.Hack (prononcez dot Hack) est une œuvre japonaise d’envergure, cross media, qui se décline en jeux vidéo, en animes, en jeux de cartes et en mangas. Cet univers, développé par Cyber Connect 2, qui nous régale avec ses titres inspirés de la franchise Naruto, prend pour cadre un MMORPG imaginaire répondant au doux nom de The World (J’arrête le temps ! JOJOOOO !).
Le projet .Hack, né en 2002, a donné naissance à de nombreux rejetons, notamment les animes .Hack//Sign et .Hack//Roots, des mangas comme .Hack//Legend of the Twilight ou encore des jeux vidéo comme .Hack//Infection ou la série des .Hack//G.U, sortis sur PlayStation 2 entre 2006 et 2007. Une série fort compliquée à suivre, vous l’aurez compris. Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur .Hack//G.U. Last Recode, remaster de la série de jeux PS2 sur PlayStation 4. Allez, log-on !
Et toi, à quoi tu joues ?
.Hack//G.U. Last Recode se déroule en parallèle de la série animée .Hack//Roots. On y suit les aventures de Haseo, joueur de The World: R2 qui se fait pwnd comme le noob qu’il est lorsqu’il découvre le jeu. Il est sauvé par le mystérieux Ovan qui le guide, menant notre sympathique gamer à devenir La Terreur de la Mort, un PKK, c’est à dire un tueur de Player Killer, des trolls qui arpentent les maps de The World: R2 en attaquant tous les noobs qu’ils croisent. Haseo est à la recherche de Tri-Edge, un PK légendaire qui a tué son amie Shino.
Rien de grave penserez-vous, car ce n’est que du jeu vidéo, sauf que depuis l’attaque, la jeune fille est tombée dans le coma. Notre gamer décide donc de lever le voile sur cette sombre affaire de la façon la plus efficace possible : en jouant.
S’il vaut mieux connaître .Hack//Roots pour apprécier le scénario de .Hack//G.U. Last Recode, l’histoire du jeu n’en reste pas moins très abordable, même pour un néophyte. L’intrigue, délicieusement complexe, est intéressante à suivre, les personnages sont attachants et charismatiques (en plus de bénéficier d’un doublage soigné dans la langue de Yoko Kanno ou de Benedict Cumbru…Cumbirbou… euh… Jon Snow), et il faut bien admettre que la mise en abyme proposée par le jeu est très intéressante.
Ainsi, si nous sommes plongés dans The World: R2, le titre nous propose également d’accéder à l’OS Altimit afin de consulter des forums ou des news du monde IRL du jeu (oui, c’est méta). L’habillage MMORPG est efficace et permet de s’immerger dans le monde de The World (et nous sommes ultra heureux de ne pas être un site anglophone, sans quoi cette phrase aurait été un cauchemar). Seul bémol qui nuit à l’investissement, parfois le titre semble oublier qu’il dépeint des personnages jouant à un jeu vidéo. Ceux-ci ont parfois des réactions ultra dramatiques qu’on peine à prendre au sérieux.
Ah, c’est haut !
.Hack//G.U. Last Recode se présente comme un faux MMORPG. Il s’avère en fait être un action-RPG dans lequel nous suivons le scénario en massacrant toutes les bestioles qui se trouvent sur notre chemin. Le titre intègre dans l’équipe de Haseo tout un tas de personnages de soutien qui l’accompagneront lors de ses tribulations dans The World: R2. Les combats sont très nerveux. Et si au début on se contente de spammer la touche X (sur PS4), on se rend bien compte que derrière cet apparent bourrinage se dissimule un gameplay bien plus profond. Haseo pourra, à terme, switcher entre quatre armes différentes, chacune étant plus ou moins efficace contre les adversaires.
Par ailleurs, une fois que l’ennemi a été suffisamment affaibli, Haseo peut effectuer un Rengeki, une attaque plus puissante qui, en plus de faire du mal à l’adversaire, permet à notre héros de remplir une jauge de moral qui, une fois pleine, lui permet d’activer un mode éveil avec ses camarades, donnant accès à diverses compétences (permettant par exemple de lancer des attaques magiques dévastatrices, ou de décupler sa rapidité).
