La Grande Aventure LEGO 2 : Le Jeu Vidéo est, comme le titre nous l’indique, un jeu vidéo développé par TT Games et édité par Warner Bros. Interactive Entertainment sur PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch et PC, de genre action-aventure. Il est basé sur le film, sorti quelques jours auparavant au cinéma, mais ne suit pas complètement la trame initiale de ce dernier.
Après les nombreux titres sortis depuis 2005 par les développeurs de TT Games et les critiques qui revenaient beaucoup trop souvent sur la façon de jouer à un jeu LEGO, la société a écouté les joueurs et a décidé de prendre un virage inattendu en exposant une façon de jouer complètement différente de celle que nous connaissions dans les autres œuvres. Mais en nous proposant de jouer comme on peut le faire dans LEGO Worlds, les développeurs ne se sont-ils pas trompés de voie ? Le jeu est-il vraiment super génial ? Rien n’est moins sûr…
La Grande Aventure LEGO 2 : Le Jeu Vidéo – C’est n’importe nawak de chez nawak !
Là où tout commence…
Qui, aujourd’hui, ne connait pas le monde des LEGO et les nombreuses aventures cinématographiques, ou non, qui nous ont été possible de (re)vivre sur nos consoles depuis plus de dix ans maintenant ? C’est en 2005 que l’on voyait, pour la première fois, les petites briques s’animer pour le jeu LEGO Star Wars, qui permettait à tous les joueurs du monde entier de se plonger différemment dans les aventures de nos Jedi préférés à travers les trois premiers épisodes de la saga Star Wars. S’en suivit de nombreux jeux autour de films cultes tels que Indiana Jones, Harry Potter, Pirates des Caraïbes et les Avengers ainsi que des œuvres complètement inédites comme les jeux LEGO Batman, LEGO Marvel Super Heroes ou encore LEGO City Undercover nous proposant une aventure, en monde ouvert, avec un véritable héro issu de l’univers LEGO, l’agent Chase McCain.
Alors si au début tout allait pour le mieux dans le monde, riche en univers, des LEGO, les jeux se sont rapidement trouvés à bout de souffle, proposant aux joueurs un gameplay des plus basiques sans jamais y apporter une touche innovante. Alors oui, au fur et à mesure que les jeux sortaient, on a donné la parole aux personnages, ils ne communiquaient plus par des « Hum », « Badidoda » ou autre onomatopées, mais bien dans la langue de Molière (pour nous les Français) au plus grand plaisir des fans de la série.
Mais il faudra attendre 2015 pour voir, une vraie « nouveauté », LEGO Dimension, débarquer dans nos foyer. À la façon d’un jeu Skylanders, il nous fallait placer sur une plateforme (le Toy-Pad) branchée à la console, des figurines toutes issues de plusieurs licences très variées (Batman, The Simpsons, Mission Impossible, Le Seigneurs des Anneaux, etc…). Même si l’histoire était plutôt chouette à vivre (combattre les plus grands méchants de l’histoire du cinéma, et autre comics, avec pour alliés Homer Simpson, Batman et Gandalf c’est quand même la classe !) le jeu n’aura pas su trouver son public, la petite brique danoise arrivant beaucoup trop tard sur le marché. L’idée était bonne mais sera un échec pour LEGO.
… tout finit ?
Le jeu débute dans la ville fictive de Bricksburg version post-apocalyptique. Ou quand la brique de plastique rencontre l’univers de Mad Max. Les méchants LEGO Duplo saccagent la ville et enlèvent les amis d’Emmet et Lucy, avant de les disperser dans des mondes parallèles. Il vous faudra donc explorer des mondes inconnus afin de montrer au monde vos compétences de Maître Constructeur et sauver vos amis, prisonniers du Système Soeurstar.
Ici Bricksburg sera un espace approprié pour un tutoriel qui, dès le départ nous fait comprendre que le jeu va être long, très, très très long !
Tout d’abord, on s’aperçoit rapidement que nous ne collecterons plus de briques en or et ne traquerons pas les fameux minikits. On se rend compte aussi que changer de personnage pour résoudre des énigmes ne sert plus à rien, autrement dit nous avons pu faire l’ensemble de l’aventure dans la peau de CoolTag (alias Lucy) sans le moindre problème, il faudra juste de temps en temps incarner Rex, par exemple, pour communiquer avec les dinosaures mais ça s’arrête là. Aucun personnage n’a de vraie capacité unique et c’est bien dommage.
De même nous ne rassemblons plus de piles de briques sur lesquelles nous pouvions tomber par hasard pour construire des ponts et autres moyens de pouvoir parvenir à nos fins, ce sont, la plupart du temps, de simples cinématiques qui nous montrent un robot formant une échelle avec une barrière de sécurité, un passage qui se dégage par le passage rapide d’un vaisseau spatial…
On apprend également que la destruction d’objets LEGO produit deux types de monnaie : les fameuses pièces (violettes, bleues, dorées ou argentées) d’ancienne génération et quelque chose de nouveau appelé briques. Maintenant, lorsque l’on détruit une bouche d’incendie rouge, par exemple, on reçoit des briques de cette même couleur qui permettront la construction de nouveaux éléments, tels que des bâtiments, des véhicules/montures ou des objets divers (trampolines, arroseurs, paraboles, etc.) permettant de réaliser des objectifs et donc d’avancer dans le jeu.
