Dragon Quest est avant tout LA série de J-RPG number one au Japon. La poule aux œufs d’or d’Enix puis Square Enix (chez nous ça serait plus Final Fantasy). Pour presser à fond le tendre poussin et ainsi avoir plus de jolis billets verts, de nombreux jeux et produits dérivés ont rapidement vu le jour, nous vous en parlions dans notre dossier Dragon Quest : coup de projecteur sur les spin-offs.
Dans ce dossier, il manquait un jeu pour qu’il soit le plus complet possible, Dragon Quest Builders qui vient de sortir chez nous sur PlayStation 4 et PlayStation Vita (uniquement en dématérialisé pour cette dernière). Le titre mixe l’univers des Dragon Quest avec du Minecraft, mais prendre deux ingrédients qui cartonnent pour en faire un tout nouveau produit, est-ce une bonne idée ? Réponse dans notre test maison de la version console de salon.
Un charpentier ! Le héros des temps modernes ?
Si tout comme dans Minecraft (et tous ses clones) Dragon Quest Builders ne va pas nous transcender par son scénario, il en faut quand même bien un pour donner un objectif à nos diverses pérégrinations et sur ce point, il surpasse de loin le titre de Mojang. Le monde d’Alefgard est plongé depuis des centaines d’années dans les ténèbres. Le terrible Dragon Lord, déjà apparu dans plusieurs Dragon Quest, règne en maître sur cette terre et les monstres sont l’espèce dominante. Les hommes ont perdu tout leur savoir et leurs villes sont toutes détruites.
C’est dans ce contexte de chaos qu’une déesse ramène à la vie un être qui a en lui le savoir millénaire du bâtisseur. Avec ce grand pouvoir, ce petit personnage va pouvoir reconstruite un territoire sécurisant pour l’homme, mais malheureusement pour la déesse et pour l’être humain, notre jeune charpentier de l’extrême a perdu la mémoire et devra tout apprendre tel un jeune apprenti. On vous le dit dès le début, vous n’êtes pas un héros, mais le bâtisseur. Votre but n’est pas d’anéantir Dragon Lord, mais de reconstruire ce monde. Mais le maître absolu des monstres vous laissera-t-il faire en toute impunité ? Ho que non.
Si le scénario n’a rien d’exceptionnel, il fait parfaitement le job pour ce type de jeu. Il donne une trame sympathique à suivre et inclut des personnages peu développés mais attachants. L’histoire se permet tout de même en de rares occasions de briller par moments grâce à des scènes assez poignantes et sombres.
Tout recommencer à zéro et devenir un vrai zonard
Dragon Quest Builders se compose de quatre grandes zones où votre but sera à chaque fois de construire la plus belle ville possible avec les divers matériaux et recettes à votre disposition. Si au début du jeu, il n’y a rien de bien compliqué, très rapidement des dizaines et des dizaines d’éléments seront à votre disposition pour établir des constructions de plus en plus solides et splendides. Les petits murs de terre cuite, lits en paille et feux de camp laisseront place à de la brique, lit double place, sol pavé et surtout des tonnes d’ornement pour créer de vous-même chaque maison et magasin adéquat pour parfaire votre ville. D’un simple petit village, vous arriverez à la fin à faire une grande ville sur plusieurs étages.
Un bon ouvrier a de bons outils. C’est avec cet adage en tête que notre Bâtisseur va devoir avancer, car son petit bout de bois du début de jeu sera rapidement insuffisant pour réussir à récolter les matériaux un peu plus utiles que de la terre ou des plantes. Il vous faudra donc aussi créer par vous-même vos différents outils et armes. Oui armes, car le jeu comporte bien sûr tout un bestiaire qu’il vous faudra combattre, mais nous reviendrons plus tard sur ce point. Chaque nouvel outil vous ouvrira les portes à de nouveaux éléments qui seront utiles pour créer de nouveaux objets qui étaient jusque là inaccessibles à la construction.
Une fois une ville à son apogée, vous débloquerez une toute nouvelle zone, mais fait étrange, dès que vous foulez la terre de ce nouveau bac a sable géant, tous vos éléments soigneusement ranger dans votre poche et dans vos coffres auront disparu. Si vous gardez bien sûr en tête toutes les recettes de constructions apprirent jusque là, il vous faudra recomposer depuis le début votre collecte d’objet. Il faut compter dix bonnes heures pour voir le bout d’une zone, donc un bon gros quarante heures pour voir la fin du jeu, voire bien plus si vous vous prenez de passion pour la construction et donc tentiez de faire à chaque fois la ville la plus parfaite possible.
