Il est toujours très difficile pour un jeu de porter le flambeau d’une licence à succès telle que Pikmin. Les trois jeux sortis jusqu’à présent ont su conquérir le cœur des critiques et des joueurs, par leur gameplay simpliste et leur univers haut en couleur. Mais qu’arrive-t-il lorsqu’un jeu se décide à innover en sortant des sentiers battus tracés par ses prédécesseurs ?
C’est ce que l’on nous propose de découvrir aujourd’hui avec Hey! Pikmin, qui nous invite à suivre les aventures du Capitaine Olimar dans un tout nouveau système. La question est maintenant de savoir si Hey! Pikmin est une terre favorable pour la licence, ou au contraire un désert aride hostile à nos petites créatures. C’est ce que nous vous proposons de découvrir avec notre test de Hey! Pikmin sur Nintendo 3DS.
Un jeu qui manque un peu de profondeur ?
S’il y a un point sur lequel les jeux Pikmin n’ont jamais excellé c’est bien pour leur scénario. Souvent simpliste et sans profondeur Hey! Pikmin ne déroge pas à la règle. Nous retrouvons donc le capitaine Olimar qui s’est une nouvelle fois écrasé sur une planète, endommageant inévitablement le Dolphin, son vaisseau. Avec trois crashs en 4 jeux, notre capitaine gagne la palme d’or du plus mauvais pilote.
Vous allez donc devoir récolter grâce aux Pikmin divers objets afin d’augmenter votre barre de lumium et ainsi repartir. 30 000 unités de lumium seront nécessaires pour pouvoir redémarrer votre vaisseau. Plusieurs moyens vous seront proposés afin de les récolter, mais le plus simple est de récolter des objets cachés dans les niveaux. On peut noter que même si l’histoire est agréable, elle reste trop proche des autres opus et manque clairement de profondeur.
Autres choses qui manquent de profondeur, ce sont les graphismes ! Les développeurs ont cette fois décidé de laisser de côté la carte ouverte en 3D pour mettre en place un enchaînement de niveau en 2D. Si les habitués de la licence seront déroutés au départ, il faut malgré tout avouer que le format 2D fait parfaitement l’affaire et reste très agréable à regarder.
Le changement de style n’impacte en rien le côté mignon des Pikmin, et offre même une nouvelle vision du monde de ces petites créatures. Rajoutez à cela une bande-son indéniablement réussie, et vous obtenez un cocktail plus que correct en ce qui concerne la forme de Hey! Pikmin. En effet, les musiques sont variées et rythment à merveille les niveaux et les menus du jeu.
Une armée de Pikmin pour les contrôler tous
Si Hey! Pikmin reste tout à fait acceptable au niveau des graphismes et du scénario, il l’est encore plus en ce qui concerne son gameplay. Comme dans les opus précédents le capitaine Olimar va être accompagné d’une multitude de Pikmin, pour restaurer son vaisseau. Cinq espèces sont présentes dans le jeu, pour vous aider avec pour chacune des caractéristiques qu’il va falloir exploiter. Les Pikmin rouges, qui sont insensibles aux feu, vous permettront par exemple d’écraser les brindilles enflammées, tandis que les Pikmin bleus vous accompagneront dans les niveaux aquatiques. Chaque espèce de Pikmin a donc son utilité dans les niveaux, et le fait de devoir changer de Pikmin pour continuer notre progression est vraiment bien trouvé. C’est accompagné d’un maximum de 20 Pikmin que vous allez devoir faire face aux nombreux dangers.
Et nos pauvres Pikmin vivent dans un monde vraiment hostile. Si une grande partie de leur environnement ne leur est pas favorable, ils doivent en plus faire face à une pléthore d’ennemis. Ces créatures sont souvent plus fortes et plus grandes qu’Olimar et ses petits compagnons, et elles aimeraient bien en faire leur prochain repas. Seule solution pour notre héros, utiliser les Pikmin comme projectiles afin d’assurer sa survie. Si l’idée est bonne, la réalisation laisse parfois à désirer.
Il n’est pas rare que pour les ennemis les plus petits, votre tir soit mal ajusté et que votre Pikmin atterrisse juste devant votre ennemi, le condamnant à une mort atroce. Heureusement il est possible de récupérer une partie de vos Pikmin perdus dans des zones spécifiques qui sont assez nombreuses dans les niveaux.