L’idée offre un nouveau champ de vision dans le jeu, mais elle est tellement mal exploitée que l’effet répétitif de la chose devient, dès le premier monde, vite ennuyeux. Si un personnage vous demande de construire quelque chose, il vous suffit de vous rendre dans un menu, de sélectionner cet objet, de déterminer où le placer et… c’est tout ! Vous pouvez désormais passer au personnage suivant.
Ce qui est incroyable, c’est de se dire que ce genre d’objectifs sera ce qu’il y a de plus fréquent dans le jeu. La plupart des missions peuvent être terminées en quelques secondes, vraiment ! Nous avons réussi l’exploit de terminer en moins de dix secondes, montre en main, deux missions. La simplicité est le maître mot du jeu, si vous n’avez pas besoin de créer quelque chose, il vous suffira de frapper trois ennemis, de diriger une baguette sur un objet pour changer de couleur ou de retrouver un objet spécifique habituellement utilisé, juste là derrière un pot se trouvant lui-même derrière le personnage qui vous donne la mission.
Une fois ces missions à haut risque (nous plaisantions et nous espérons que vous l’aviez compris…) réalisées, vous serez récompensé d’une brique violette, appelée pièces maîtres, qui, une fois rassemblées en nombres conséquent, vous permettront d’aller sauver un nouveau coéquipier, complètement inutile, en ouvrant un passage vers un autre monde vous faisant avancer dans l’histoire !
Comme nous vous le disions auparavant, TT Games a plutôt créé une expérience similaire au jeu très libre LEGO Worlds, le joueur effectuant des petites tâches pour les personnages dispersés dans les divers environnements de ce monde ouvert. Il faut saluer ici la prise de risque, ils ont voulu écouter et proposer une nouvelles façon de jouer aux joueurs, mais les décisions prises n’ont pas été les bonnes. Quand le changement ne parvient pas à retranscrire l’essence même du film et pire encore lorsque l’expérience provoque un sentiment d’ennui, de répétition et n’amuse absolument pas le détenteur de la manette dès les premières minutes du lancement du jeu, c’est qu’il y à un véritable souci.
Patadi Humi Bayaya ! Ça veut dire « On se fout de vous » dans la langue de LEGO
Chaque monde où vous poserez votre petit pied de petite figurine LEGO est basé sur les thèmes abordés dans le film. Ici c’est par la voix de CoolTag que nous est contée l’histoire. Et c’est la seule voix que vous entendrez de tout le jeu. On vous en parlait un peu plus haut, les fans se réjouissaient d’entendre leurs personnages enfin parler comme nous. Eh bien là c’est back to the past ! On redécouvre des LEGO de 2005 parlant un langage incompréhensible, mélange de « Paladibou » et de « Humiblada » (même les Sims parlent mieux entre eux. C’est vous dire…). Un retour dans le passé, bien malheureux quand on voit la pauvreté de la narration de base du jeu. C’est affligeant d’en être réduit à ce rendu en 2019.
Des combats de boss Rex-plosifs
Chaque monde principal se termine par une bataille contre un boss LEGO Duplo à la taille pharaonique. Pour les combattre il vous faudra comprendre comment l’ennemi peut se faire lui-même du mal. Par exemple lorsque vous combattrez le tout premier boss, une espèce d’énorme girafe pas contente du tout, il faudra faire en sorte qu’à chaque coup de tête, elle aille se planter dans une flaque d’eau électrifiée afin de lui faire perdre connaissance et d’aller la détruire de l’intérieur après tout une phase de plateforme, qui disons-le, est plutôt bien pensée.
Il est tout de même regrettable de devoir attendre la fin d’un monde, considéré comme principal, pour pouvoir battre un boss qui donnera un peu de fil à retordre aux joueurs, sans véritable grande difficulté tout de même.
Dans La Grande Aventure LEGO 2 : Le Jeu Vidéo, un des rares plaisirs que nous avons eus a été de se mettre à la recherche des coffres et des pièces maîtres, même si le côté barbant se fait ressentir rapidement. C’était ce que nous appelons fièrement la collectionnite, cet effet de tout vouloir posséder et rechercher (comme nous pouvions le faire avec les minikits, inexistant dans ce jeu rappelons-le) qui nous aura procuré un certain sentiment de satisfaction, en quittant un monde pour un autre. Au-delà de ça, les paysages aussi vides qu’un désert et fabriqués entièrement en briques LEGO, l’absence de dialogue et de gags en tous genres provoqueront un long soupir de désespoir plus qu’autre chose.
Vous l’aurez bien compris, tout est loin d’être génial dans l’adaptation vidéoludique La Grande Aventure LEGO 2 : Le Jeu Vidéo. Emmet et ses comparses ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, dans un univers plutôt bien fourni mais tellement vide en même temps ! L’absence d’utilité de chacun de personnages, de véritables quêtes, la perte de la parole, une narration vue au rabais dans un jeu également vu au rabais… En 2019 nous ne pensions pas que cela était encore possible.
Il aurait été plus judicieux de nommer le jeu LEGO Worlds 2 plutôt que d’utiliser le nom de l’œuvre cinématographique. Alors si quelques combats de boss, quelques recherches de trésors et de briques, des objectifs sans grand intérêt vous suffisent ce jeu est fait pour vous. Pour les plus grands fans des jeux LEGO, et ceux qui recherchent un tant soit peu de défis, passez votre chemin car comme le disait si bien Lord Business : « C’est du n’importe nawak de chez nawak ! »