Gear Club Unlimited 2 arrive sur Nintendo Switch pour tenter de combler un manque assez important en ce qui concerne les jeux de voiture. Il fait suite à un premier opus qui nous venait directement du monde du mobile et qui avait surtout pour lui le fait d’être le « seul » jeu de conduite sur la portable de Nintendo.
Mais bien entendu cela ne faisant pas tout, le studio Eden Games a tenu à fournir une suite spécifique pour la Nintendo Switch, s’affranchissant alors des codes du jeu mobile, pour tenter de faire de Gear Club Unlimited 2 un vrai bon jeu de bagnoles sur la console nippone. Le défi a-t-il été relevé avec succès ? Rien n’est moins sûr.
Gear Club Unlimited 2 – Un héritage mobile trop présent
Une ballade aseptisée
Gear Club Unlimited 2 nous est vendu comme une évolution du premier opus, et en ce sens, il n’y a aucun doute là-dessus. Cependant, dire qu’un jeu a évolué, même positivement, ne veut pas dire que le résultat est forcément bon. En tant que portage mobile, le premier Gear Club Unlimited, même rehaussé, possédait pas mal de carences et cela était plus ou moins normal étant donné que le mobile et les consoles sont des plateformes vraiment très différentes sur bien des points. Nous étions donc en droit de penser qu’avec cet épisode exclusif à la Nintendo Switch, nous aurions quelque chose de plus « au niveau ».
Malheureusement, force est de constater que tout n’est pas aussi rose que nous l’espérions, et ce ne sont pas ses 3000 km de courses associés aux 51 voitures récupérables qui nous feront oublier les défauts de ce Gear Club Unlimited 2. Tout d’abord nous avons été confronté à des temps de chargements extrêmement fréquents et surtout très longs, qui nous ont rappelé la sensation d’attente que nous avons lorsque l’on réchauffe son café au micro-ondes.
Cela nous a semblé si long que nous avons chronométré histoire de constater si cela venait de notre impatience ou du jeu, et le résultat a été sans appel. Lorsque l’on navigue dans les menus les temps de chargements (qui ne devraient plus exister pour ce genre de navigation en 2018) sont assez « rapides » avec 15 à 20 secondes d’attente, mais nous assomment par leur fréquence. Et lorsque vous poussez à vouloir lancer des choses un peu plus gourmandes comme une course, par exemple, vous pouvez monter jusqu’à 1 minute complète d’attente.
Autant dire que si vous venez de terminer une course, que vous souhaitez aller modifier votre voiture et relancer, vous passerez plus de temps à attendre qu’à faire votre action. Vraiment, le plus gros point noir du jeu.
Graphiquement, le jeu est assez propre dans l’ensemble, ce n’est pas non plus exceptionnel et contrairement aux grosses licences de jeux de course, il n’a pas réellement d’identité visuelle. Il fait plutôt lambda, mais les voitures sont plutôt bien modélisées, et les abords des pistes sont tout à fait honnêtes. Les décors en arrière-plan par contre vous feront surement mal aux yeux les premières minutes, mais nous sommes dans un jeu de bagnoles, alors vous serez bien plus souvent concentré sur la route que sur le paysage.
Malheureusement, cette plastique honnête que déploie Gear Club Unlimited 2 se veut au prix de ralentissements fréquents qui se feront moins présents en mode TV. Vous devrez donc composer avec un 30fps pas toujours stable, mais qui ne chutera pas drastiquement à plusieurs en écran scindé, et ça c’est une bonne chose pour les amoureux de jeux entre potes sur le canapé.
De plus, pour rester sur la forme, les sons moteur ne nous ont pas offert une grande satisfaction, même si cela reste encore une fois honnête dans l’ensemble. Ils se différencient tout de même bien d’une voiture à l’autre, mais sont peut-être un peu trop étouffés, et parfois trop lisses pour que l’on s’y attarde comme dans d’autres jeux, où l’on enlève carrément toute musique pour profiter du sound design.
