Le milieu du jeu vidéo est composé de différents styles de softs plus ou moins populaires et, quand une catégorie réunit un petit noyau solide de fans qui répondent présent à chaque sortie de jeux, on appelle cela une catégorie niche qui porte souvent le nom du jeu qui l’a rendue célèbre. Dans les années 90, on ne parlait pas de FPS mais de Doom-like, tout comme aujourd’hui on parle rarement de jeux de construction libre, mais plutôt de Minecraft-like. Il en est de même pour le style que nous allons voir aujourd’hui : on utilise Monster Hunter-like à la place de l’appellation « jeu de chasse ». Si durant des années le rouleau compresseur de Capcom n’a jamais eu de véritable challenger, la donne a changé en 2010 avec l’arrivée de God Eater. Ce dernier a réussi à faire un peu d’ombre au géant en apportant un brin de nouveauté au genre, mais pas assez pour ébranler la suprématie du mastodonte. Bandai Namco n’a toutefois pas dit son dernier mot et a décidé de développer une suite, God Eater 2: Rage Burst, qui vient tout juste de sortir chez nous sur PlayStation 4 et PlayStation Vita. David arrivera-t-il à battre Goliath ou, tel un Icare moderne, se brûlera-t-il les ailes à trop vouloir s’approcher du soleil ? Réponse dans notre test préparé avec amour de la version PlayStation 4.
God Eater 2 ou comment voir au-delà de l’aspect physique
Les Aragamis ne sont pas nos amis
Avant de commencer le petit pitch sur l’histoire de God Eater 2: Rage Burst, nous allons déjà faire un petit tour du côté du premier épisode, surtout que celui-ci est offert dans une version liftée et enfin traduite en français pour tout achat du second. L’histoire débute donc en 2071, alors que le monde est partiellement détruit suite à l’apparition d’une nouvelle menace, les Aragamis. Pour combattre ces monstres l’organisation Fenrir développe des nouvelles armes à partir des cellules des Aragamis, les God Arcs. Ces armes uniques dans leur genre sont maniées par des soldats d’élite, les God Eaters. Dans ce premier opus, nous suivons le parcours d’une jeune recrue aux pouvoirs singuliers face à la menace des Aragamis, alors que tout ne se passe pas bien du côté de Fenrir. Vu que cet épisode est offert avec God Eater 2, nous ne vous en dévoilerons pas plus de l’intrigue pour que tous ceux qui ne l’ont pas fait sur PSP conservent le plaisir de la découverte. A présent passons à la suite des aventures.
Dans God Eater 2: Rage Burst la bataille contre les Aragamis continue de plus belle mais l’humanité perd du terrain et l’arrivée d’une pluie rouge porteuse d’un virus mortel ne va pas arranger les choses. Votre mission et celle de vos coéquipiers est donc de trouver la source de cette pluie et surtout un remède, tout cela en décimant par centaines vos terribles ennemis. L’histoire n’est vraiment pas le point fort du jeu, mais elle a le mérite d’être là pour donner une raison à cette chasse aux monstres. Vous la suivrez du coin de l’œil, mais l’oublierez sûrement rapidement, tout comme les personnages clichés qui composent le jeu.
Une coquille rigide…
On ne va pas tourner autour du pot, graphiquement God Eater 2: Rage Burst ne fait pas honneur à la PlayStation 4. Nous avons ici affaire à une version PlayStation Vita à peine améliorée pour la version console de salon. Bon ce n’est pas non plus une catastrophe, le jeu reste agréable à l’œil et surtout très fluide, mais cette version aurait mérité un meilleur traitement. Même les cinématiques sont mal compressées, et le pire reste les décors très peu variés et plutôt pauvres, même pas dignes de la PlayStation 3 en fin de vie.
Visuellement ce n’est donc pas le pied et on pourrait alors penser que l’effort a été mis du côté sonore du jeu… ou pas. Si on peut grandement saluer l’effort de Bandai Namco de nous proposer un jeu en version sous-titrée française, on ne le remerciera pas de nous forcer à jouer avec un doublage américain servi (plutôt desservi) par un casting non investi qui surjoue la plupart du temps. Et il ne faudra pas non plus compter sur les musiques pour vous émerveiller : elles n’ont rien d’inoubliable, ne font que remplir leur fonction et sont ternies par un mixage horrible.
…qui cache un cœur fondant
Suite à tout ce que nous venons de balancer en pleine figure à ce jeu, vous devez penser que celui-ci est très moyen. On ne peut nier que l’enrobage l’est très clairement, mais le cœur du jeu, son gameplay, est une véritable pépite. Durant la première, vous devrez vous mesurez à votre adversaire à l’aide de votre arme blanche, ce qui vous permettra d’accumuler de l’énergie pour activer votre armement et ainsi accéder à la seconde phase à distance, très douloureuse pour votre ennemi. Une bonne gestion du passage entre ces deux parties sera primordiale pour venir à bout des plus grandes menaces, ce qui rajoute une intensité aux combats. Sachez néanmoins que la défense n’est pas à oublier : votre arme peut en effet se transformer en un bouclier salvateur qui vous sauvera des plus grosses attaques. Pour les prévoir il vous faudra néanmoins bien observer vos adversaires et leurs différents paternes.
L’observation, une bonne gestion des trois modes de votre arme et l’aide de vos coéquipiers présents pour vous booster et déclencher les attaques ultimes vous ouvriront les portes du bonheur. Grâce à ces différents éléments, les combats vous amèneront à un haut niveau de contrôle tout en vous donnant une sensation de toute puissance face aux adversaires les plus coriaces. C’est simple : si vous êtes du genre à pouvoir faire fi des défauts de présentation d’un jeu et que vous cherchez un titre au gameplay nerveux et hyper prenant, God Eater 2 est fait pour vous.
Conclusion God Eater 2: Rage Burst
Bien que sur le papier God Eater 2: Rage Burst avait tout pour rivaliser avec Monster Hunter, une fois le jeu en main il en est tout autre. Alors que le jeu a été développé pour la PlayStation 4, nous nous retrouvons face à une version PlayStation Vita à peine boostée et nous pouvons même dire que le jeu est dépassé techniquement. Si on ajoute à cela un scénario bien fade ainsi qu’un grand nombre de missions et décors répétitifs et lassants, on pourrait croire au premier abord avoir affaire à un mauvais jeu vite oublié. Mais vous risquez de rater quelque chose : toutes les personnes qui se donneront la peine de passer outre et de jouer plus longuement auront le plaisir de découvrir un jeu très addictif grâce à son gameplay. Soyons clair : dans ce style de jeu, c’est le point le plus important et là-dessus le jeu de Bandai Namco fait très fort. Avec le remake du premier épisode offert et les deux opus traduits en français, nous pouvons en réalité dire que le jeu en vaut la chandelle. Il est donc clair que God Eater 2: Rage Burst ne détrônera pas Monster Hunter mais fera tout de même passer de très bonnes heures aux fans du genre.