Un jeu bishojo est un type de jeu vidéo japonais centré sur les interactions avec des filles attrayantes (Définition Wikipédia).
Vous aurez bien vite l’occasion de constater que cette définition, qui fait plus ou moins office de préambule à notre propos, risque de prendre tout son sens dans le test du jeu qui nous intéresse aujourd’hui, GalGun: Double Peace sur PlayStation 4 ; une version Vita existe également, sachez-le. Ce titre constitue typiquement le genre de jeux vidéo très populaires et prolifiques au Japon, mais qui ne sortent quasiment jamais de l’archipel, le public occidental s’avérant nettement moins réceptif à ce style si marqué culturellement.
Et pourtant, ce GalGun: Double Peace, contrairement à son prédécesseur (testé en import par votre Humble Narrateur il y a des lustres, avant qu’il ne rejoigne les nobles rangs de LightninGamer) constitue bel et bien une exception à la règle, puisqu’il vient de débarquer sur nos verts pâturages. Pourquoi ? Est-ce qu’il en vaut vraiment la peine ? Nul doute que vous trouverez réponses à ces questions dans cet article, petits coquinous…
L’Histoire et l’histoire
Le développeur à l’origine de GalGun: Double Peace, Inti Creates, est plus fameux par chez nous pour la confection de certains épisodes de Mega Man ou Shantae ; des jeux de plateforme somme toute assez connus (et reconnus) mondialement, contrairement aux GalGun, dont le style particulier demeure nettement plus ciblé. Tant en termes de background que de style de jeu pur et dur.
Et de ce fait, l’arrivée de ce GalGun: Double Peace sur nos machines européennes constitue un peu une surprise, d’autant plus que le premier volet n’était jamais sorti du Japon. Cet événement est dû au fait que, curieusement, ce premier titre avait provoqué un certain engouement hors-Japon via l’import, incitant de ce fait le développeur à décider de répandre le second opus hors de ses frontières d’origine, notamment via l’éditeur Pqube. Ces précisions faites, entrons dans le vif du sujet.
GalGun: Double Peace se déroule un an après les événements de son prédécesseur, dans lequel un jeune lycéen pas très populaire se faisait frapper par erreur d’une flèche de Cupidon, le rendant irrésistible auprès de toute la gente féminine de son école. Le scénario de Double Peace est exactement le même : Houdai, un autre étudiant un peu réservé, reçoit lui aussi par mégarde une salve trop chargée de la part d’une petite apprentie-Cupidon, et se retrouve instantanément poursuivi par des hordes de jeunes filles amoureuses.
La belle vie, me direz-vous, mais il y a un hic : si notre héros n’a pas trouvé le grand amour avant la fin de la journée, il risque de passer toute son existence malheureux et avec quelqu’un qu’il n’aime pas vraiment. Pas cool. Il va donc s’agir pour lui de repousser toutes les autres nanas en partant à la recherche, à travers toute son Académie scolaire, de l’Élue de son coeur.
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Pour ce faire, il dispose d’une sorte de lance-phéromones, qui fera tomber en pâmoison toutes ses prétendantes, afin qu’il puisse poursuivre sa quête. Un scénario basique mais qui se suit sans déplaisir, au fil des rencontres de notre héros avec certaines filles, le tout parsemé de dialogues, notamment avec l’ange qui l’a mis dans ce pétrin, et qu’il est le seul à voir.
Pour le reste, outre ce contexte un peu coquin qui vous fera voir moult jupes, culottes, décolletés et autres tenues aguicheuses, GalGun: Double Peace demeure somme toute un rail-shooter assez classique dans sa mise en oeuvre. Votre personnage se déplace automatiquement, en vue à la première personne, et vous contrôlez uniquement le curseur de visée et le tir (que vous pouvez charger pour plus d’efficacité). Un zoom est également présent.
Au fil de votre avancée, des « ennemies » se précipitent vers vous pour vous clamer leur amour, parfois de plusieurs directions en même temps, il va donc falloir faire preuve de réflexes pour repousser leurs avances. Surtout que certaines sont envoûtées par un démon, et donc plus résistantes, et que chacune possède un point faible qui lui est propre, il faudra donc passer le curseur sur elles pour le trouver, ce qui peut prendre quelques micro-secondes de trop et vous faire perdre de l’énergie.
Même si, globalement, le jeu n’est pas spécialement difficile, et qu’un matraquage en règle du bouton de tir vous sortira de la plupart des situations. Et puis, à certains moments, vous avez droit à un mode dans lequel vous vous retrouvez seul avec une fille, passage qui constitue une sorte de boss-fight pour les voyeurs. Pour la conduire à l’euphorie sensuelle ultime, vous allez devoir inspecter son corps de près, toucher et caresser afin de trouver ses zones érogènes et faire monter sa barre de plaisir.
