Chaque année depuis 2010, Compile Heart sort au Japon un nouvel épisode de sa série fétiche Hyperdimension Neptunia. Chose rare avec une série comme celle-là qui cible un public très restreint en plus d’être dans un style purement japonais, elle a eu le droit de sortir hors des frontières nippones et de venir jusqu’à chez nous avec une traduction anglaise qui malheureusement fait l’impasse sur de nombreux traits d’humour intraduisibles. Mais au moins Compile Heart tente de nous proposer régulièrement un produit qui sort des standards auxquels on a droit. La série s’est aventurée dans plusieurs styles. De base c’est du RPG japonais très classique, mais certains épisodes se sont un peu plus penchés sur un coté tactique, d’autres dans le style donjon et même dans le genre de rythme/gestion. Donc quand on apprend la sortie de MegaTagmension Blanc + Neptune vs Zombies sur PlayStation Vita on se demande d’office à quoi le titre va ressembler.
MegaTagmension Blanc + Neptune vs Zombies la série Z
Silence ! Moteur ! ACTION !
De base, la série des Neptunia met en scène le combat de déesses contre les forces du mal avec comme sujet sous-jascent la guerre des consoles. Les quatre divinités représentent les plus grandes sociétés de jeux vidéo actuelles et leurs rivalités. Mais leur véritable adversaire reste le mal absolu dans le monde du jeu vidéo représenté par le piratage, ou des linkers de DS par exemple. Tout ça bien sûr n’est jamais vraiment explicite, mais assez clairement sous-entendu pour donner une saveur supplémentaire à la saga. Au fur et à mesure des épisodes, d’autres médias en rapport avec cet univers furent eux aussi représentés sous la forme de nouveaux personnages, comme Famitsu et Dengekiko, qui sont deux grands magazines japonais. Tout ce joli monde est donc représenté par des personnages jouables ou des ennemis avec des histoires qui se passent dans différentes dimensions à sauver. Dans MegaTagmension Blanc + Neptune vs Zombies, on oublie quasiment tout ça, car nos quatre déesses et leurs amies ont décidé de venir sur Terre et d’intégrer une école pour y jouer les petites filles modèles. Être un bon étudiant au japon veut forcément dire pratiquer une activité extrascolaire, Neptune choisit de diriger le club de cinéma et demande à Blanc d’écrire ou de tourner un film qui devra rapporter de l’argent pour aider l’école qui est en difficulté. Chaque chapitre sera une histoire sortie de la tête de Blanc qu’on devra mettre en scène en se défoulant contre une horde de monstres dans différents lieux étriqués du campus. Il ne faudra pas chercher plus loin, le scénario n’est qu’un faire-valoir de très mauvaise qualité qui permet de mettre en scène les séquences de fight et de faciliter l’intégration de nouveaux personnages sans véritable logique.
On sent bien que Compile Heart a du faire plancher la véritable équipe sur Megadimension Neptunia VII qui est sorti sur PlayStation 4 et PC en février dernier, mais vu qu’il manquait cette année un épisode PlayStation Vita, on a vite repris le dernier épisode pour y coller un skin différent avec une histoire totalement bateau. Aucun effort ne fut produit, pire, l’humour décalé de la série a complètement disparu. C’est un réel nivellement vers le bas.
Des actrices dignes d’AB production
MegaTagmension Blanc + Neptune vs Zombies repompe à fond Hyperdimension Neptunia U: Action Unleashed, l’épisode sorti chez nous l’année dernière sur Vita et PC, donc nous avons affaire à un RPG muso où il faudra battre un flot d’ennemis avant de pouvoir affronter un bon gros boss. On supprime les décors variés de l’ancien épisode pour y coller des salles de cours, un campus ou encore une forêt qui borde la fac et comme le thème du film de Blanc est une invasion de zombies, bah on prend les monstres classiques de la série qu’on zombifie. Pourquoi se prendre la tête à créer de vrais zombies ?
