Rogue-like, le terme peut évoquer une certaine lassitude dans nos coeurs de joueurs, un genre surreprésenté qui, avec le temps, deviendrait presque l’équivalent d’une surcouche permettant de rendre immédiatement tout concept un peu plus attractif, ou complètement sec, selon le point de vue. Sidescroller, top down shooter, fps, city builder… tous les genres ont eu leur propre itération du Rogue-like.
Mais ce qui rend vraiment l’affaire intéressante, c’est quand on associe pas d’autres genres avec ce dernier. C’est là la promesse de Flick Shot Rogue, un jeu qu’on va qualifier de « jeu de bille » mais qui s’associe volontiers avec le Rogue-like (c’est d’ailleurs dans son titre). Sommes-nous là en présence d’une proposition sympathique ou d’un faux ricochet qui coule au premier rebond ?
(Test de Flick Shot Rogue réalisé sur PC par l’intermédiaire d’une clé fournie par l’éditeur)
Dès que le vent soufflera
Flick Shot Rogue nous place dans la peau de cinq enfants pirates échoués sur une île maudite. Chaque partie nous fait gravir le volcan central avec deux membres d’équipage. Le scénario s’arrête globalement là, et nous laisse avec le cœur du gameplay : jouer aux billes. Chacun des personnages possède sa propre capacité, qui devient petit à petit plus complexe.
On commence avec un personnage qui doit simplement cogner des billes adverses, puis on finit avec des façons plus intéressantes d’infliger des dégâts comme percuter un certain nombre de murs ou ramasser des grenouilles. Au lancement de la run, on nous demande également d’attribuer deux objets qui complètent le personnage.
Ces objets servent de « capacités passives » et amplifient plus ou moins l’efficacité du personnage auquel ils sont attachés. Encore une fois, le spectre d’appréhension de ces derniers est relativement large allant du passif oubliable à l’effet qu’il faut réellement prendre en compte dans chaque lancer de bille, apportant une touche de variété bienvenue dans la monotonie ambiante.
Car oui, malgré quelques améliorations sympathiques qui permettent une certaine construction de personnage, le jeu reste relativement répétitif. Le chemin est foncièrement similaire d’une partie à l’autre et les ennemis ne sont pas franchement variés, on commence par les poulpes et les crabes, on enchaîne avec les singes et on finit par les lézards.
La progression n’est pas non plus très originale : terminer une run déverrouille le niveau suivant, qui est essentiellement le même, mais en plus difficile. Si vous avez une préférence pour un preset de départ (tels personnages avec tels objets), toutes vos parties finiront par se ressembler de façon désagréable.
Un sac de bille
Mais l’avantage, c’est que, à part la lassitude, tous les soucis disparaissent dès le lancement de la run. Le jeu nous place sur une carte linéaire, à la manière de Slay the Spire, dans laquelle l’on rencontre des améliorations, des feux de camp et des arènes. Une arène se compose de deux à trois vagues d’ennemis, dont un élite. Abattre cet adversaire met fin immédiatement à la vague en cours et il est possible de passer à notre second personnage à tout moment, nous laissant une grande liberté d’approche.
Le principe est simple : pour vaincre un monstre, il suffit de mettre à zéro sa barre de vie en lançant notre bille à travers le terrain. Le concept est immédiatement compréhensible, incroyablement original, et fonctionne à merveille. Les ajouts d’expérience utilisateur qui permettent d’ajuster notre tir avec précision démontrent un soin particulier des développeurs.
On sent que cette mécanique a été suffisamment fignolée pour justifier à elle seule un jeu entier, et c’est un plaisir de voir que les développeurs n’ont pas cédé à la facilité en la diluant avec d’autres types de gameplay.
Nous voilà bien embêtés. Flick Shot Rogue est un jeu qui mérite que l’on en parle en bien, mais avec le temps qu’il met à offrir une certaine variété et son chemin critique qui radote, on a plutôt tendance à le voir comme l’enveloppe très moyenne d’une mécanique de gameplay absolument géniale.
Reste donc à voir si vous pouvez envisager le passage en caisse en vous basant non seulement sur le prix, mais aussi sur le temps qu’il vous faudra avant qu’il vous tombe des mains.