Qui a dit qu’il fallait nécessairement un jeu complexe pour marquer les esprits et passer un bon moment ? Du côté de chez Cornfox & Brothers, on pense tout l’inverse. Après un Oceanhorn: Monster of Uncharted Seas marchant directement (et de manière totalement assumée) sur les pas d’une saga dénommée The Legend of Zelda (vous connaissez ?), en s’inspirant notamment de ses épisodes 2D, le studio finlandais récidive et déclare, une seconde fois, tout son amour à la tant adulée licence de Nintendo.
Oceanhorn 2: Knights of the Lost Realm s’inspire d’un autre épisode du héros à la tunique verte : Wind Waker. On passe donc d’une vue 2D asymétrique à une 3D multipliant les possibilités de gameplay. Certains crieront au scandale et à la copie pauvre, mais il n’en est rien. Oui, Oceanhorn fait du Zelda, mais en quoi est-ce problématique si son positionnement est clair ? Le studio n’a jamais caché sa principale source d’inspiration dans son processus de création, bien au contraire. Mais nous nous éloignons de notre sujet du jour…
Devenu une pépite encore trop méconnue du grand public, le premier opus était une belle réussite et proposait une aventure certes classique, mais des plus agréables à parcourir. Il est temps de s’attaquer au second à l’ambition et aux moyens augmentés. Oceanhorn 2 parvient-il à garder l’âme de la triforce ?
(Test d’Oceanhorn 2 sur Switch via un code fourni par l’éditeur)
Hyrule n’est jamais loin
Un donjon peu accueillant avec un boss au bout, une porte fermée par une grille métallique et des pots à casser disséminés un peu partout : aucun doute à avoir, ça sent le Zelda à plein nez. Et pourtant, pas de héros en tunique verte sur notre écran, mais bien un autre bonhomme, certes moins charismatique mais tout aussi sympathique. D’ailleurs, comme Link, ce héros est sujet à l’étrange mutisme des jeux d’aventure, un mutisme bien pratique, car permettant de dérouler toute une histoire sans trop d’explications et de dialogues.
Vous l’aurez compris, Oceanhorn 2: Knights of the Lost Realm transpire le The Legend of Zelda par tous les pores. Que ce soit dans le fond ou dans la forme, tout fait penser à la célèbre saga hylienne (du moins, ses anciens épisodes). Néanmoins, il s’en inspire directement sans aucune autre prétention de bien faire, comme un humble hommage.
L’aventure est certes en deçà de ce que peut nous proposer un Zelda (ne nous leurrons pas), mais les intentions restent plus que louables : proposer un Zelda-like par et pour les fans de Zelda. Oui, vous n’allez pas vivre une épopée inoubliable mais vous allez, à coup sûr, passer un moment des plus agréables sans prise de tête. N’est-ce pas là l’une des raisons principales de notre média ?
Pas de tunique, pas de princesse
Nous voilà donc partis pour un scénario d’une quinzaine d’heures, scénario en somme anecdotique, le tout ponctué de mécaniques de gameplay vues et revues, mais toujours aussi efficaces même après toutes ces années. Une fissure dans un mûr ? Une bombe et on n’en parle plus. Une porte fermée ? Pas d’inquiétude, je vois une cible au loin, je sors mon arc. Une paroi inaccessible ? J’ai mon grappin. Pas de grosse surprise au rendez-vous, mais qu’il est agréable de vivre une aventure avec une telle fluidité ! C’est une sensation semblable à celle d’enfiler la meilleure paire de pantoufles, on est comme à la maison sans ombre à l’horizon.
En plus de bien copier la référence ultime de tout un genre, Oceanhorn 2 tente d’y apporter son lot de nouveautés, à commencer par la présence d’alliés vous suivant n’importe où. Ces partenaires de route vont seront d’une aide précieuse lors des combats (même si l’IA est assez maladroite), mais surtout durant les phases d’énigmes. Vous pourrez leur donner des ordres comme activer un levier ou se positionner à tel endroit. Un ajout simple qui a le mérite de dynamiser les trajets (les personnages sont constamment en train de discuter) et de diversifier l’expérience.
En parallèle des éternels quarts de cœur à récolter pour augmenter sa barre de vie, il est possible de glaner des bonus d’armes améliorant vos différentes attaques. Ces artefacts plus ou moins puissants sont le prétexte parfait pour explorer chaque recoin du monde. On ne vous cache pas que trouver un coffre caché après quelques minutes de recherche fait toujours son petit effet.
Et ce n’est pas le seul élément RPG à noter, car vous cumulerez de l’expérience au fil des quêtes et affrontements en débloquant ainsi niveaux et compétences. Et pour couronner le tout, Oceanhorn 2 se paye même le luxe d’avoir une bande-son de qualité et des graphismes plus qu’acceptables (pour son gabarit).
Parfois, la simplicité et le prévisible suffisent. Oceanhorn 2 nous prouve qu’avec une solide inspiration et un minimum de bonne volonté, on est capable de forger une aventure des plus agréables. Oui, le jeu n’innove en rien, il révolutionne nullement le genre, mais cela suffit pour que la magie opère. La magie de la simplicité.
Oceanhorn 2 rejoint ainsi la liste des jeux indés à faire, celle des pépites trop peu connues, juste à côté d’Iconoclasts et de Teslagrad (tous deux dans un autre genre, mais avec tout autant de bonnes intentions). Quand on vous dit que le jeu vidéo est pavé de bonnes intentions…