Tout n’est pas si négatif dans ce jeu, en reprenant le gros de son ancien jeu, Compile Heart garde son gameplay qui était son point fort. Chacun des personnages contrôlables, enfin je devrais dire chacune, vu que pour plaire à la gent masculine en manque d’affection nous avons droit à un joli panel d’une petite quinzaine de filles aux styles et tempéraments bien différents pour être sûr de ratisser bien large… donc, disions-nous, chacune de nos actrices en herbe aura droit à un panel de coups bien différents, aussi bien en mode normal qu’en version transformée. Car une autre particularité de la série, c’est qu’on peut passer du mode humain à celui de déesse ou combattante boostée en plein milieu d’un combat, et ceci très facilement une fois la barre d’énergie bien montée, mais qui sert également pour les coups spéciaux, donc pour avoir accès à la forme ultime, il faudra prendre des risques. Mais une fois la transformation effectuée on retrouve la santé et on va faire très mal, voire très très mal si on gère bien nos deux combattants choisis avant le combat. On peut sous certaines conditions débloquer des méga-coups en duo hyper-classes visuellement.
Comme on est dans un RPG, plus on combat, plus on gagne en expérience et vu qu’on ne peut choisir que deux filles pour chaque bataille il faudra faire un choix entre booster ses favorites en négligeant toutes les autres, ou bien refaire plusieurs fois chaque séquence pour avoir une équipe homogène. En sachant que le passage entre les deux formes de combat change parfois complètement la guerrière. Certaines sous leur forme humaine ont peu de combos et ne font quasiment pas de dégât, mais une fois transformées deviennent de véritables machines à tuer et surtout hyper plaisante à contrôler. Mais vu qu’il est très long de pouvoir monter au maximum un personnage et surtout très répétitif, il vous faudra vous armer d’une grosse dose de patience si vous désirez avoir une équipe au top. Surtout que pour mettre en place chaque scène de combat selon les désirs de la réalisatrice, il faudra subir de longues, très très longues phases de dialogue très peu inspiré, au point qu’on n’a qu’une envie, c’est de les zapper pour partir directement tabasser du monstre zombie.
Et du côté de la technique nous retrouvons…
Compile Heart maîtrise bien la Vita, le jeu est ultra fluide même quand l’écran est bien chargé en ennemis ou que l’on passe d’un personnage au second en combat. Par contre, on ne comprend pas tous les micro-chargements dans les menus quand on passe d’une fille à une autre. Quand on veut gérer toute sa clique ça devient vite énervant, surtout que le jeu propose pas mal de choses à faire dans le menu entre les combats. Tout d’abord, on peut bien sûr booster nos combattantes qui gagnent des points d’expérience à chaque combat, points à distribuer parmi quatre catégories : la vie, la force, la défense et la technique qui permet de débloquer de nouveaux combos. Dans ce menu, on trouve également un magasin qui permet d’acheter des armes plus puissantes, des objets de soin ou de boost, mais aussi des accessoires cosmétiques pour embellir nos jeunes demoiselles. Tout ça est bien sympathique, mais ultra-limité.
Côté graphisme le jeu s’en sort assez bien, les filles sont assez jolies. Niveau musiques, elles sont plutôt agréables et accompagnent bien le jeu, mais malheureusement il n’y a pas de thème marquant que l’on va fredonner pendant des heures. Non, comme tout le reste, on est dans le moyen, pire, les bons ajouts de Hyperdimension Neptunia U: Action Unleashed sont aux abonnés absents. Enfin, on parle surtout du mode vêtements qui se déchirent au fur et à mesure des coups reçus, et qui donnait un coté ecchi au jeu et vu la cible, on ne comprend pas le pourquoi de ce retour en arrière. Il y a quand même des moments petites culottes ou encore fortes poitrines mises en avant, mais ça reste limité comme tout le reste.
MegaTagmension Blanc + Neptune vs Zombies offre quand même une bonne nouveauté, un mode multijoueurs qui vous permet de jouer en ligne avec des amis dans un mode très complet pour aller casser ensemble du monstre, dont certains exclusifs à ce mode.
Conclusion MegaTagmension Blanc + Neptune vs Zombies
MegaTagmension Blanc + Neptune vs Zombies joue clairement la carte de la facilité en nous proposant une redite du dernier épisode Vita, mais qui malheureusement perd en chemin son humour, le tout servi par un scénario faire-valoir de série Z au rabais. Heureusement que le nombre et la diversité des personnages ainsi que les combats bien nerveux sauvent un peu le jeu du naufrage absolu, tout comme son mode en ligne. Mais même dans ses meilleurs moments, le jeu reste tout juste passable. Non, si vous cherchez un jeu dans le style bien nerveux où on contrôle de jeunes filles contre des dizaines d’ennemis et qui en plus propose du vrai ecchi assumé à 100%, on vous conseille de plutôt partir sur Senran Kagura: Estival Versus sorti chez nous en mars dernier sur PlayStation 4 et Vita.