Ajoutons à ce gameplay soigné une touche de graphismes fort honnêtes, pour un remaster de jeu de PlayStation 2. L’aliasing a été bien atténué, les effets de particules ont bénéficié d’un power-up et les modèles 3D des personnages ont fait l’objet d’un léger lissage bienvenu. Alors certes, on est très loin des canons graphiques actuels, mais il n’empêche qu’un réel travail a été effectué.
On aurait pu être gourmands et demander un remake en règle, à l’image d’un Yakuza Kiwami qui, comme l’indique notre test, qui nous avait convaincus, mais nous ne serons pas bégueules, d’autant que .Hack//G.U. Last Recode est une compilation des quatre jeux de la série (rappelons que le quatrième volet est inédit). Inutile de dire que la durée de vie est plus que conséquente. D’autant que le jeu propose quelques bonus sympas, comme un résumé vidéo des précédents jeux .Hack et un mode parodie.
Assez, Oh !
Si les aventures d’Haseo sont fort séduisantes, il n’en reste pas moins que celles-ci ne sont pas sans défauts. Le principal est fort gênant. Le titre est assez répétitif. Pardon, reformulons. Les titres sont assez répétitifs. Ainsi, vous serez souvent amené à arpenter les mêmes donjons avec des monstres différents ou plus forts, pour suivre des objectifs assez similaires. En général, vous devrez visiter des environnements assez vides afin de vous mettre en quête de divers objets vous ouvrant l’accès à la fin de la zone dans laquelle vous attend un équipement.
Si au début, ça fait illusion, à la fin, le schéma qui se répète sur quatre jeux devient vite extrêmement redondant. Par ailleurs, si les combats sont amusants (une fois qu’on s’y investit), ce n’est pas le cas des combats d’avatars, séquences de shoot’em up creuses qui n’apportent rien de spécial au jeu.
Puisqu’on aborde les défauts du titre, il nous est impossible de passer sous silence la facilité du jeu. La difficulté semble avoir été revue à la baisse, et à aucun moment nous ne nous sommes retrouvés en difficulté au cours de nos pérégrinations. Un mode Cheat a été ajouté, afin de rendre l’aventure encore plus facile à ceux qui ne souhaitent que profiter du scénario, mais là encore, cela ne nous a pas semblé nécessaire.
Le jeu est très, voire trop accessible. Nous ne vous ferons pas l’affront de parler des graphismes, qui, s’ils ont bénéficié d’un upgrade très honnête, sont loin d’égaler nos standards actuels. En revanche, nous devons mentionner l’OST, qui est assez passe-partout. On a l’impression de reconnaître certains morceaux des jeux Naruto Ultimate Ninja (il faudrait peut-être que Cyber Connect 2 pense à changer de compositeur). C’est bien dommage quand on sait que la musique de .Hack//Sign, par exemple, avait bénéficié du talent de l’excellente compositrice Yuki Kajiura.
Un remaster qui ne nous prend pas pour des buses, qui a manifestement bénéficié d’un soin particulier, qui nous fait profiter de contenu inédit (à l’image de l‘épisode Reconnection, qui à lui seul vaut l’achat du titre pour les fans) et qui en plus est traduit en français ? Si ce n’est pas la recette d’un bon jeu, alors on ne sait pas ce que c’est. .Hack//G.U. Last Recode est assurément un excellent jeu qui, en dépit de certains défauts, notamment son caractère répétitif, saura, à n’en pas douter, séduire les joueurs.
Le titre a de sérieux atouts, comme son univers intéressant, son scénario complexe et son postulat de départ qui ne peut que titiller les gamers que nous sommes. Un must pour les fans de ce projet titanesque qu’est .Hack, et un point d’entrée intéressant pour les néophytes. .Hack//G.U. Last Recode c’est bon, alors mangez-en.