Si le gameplay est très amusant, il est parfois très crispant, d’une part à cause de la gestion des tirs mais aussi des phases en jet-pack. L’idée de permettre à Olimar d’explorer des lieux inaccessibles aux Pikmin aurait pu être très bonne si cette phase n’était pas parfois bugguée. Sans raison particulière, le jet-pack ne s’active pas, faisant faire à notre héros une chute parfois mortelle. Si certains sauts sont irréalisables à cause de l’environnement, d’autres semblent être tout à fait réalisables et échouent malgré tout. Ces deux détails ne viennent pas gâcher le plaisir du joueur, mais ils rendent l’expérience nettement plus crispante.
Heureusement, la difficulté a été bien ajustée, et même les joueurs occasionnels ne devraient pas avoir de mal à vaincre les divers boss présents dans les 8 secteurs du jeu. Le seul défaut que l’on peut vraiment reprocher aux niveaux, c’est que malgré leur variété, tout cela devient très vite répétitif.
Le Pikmin, le meilleur ami du collectionneur.
Comme expliqué précédemment, Olimar doit récupérer des objets, afin d’augmenter votre jauge de lumium. Pour les récupérer vous serez donc obligé de fouiller minutieusement chaque niveau pour les trouver. Les joueurs voulant finir le jeu à 100% seront donc heureux d’apprendre qu’Olimar tient un journal, dans lequel il retranscrit chaque information. Une section est consacrée aux Pikmin, une autre aux objets et enfin une est dédiée aux divers ennemis. Vous allez donc pouvoir suivre votre progression, tout en lisant les commentaires du capitaine, qui sont remplis d’humour et d’anecdotes. Mais pour compléter entièrement le jeu il sera aussi nécessaire de chercher en dehors. C’est là qu’entre en jeu le Parc Pikmin.
À chaque fin de niveau le nombre de Pikmin présents avec vous rejoindra votre base, nommée plus simplement Parc Pikmin. À partir de ce moment-là, vous aurez la possibilité de demander aux Pikmin présents d’aller déblayer un terrain adjacent. Si certains environnements peuvent être détruits par tous les Pikmin, d’autres demanderont des Pikmin spécifiques. Par exemple, les Pikmin violets saisiront en vol certains blocs inaccessibles aux autres. Cette action prenant un certain temps, vous allez pouvoir continuer votre exploration, pendant que vos petits amis travaillent. Après une période de temps plus ou moins longue, vous aurez le plaisir de découvrir soit une petite réserve de lumium, soit un objet plus rare. Il est vraiment très agréable de voir plusieurs centaines de Pikmin s’agiter pour vous aider à quitter cette planète.
Enfin pour les possesseurs d’amiibo, sachez que Hey! Pikmin pense aussi à vous. En effet, pour ceux qui détiennent les nouveaux amiibo Olimar et Pikmin, ces derniers vous permettront de faire apparaître des Pikmin en renfort durant le niveau. De quoi affronter n’importe quel boss sans danger. De plus, des niveaux bonus sont proposés pour les personnes possédant des amiibo de la collection Super Mario, Splatoon et Animal Crossing. Ces niveaux vont être un moyen de débloquer des statues de collection, qui viendront s’ajouter à votre journal et vous donner 200 lumium. De quoi aider notre petit Olimar à rentrer chez lui.
Au final, Hey! Pikmin est un titre qui arrive à sortir du chemin tracé par ses prédécesseurs sans pour autant perdre ce qui a fait le succès de la licence. Beau et amusant, le jeu devrait plaire au public quelque soit son âge. Malgré tout quelques défauts sont présents, mais ils ne devraient pas gâcher l’expérience du joueur.
L’histoire, bien que déjà vue, donne des consignes claires et logiques aux joueurs, qui n’ont pas besoin de plus. Le gameplay est intuitif et même s’il peut être crispant, vous n’aurez pas trop de mal à avancer à travers les niveaux. Le capitaine Olimar et ses amis Pikmin ont encore de bons moments devant eux. Il semble qu’au contraire du Dolphin, Hey! Pikmin ne finira pas dans un crash.