Cry plus bourrin, Onimusha se distinguait surtout par son gameplay exigeant et par sa coriace difficulté (devenue plus anodine depuis les Souls…). Bon d’accord, c’est bien beau tout ça mais on parle d’un jeu de 2001 quand même, qu’en est-il de sa version 2019 ?
Les sticks, l’arme d’un vrai Onimusha
Tout d’abord, Onimusha: Warlords, édition 2019 donc, affiche des graphismes en haute définition. L’ensemble des éléments ont été retravaillés pour un résultat assez saisissant dans l’ensemble. On notera néanmoins une certaine inégalité dans cette amélioration graphique. Certains décors ont visiblement profité de moins d’attention des développeurs que d’autres. Détail technique, l‘écran d’origine du jeu (4:3) et l’écran large plus standard (16:9) sont tous deux pris en charge. Une fonction de défilement d’écran en mode écran large s’adapte aux mouvements des joueurs pour afficher des zones qui, autrement, ne sont pas entièrement visibles.
Ensuite, et c’est le détail qui change tout, il est dorénavant possible de déplacer nos héros avec les sticks analogiques (en plus des commandes originales des flèches directionnelles). Alors certes, ce point peut paraître secondaire mais ça change tout. Il faut dire que le gameplay du jeu est assez lourd, on a plus l’impression de jouer un chevalier en armure qu’un samouraï agile et les sticks effacent un peu ce rendu pour des déplacements et des combats plus fluides.
Pour l’occasion, nous avons sorti du placard le jeu original, et jouer seulement avec les flèches directionnelles est devenu presque archaïques, une pratique des temps anciens. Alors certes, ça a son petit charme authentique mais ça ne rend pas service au gameplay, nerf principal du jeu.
Autre nouveauté mineure, l’ajout d’un mode facile dès le début. L’objectif est bien de rendre le titre plus accessible. Il faut avouer que le mode normal donne déjà du fil à retordre, donc voilà un apport plus que bienvenu. Enfin, dernière nouveauté et non des moindres, une toute nouvelle bande-son a été enregistrée pour accompagner cette version. Encore une fois, ça peut paraître anodin mais la qualité est au rendez-vous et la musique, purement japonaise traditionnelle, renforce activement le côté dantesque de l’aventure.
La version remastered d’Onimusha: Warlords est un véritable plaisir inattendu, une madeleine de Proust qui fait effet dès les premières minutes. Il faut dire qu’en plus de quinze ans, on avait le temps d’oublier, et qu’il est bon de repartir dans cette aventure. Cette version 2019 est une belle opportunité de découvrir (pour les plus jeunes) ou de redécouvrir (pour les plus vieux) les débuts d’une saga culte de Capcom. On espère avoir la suite des opus dans la lancée. Mais pour cela, il y a fort à parier que Capcom attend le retour du premier chapitre avant de relancer la machine.
Maintenant, on se questionne. En effet, un an après la sortie d’Onimusha: Warlords est apparu Genma Onimusha, version plus aboutie du jeu exclusif à la Xbox première du nom. Cette édition apportait des ennemis, boss et environnements inédits. Pourquoi diable n’avons-nous pas profité de cette version pour 2019 ? Une question légitime qui fâche et qui laisse un goût amer à cette nouvelle mouture.