Une conduite binaire
Maintenant que nous avons pas mal parlé de la forme, il serait peut-être temps de voir ce qui se cache sous le capot, et ce que donne Gear Club Unlimited 2 en termes de sensations et de gameplay. Peu avant notre test nous nous sommes demandé pourquoi il n’y avait pas plus de jeux de course sur Nintendo Switch, et nous avons trouvé un élément de réponse dès que nous avons lancé la première course. La Nintendo Switch n’est de base pas du tout faite pour les jeux de ce genre.
Contrairement à nos PlayStation 4 et Xbox One, les gâchettes de la Switch n’ont aucune amplitude, et pour accélérer ou freiner, cela se fait donc de façon totalement binaire. On appuie, ça avance, on retire le doigt ça ralentit, et pareil pour le frein. S’il avait été possible de changer les contrôles pour attribuer l’accélération au stick droit, nous aurions pu alors doser notre accélération et notre freinage, mais ce n’est malheureusement pas le cas.
Ce souci de conduite binaire nous rappelle alors énormément le jeu sur mobile où l’on pose son doigt sur l’écran pour accélérer et on le retire pour décélérer. Cela retire alors une grande palette de sensations et catégorise directement le jeu dans le style arcade au sens le plus propre du terme.
Mais le jeu va encore plus loin en nous offrant même la possibilité de jouer dans un mode amateur qui accélère et freine pour nous, et autant dire qu’il n’y a alors plus qu’à choisir la direction, comme lors de votre première séance de conduite au permis. Après, les sensations de vitesse sont plutôt bonnes dans l’ensemble (quand le jeu ne ralentit pas) et l’on prend même plaisir à déraper dans les grandes courbes.
Ce qui est plutôt bien fait (mais qui est très lent à cause des temps de chargement) c’est la gestion de son écurie en termes d’infrastructures. Car dans Gear Club Unlimited 2 même si vous allez devoir avaler les kilomètres pour gagner de l’argent en enchaînement un peu bêtement les courses, vous aurez tout de même en ligne de mire la complétion de vos infrastructures.
Vous pourrez alors dépenser votre argent dans de nouveaux éléments qui vous permettront de mieux préparer votre voiture, aussi bien sur le plan moteur que cosmétique. Ce point est plutôt inspiré il faut bien le dire, et donne une réelle envie de gagner des courses pour faire évoluer son paddock.
À l’instant T, nous ne sommes pas encore en mesure de tester le mode multijoueur en ligne étant donné qu’il n’est pas encore disponible un mois et demi après la sortie du jeu. Cependant le multijoueur en écran scindé est vraiment un bon point qui est bel et bien présent ici.
On notera le fait de pouvoir créer son club en ligne afin de recruter des pilotes dans l’optique de jouer entre potes et d’affronter d’autres clubs ensuite. C’est un peu du déjà vu, notamment avec l’initiateur DriveClub, mais cela fait toujours plaisir de constater d’un effort supplémentaire pour agrémenter le contenu et la durée de vie du jeu, là ou d’autres ne font pas de grands efforts sur le multijoueur.
Conclusion Gear Club Unlimited 2
Nous ne pouvons cacher notre déception vis à vis de Gear Club Unlimited 2 sur le plan de la conduite qui nous rappelle encore bien trop le jeu sur mobile, malgré les efforts qui ont été faits par rapport au premier titre. Plutôt honnête sur le plan visuel et sonore pour de la Nintendo Switch, c’est surtout dans son architecture, son ergonomie, et son gameplay que le jeu de Eden Games rate le coche. Il nous inflige alors des temps de chargements démoniaques en dehors des courses, et des ralentissements fréquents sur la piste, qui auront eu raison de nos nerfs à plusieurs reprises. Et c’est sans compter sur une conduite binaire aux sensations médiocres, notamment à cause des gâchettes sans amplitude de la machine.
Mais malgré tout, avec son système d’évolution de paddock poussant à enchaîner les courses et son multijoueur canapé en écran splitté, Gear Club Unlimited 2 pourrait pourquoi pas convenir à petit prix pour des joueurs pas trop exigeants, souhaitant surtout passer un moment détente entre deux activités, à l’instar de ce que l’on peut avoir envie de faire en lançant un jeu sur notre smartphone.