Et on vous le dit de suite, on devient très vite accro à la construction tellement le système est simple à prendre en main et très intuitif. À aucun moment, le fait de devoir partir hors de la ville pour chercher l’élément qui nous manque ne devient une corvée tellement le plaisir de voir prendre vie nos constructions telles un château Lego se transforme en drogue. Square Enix a réussi le tour de force de rendre simple et amusant un style de jeu qui de base est fait pour un noyau très restreint de joueurs. Donc si vous êtes novices dans le style Minecraft, n’ayez pas peur un seul instant avec ce Dragon Quest Builders.
Un marteau à double tranchant !
On vous le disait un peu plus haut, Dragon Quest Builders propose bien sûr de vous friter avec un tas de monstres issus du bestiaire de la série. On commence doucement et de façon classique avec un Slime , ou gluant en VF, pour finir a chaque fin de chapitre face à un boss gigantesque ou une armée de monstres qui ne cherchent qu’à détruire votre ville qu’il faudra protéger avec l’aide des villageois que vous avez réussi à recruter (ou qui se sont incrustés). Mais le plus souvent, vous partirez seul dans la campagne pour chercher les différents éléments nécessaires à votre avancé.
Mais cette campagne luxuriante est infestée par des monstres qu’il faudra combattre dans des phases de combat en direct tel un action-rpg classique. Rien de bien compliqu, on frappe et on esquive, ça ne va pas plus loin. Il n’y a vraiment que les boss qui vous demanderont un brin de réflexions et de tactiques. Ne comptez pas non plus vous faire des enchaînements de combats pour devenir de plus en plus fort. Non, Dragon Quest Builders n’a pas de système de niveau de personnage. Pour que votre Bâtisseur devienne plus fort, ça se passe du côté de ses outils, objets et vêtements de protection.
Un monde fait pour les amateurs du cubisme
Que dire de Dragon Quest Builders niveau graphisme ? Il ne va pas plaire à tout le monde, c’est sûr. Si les différents personnages sont ronds et tout mignons, le monde qui les entoure est composé de cubes aux arrêtes bien franches. On ne s’arrête à aucun moment devant un décor pour l’admirer durant de longue minute, mais le charme de ce jeu vient d’ailleurs, de votre construction que vous prendrez plaisir à contempler.
Mais si on ne peut pas dire que le jeu transpire la beauté, il fait bien le job et surtout à aucun moment le moteur ne subit de crash et pourtant vous allez le démolir de nombreuse fois ce monde de cube pour aller chercher de nouveaux matériaux au fin fond d’une montagne que vous allez creuser à grand coup de maillet. C’est là, la vraie force technique de ce jeu, il vous permet de tout détruire et de reconstruire selon votre bon vouloir et ceci toujours très facilement. Tout ce lourd travail de Bâtisseur sera accompagné par divers thèmes fort plaisants plus ou moins connu de la série Dragon Quest.
Si vous pouvez construire tout ce qui vous passe par la tête ou creuser n’importe où, la caméra doit répondre parfaitement et être toujours présente. Malheureusement, ce n’est pas le cas une fois votre ville bien remplie ou que vous vous aventurez sous terre. Souvent la caméra présente des murs ou un pâté grisâtre de montagne dès que vous êtes dans des endroits trop exigus. À cause d’elle, on se sent parfois perdu et on frappe dans le vide pour s’en sortir. Et malheureusement, ce n’est pas le seul point noir du jeu, en combat on frappe souvent dans le vide à cause de cette caméra qui a du mal à suivre l’action. Vraiment si la gestion de cette fichue caméra aurait été mieux foutue, on tenait là un excellent jeu parfait dans sa discipline.
Mixer la série des Dragon Quest avec le style de Minecraft peut sembler un pari assez fou sur le papier, mais une fois Dragon Quest Builders entre les mains on ne peut que dire que Square Enix a réussi son pari. Scénario passe-partout, mais plaisant, la véritable force du jeu vient des constructions qui deviennent très rapidement une drogue tellement le système est plaisant et simple à prendre en main. Vous passerez le plus clair de votre temps de jeu à parfaire vos bâtiments et à partir à la chasse aux éléments sans à aucun moment sentir la moindre lassitude.
Si vous aimez jouer au Lego et que le monde des J-RPG vous plaît, Dragon Quest Builders est à 100% fait pour vous. Si vous avez un doute, n’hésitez pas à vous ruer sur la démo qui vous présente les bases du jeu. Si vous cherchez un J-RPG plus traditionnel vous pouvez toujours vous jeter sur l’excellent Dragon Quest VII ou encore sur World of Final Fantasy qui vient tout juste de sortir et dont notre test maison ne va pas tarder à arriver.