Après avoir contenté de nombreux joueurs sur les consoles de Sony, voilà que la série Hyperdimension Neptunia a droit à un spin-off sur la PlayStation Vita (on ne change pas une équipe qui gagne, hein), à savoir Hyperdevotion Noire: Goddess Black Heart ! Comme son nom l’indique, cet épisode se concentre principalement sur le personnage Noire, l’un des (voire LE) préférés des fans de la saga, de quoi faire bondir leurs coeurs dans tous les sens. Cela dit, la nature et le gameplay de cet épisode risquent peut-être d’en décevoir plus d’un… Pour en savoir plus à ce sujet, voici le test du jeu.
Test d’Hyperdevotion Noire: Goddess Black Heart sur PlayStation Vita
Noire c’est Noire
La particularité des jeux Hyperdimension Neptunia est, outre le fait d’avoir de nombreuses héroïnes assez jeunes et ayant une prédisposition à se dévêtir d’une façon plus ou moins marquée, de mettre en valeur le monde du jeu vidéo via de nombreuses références et de ce point de vue-là, Hyperdevotion Noire: Goddess Black Heart ne déçoit pas ! L’héroïne, Noire, la représentante de la marque PlayStation, a pratiquement réussi à dominer le monde de Gamarket mais une sombre et mystérieuse force vole les pouvoirs de toutes les déesses. Noire n’a donc pas le choix, elle doit s’allier à Neptune (l’héroïne des autres volets et représentant la Sega Neptune), Vert, (représentant la Xbox) et Blanc (représentant la Wii), une chose que l’on ne verra sans doute jamais dans le monde réel ! Vous l’aurez constaté, l’histoire se veut plutôt banale mais ça ne poserait pas de problème si les dialogues n’étaient pas aussi nombreux et anecdotiques : oui, navré mais je commence déjà ce test avec une petite plainte concernant l’histoire. Les dialogues sont nombreux, très nombreux et bien souvent, ils ne servent à rien, d’où l’intérêt de la fonction auto-skip qui permet de les accélérer (et même avec, parfois, c’est long), plus on joue à Hyperdevotion Noire: Goddess Black Heart et plus l’histoire perd d’intérêt. Heureusement, le fan service est là : il est plaisant de découvrir les nombreuses références aux jeux vidéo, comme par exemple le personnage Bio qui renvoie à Biohazard (le nom japonais de Resident Evil) ou la rivalité entre les personnages représentant Dragon Quest et Final Fantasy. Cela dit, si vous avez du mal avec l’anglais, il ne sera pas toujours aisé de découvrir les références du soft puisque seul l’anglais est proposé en sous-titres, dommage mais prévisible. Bref, du côté du fan service, Hyperdevotion Noire: Goddess Black Heart assure le principal mais du côté du scénario, ce n’est pas vraiment ça… Qu’en est-il du gameplay ?
Hyperdifficulty
Hyperdevotion Noire: Goddess Black Heart se veut différent de ses nombreux frères. Si les anciens opus étaient de simples RPG, ici, nous avons affaire à un T-RPG, à savoir qu’en plus des classiques fonctions présentes dans la majorité des RPG (attaque, défense, magie, objets à utiliser, etc.), il y a également le terrain et les alliés qui entrent en jeu. Pour chaque tour, vous avez un nombre de déplacements limité (déplacements par cases) et diverses unités à gérer, une fois qu’un de vos personnages est assez près d’un ennemi, boum, à vous de lancer l’attaque que vous voulez ! En plus d’attaques basiques, il y a également des mouvements spéciaux qui peuvent faire bien mal, surtout si vous arrivez à placer divers personnages dans la même zone, donnant divers petits bonus non négligeables, surtout contre les boss qui sont, dans la majorité des cas, horribles à affronter. En effet, l’un des autres regrets qu’on peut avoir envers Hyperdevotion Noire: Goddess Black Heart, c’est sa difficulté, parfois fort crispante, les ennemis ayant assez souvent la capacité de réduire à néant la barre de points de vie d’un (voire plusieurs !) personnage, pas vraiment sympathique donc. Malgré tout, il est possible de recommencer les missions en baissant les statistiques des ennemis, les joueurs « hardcore » riront sans doute à ces lignes mais une fois la console en main, vous vous rendrez vite compte que c’est une option vitale par moments ! Dommage car une bonne difficulté, c’est bien mais une difficulté trop haute, c’est plus dérangeant qu’autre chose. Cela dit, le jeu peut être tout de même fini et il propose un aspect T-RPG intéressant, les missions proposant souvent des terrains et des objectifs rarement vus dans d’autres jeux du genre (plusieurs pièges parsemés ici et là, caisses à empiler afin de créer un mortier, etc.) mais en dehors de ça, les actions à effectuer envers les ennemis sont classiques de chez classiques et au bout d’un certain temps, le gameplay se veut redondant, faute d’absence de capacités nombreuses chez les personnages. Notez aussi qu’il est possible de se transformer en déesse à chaque mission, permettant à l’un des personnages de voler, une fonction fort utile par moments et qui permet de casser un peu le rythme répétitif des combats.
