En mal d’un bon gros jeu de rôle japonais ? Vous pleurez toutes les larmes de votre corps suite au report de Final Fantasy XV qui devait sortir à la fin du mois ? Nous avons la solution pour vous, Dragon Quest VII : La Quête des vestiges du monde sur Nintendo 3DS. Ce remake de Dragon Quest VII sorti initialement sur PlayStation première du nom en 2000 (mais jamais chez nous) débarque en Europe ce vendredi 16 septembre, mais vaut-il vraiment la peine de sortir sa carte bancaire ou avons-nous affaire à un simple portage du pauvre qui ne contentera pas votre soif d’aventure ? Nous allons tenter de répondre à cette question avec notre avis maison.
Dragon Quest VII : le monumental J-RPG dans votre poche
Petit à petit on s’agrandit
L’histoire de Dragon Quest VII : La Quête des vestiges du monde commence de façon assez étrange. Le monde n’est composé que de deux seules et minuscules petites îles qui accueillent en leur sein deux villages et un château. Comme à l’accoutumée dans la série des Dragon Quest vous incarnez un jeune héros qui ne s’exprime jamais et que vous devez nommer. Votre meilleur ami est le jeune prince Killyan avec qui vous faites les 400 coups et votre duo va rapidement se transformer en trio avec l’arrivée de votre impétueuse voisine Maribel qui s’impose dans vos aventures. Votre mission du jour : réussir à ouvrir les portes d’un étrange sanctuaire, bien sûr vous y arriverez et c’est là que l’aventure va vraiment commencer… ou pas. Ce sanctuaire abrite un étrange gardien et des piliers à qui il manque leurs parties supérieurs. Ça tombe bien vous venez justement de découvrir une des pièces manquantes que vous vous empressez de loger à la bonne place et là, comme par magie, vous êtes transporté, loin, très loin de votre île.
Deux heures de jeu viennent de s’écouler et vous n’avez toujours eu affaire à aucune menace, donc effectué aucun combat. C’est un début très étrange qui pourrait bien lasser les moins téméraires, surtout que comme dans chaque Dragon Quest l’histoire se découvre morceau par morceau, et que le grand méchant ne se découvre que très tard dans l’aventure. Et Dragon Quest VII va encore plus loin que tous ses frères avec une narration découpée en différentes petites histoires qui n’ont pas l’air d’avoir de liens entre elles. À chaque fois que vous arrivez à réunir la totalité des pièces manquantes d’un pilier, vous ouvrez une nouvelle porte qui vous transporte sur une nouvelle île… dans le passé. Chaque île a sa propre petite histoire qui va durer quelques heures. En gros ce lieu du passé a subi une malédiction ou catastrophe qui le retient prisonnier du passé. Une fois l’épreuve vaincue avec succès l’île en question apparaîtra comme par magie dans votre présent. En gros votre île de départ vous sert de carrefour central entre le présent et le passé et vous devrez faire de nombreux, très très nombreux allers/retours entre les différentes époques et les lieux. Heureusement grosse nouveauté de ce remake, on dit au revoir au combat aléatoire et bonjour aux ennemis visibles sur la map, bien plus simples à éviter quand vous êtes de retour sur une île de bas niveau. Si au premier abord nous avons l’impression que nous avons affaire à de simples petites histoires sans lien qui vont juste mener à l’apparition de nouvelles îles dans votre présent, au bout des plusieurs dizaines d’heures le véritable scénario va enfin se découvrir et montrer tout son génie. On ne vous en dira pas plus pour ne pas gâcher votre plaisir de découverte, mais sachez que l’attente vaut vraiment le coup.