Un peu trop soft pour les gros pervers
Dit comme cela, on pourrait penser qu’on tombe dans du hentai bien gras, mais sachez-le : GalGun: Double Peace ne bascule jamais dans le porno hardcore, alors ne vous attendez pas à voir des scènes avec des monstres pleins de tentacules comme dans les animes que vous regardez chez vous la nuit (même si des tentacules sont bel et bien évoqués à un moment, meh ^^).
Certes, il y a un peu d’érotisme, c’est la trame de fond de la série, donc vous ne pourrez peut-être pas y jouer avec votre petit frère devant vos parents, mais par contre, d’expérience, je sais que vous pourrez y jouer avec votre copine sur le divan sans vous faire flanquer à la porte dans la minute. Ces scènes spéciales viennent casser un peu la monotonie du style rail-shooter et c’est tant mieux, bon point pour ce GalGun.
D’ailleurs, il existe un autre mini-jeu que nous vous laisserons découvrir par vous-même… A la fin des niveaux, vous aurez accès au magasin de l’école, où vous pourrez acquérir divers objets (amélioration du tir, boissons d’énergie, protections, angles de caméra inédits destinés au mode doki-doki que nous évoquions à l’instant…) grâce aux plumes d’ange venant récompenser votre performance globale. Un élément dont je ne me souviens pas dans l’épisode 1.
Niveau contenu, on l’a dit, le jeu n’est pas très long, mais comme il implique à certains moments un choix de dialogues, de chemins à emprunter, et même de filles à courtiser, on y reviendra facilement pour voir ce qu’on avait raté la fois précédente. En outre, avant chaque stage, vous aurez l’opportunité de lire une série de SMS, dans lesquels des gamines de l’école conversent et évoquent des choses qu’elles ont perdues ainsi que l’endroit où elles les ont perdues, ce qui vous donnera des indices pour chercher ces objets dans la missions suivante. Ces mini-objectifs ajoutent un petit aspect recherche non-négligeable car vous aurez à coeur de contenter les demandeuses.
Niveau contenu et technique, ça dit quoi ?
Par contre, les dialogues sont nombreux dans le jeu, notamment ces fameux SMS, mais comme ils sont en anglais, si vous êtes plutôt fâché avec cette langue, vous risquez de passer à côté de tout ce volet scénarisé pour ne profiter que des séances de shoot, sachez-le. Surtout que le niveau n’est pas spécialement basique, et l’argot est souvent employé.
Mis à part tout ceci, à l’écran de menu, vous aurez accès à un mode scoring (avec des missions basées sur le nombre de dégâts, le temps nécessaire, les combos…), à une dressing-room où vous pourrez habiller et équiper diverses filles pour le simple plaisir des yeux, ainsi qu’à une encyclopédie évolutive recensant toutes les filles de l’école que vous croiserez, avec quelques mots détaillant leurs préférences et autres infos sans grande importance. Du contenu réservé aux plus grands fans, donc ; les autres se contenteront du jeu en lui-même.
Enfin, pour terminer cette incursion dans ce GalGun: Double Peace si inhabituel sous nos latitudes, parlons un peu réalisation technique. L’ensemble, vous vous en doutez, revêt bien entendu un aspect très orienté manga animé, avec un cel-shading du plus bel effet pour les personnages, et des décors simples, colorés et agréables à l’oeil, qui ne manqueront pas de vous rappeler tous ces dessins animés focalisés sur les écoles japonaises (Ranma 1/2, Un Collège Fou Fou Fou, GTO…). L’animation est plutôt correcte, on a vu pire dans un rail-shooter, et le tout est desservi pas des petites musiquettes entraînantes et typiques.
Par contre, comme les voix des personnages sont en japonais (ce qui est évidemment un point positif pour ce jeu), si vous êtes allergique aux cris aigus de petites filles comme on en entend dans de multiples séries animées, vous risquez d’être vite gavé, car chaque intervention d’une étudiante pour vous faire une déclaration d’amour s’accompagne des vocalisations qui vont avec, dans le plus pur style anime, ce qui donne constamment lieu à une cacophonie au genre de laquelle les non-amateurs de dessins animés japs sont peu habitués.
GalGun: Double Peace n’est assurément pas le genre de jeu que l’on s’attend à voir sortir des frontières du Japon. Très typé manga et arborant un petit côté sexy dont les Japonais sont ouvertement plus friands que les Européens, il ne sombre pourtant jamais dans le sordide, et il ne choquera probablement pas la pudeur, même chez les moins coquins d’entre nous. Au-delà de cet aspect bishojo assez original, le jeu reste un rail-shooter plutôt classique, qui sait toutefois se renouveler de par les choix qu’il offre et les mini-jeux qu’il propose entre deux stages.
Probablement pas le jeu de l’année, mais si vous aimez le genre rail-shooter et en avez assez de continuellement massacrer des soldats ou des zombies, ce petit bonbon coloré vous fera passer un moment bien sympathique. Alors certes, il est très semblable au premier épisode, mais he… qui ici a joué au premier épisode ?