Hyperdéception ?
Bref, jusque là, Hyperdevotion Noire: Goddess Black Heart n’a guère d’arguments en sa faveur : histoire et dialogues rapidement oubliables et agaçants, gameplay simple, efficace mais servi avec une difficulté frôlant le sadisme de temps en temps… Les autres aspects du jeu peuvent-ils le sauver ? Pas vraiment : du côté des graphismes, la PlayStation Vita est loin de cracher ses tripes. Pour ce spin-off, les développeurs sont passés au design super-deformed, à savoir de petits corps avec de grosses têtes pour les personnages, on aime ou on déteste mais ici, cela donne un rendu fort simpliste, en dehors du rendu tout à fait acceptable (peu voire pas du tout d’aliasing, aucun ralentissement, etc.), les graphismes renvoient davantage à de la PSP qu’à de la PlayStation Vita, ce qui est fortement dommage. Heureusement, les dialogues sont servis par des images joliment détaillées, ce qui compense un peu. Pour ce qui est des musiques, elles se contentent de faire le travail sans être marquantes mais les bruitages, eux, se veulent efficaces et les voix des différents personnages sont fidèles aux productions du genre (cependant, certains personnages peuvent rapidement vous casser les oreilles, à vos risques et périls si vous décidez de suivre avec attention les dialogues du jeu !). Sinon, que peut-on faire en dehors des combats ? Là encore, rien de bien spécial, hélas : possibilité de discuter avec quelques personnages dans le hub principal (enfin, discuter, c’est vite dit, chaque personnage répétant constamment la même chose…), acheter des items et il y a également un mini dating-sim qui vous permet de discuter en personne avec Noire. Cela aurait pu être amusant si ce mode de jeu proposait autre chose qu’un simple jeu de questions-réponses et s’il était doublé, ce qui est étrange pour un jeu de ce type. Enfin, quant à la durée de vie, il vous faudra au minimum une trentaine d’heures pour en venir à bout et si vous comptez venir à bout des quêtes annexes, cela risque de prendre bien plus de temps, encore faudrait-il que vous soyez assez motivé à faire cela.
Conclusion Hyperdevotion Noire: Goddess Black Heart
Dommage, sur le papier, Hyperdevotion Noire: Goddess Black Heart offrait une alternative prometteuse pour la série Hyperdimension Neptunia mais dans les faits, le jeu se montre comme un T-RPG qui a parfois de bonnes idées et du fan service de qualité servi par de nombreux défauts lui faisant grandement tache. Sans être mauvais, Hyperdevotion Noire: Goddess Black Heart n’est pas bon non plus, je vous conseille davantage les autres opus de la série et en matière de T-RPG, il y a bien mieux dans le genre. Les fans inconditionnels de la licence aimeront peut-être ce spin-off mais sinon, à moins d’être en gros manque de T-RPG, il vaut mieux se tourner vers les valeurs sûres.