Un enrobage actuel pour un fond à l’ancienne
Dragon Quest VII sur PlayStation fut confié à ArtePiazza qui avait déjà œuvré sur le troisième épisode sur Super Nintendo. Depuis le studio s’est vu confier par Square Enix les remakes de nombreux épisodes pour la PlayStation 2 et Nintendo DS, c’est donc tout à fait logique que ce soit encore eux qui répondent à l’appel quand l’heure du portage du septième épisode a sonné. Pour cette nouvelle version, ArtePiazza a vu grand et ne s’est pas contenté d’un pauvre portage. La mappemonde est entièrement refaire en 3D, le design des personnages, monstres et villes sublimé. De nouveaux effets lumineux et angles de caméra sont inclus. On mettra un petit bémol sur une caméra mal gérée sur la mappemonde, mais un petit tour dans le menu pour passer en mode type 2 diminue légèrement ce petit problème. Mais dans tous les cas on est loin, très loin du niveau de la version de 2000 qui était indigne de la PlayStation, aussi bien graphiquement, que musicalement.
La musique justement, parlons-en. Square Enix a eu la brillante idée de choisir une version symphonique de la bande-son, ce qui donne comme résultat un véritable plaisir pour les oreilles. Que ce soient les remakes sur DS, ou même Dragon Quest VIII sur PlayStation 2, aucun épisode ne nous avait offert une qualité musicale de ce niveau en jeu. Bien sûr pour profiter de ce « petit » plaisir il faudra absolument jouer au casque pour avoir le meilleur rendu possible, même si les haut-parleurs de la 3DS s’en sortent avec les honneurs.
Vu que nous sommes dans la partie technique du test et que nous parlons d’un RPG, il faut bien sûr aborder les combats. Comme dit plus haut, finis les combats aléatoires de l’épisode original qui ce déclenchaient tous les trois pas, cette fois-ci les monstres sont visibles sur la carte. Donc à vous de faire autant de combats que vous désirez ou de passer votre temps à les éviter. Mais trop jouer au lâche ne vous assurera que d’une chose, un cuisant échec et retour chez maman face aux nombreux boss. Une fois un ennemi rencontré, vous rentrez dans une phase de combat tout ce qu’il y a de plus classique pour un Dragon Quest, du tour par tour. À chaque début de tour vous sélectionnez pour vos différents personnages l’action à effectuer, coup simple, pouvoir magique, technique, défense, objet… du grand classique bien rythmé et animé. Si vous aimez ce style de RPG vous allez adorer, si vous êtes allergique au tour par tour oubliez complètement l’option achat pour Dragon Quest VII.
Plus c’est long, plus c’est bon ?
Dragon Quest VII, l’original, est considéré à juste titre comme l’épisode le plus long de la saga. Déjà, juste son intro qui dure plusieurs heures sans combat donne le ton, l’aventure sera longue… très longue. Il fallait compter pas moins d’une centaine d’heures pour en voir la fin sans trop de détours et largement plus pour tout retourner. Pour ce remake 3DS ArtePiazza a choisi de donner un nouveau rythme à son jeu. Déjà, le fait de ne plus avoir de combat aléatoire vous fait gagner pas mal de temps, finies les centaines de rencontres non voulues face à un Slime niveau 5 alors que vous êtes niveau 50. Second point amélioré, le système de classes. À partir d’un certain point, comme dans chaque bon Dragon Quest, vous pourrez choisir différentes classes pour vos personnages. Dans la version PlayStation il fallait passer un temps considérable pour monter juste un niveau de classe, cette fois-ci ce temps d’apprentissage est bien raccourci, par contre vous ne pourrez plus garder vos aptitudes quand vous passez d’une classe à une autre. Il faudra donc bien réfléchir pour avoir une équipe bien homogène.
La difficulté colossale du jeu a eu également droit à un rééquilibrage, finies les phases régulières de level-up de plusieurs heures. Si vous faites assez de combats le long de l’aventure, vous aurez toujours le bon niveau pour faire face aux plus redoutables des rencontres, mais rien nous vous empêche de monter à fond vos niveaux pour avoir une promenade de santé, mais ça gâchera quand même un peu le plaisir du jeu. Autre élément qui va faire gagner du temps, l’arrivée d’un radar qui va vous signaler quand un morceau de pilier est dans le coin et en parlant des piliers, pour ceux qui auront joué à l’épisode original, ne vous inquiétez pas, le moment clé où on pouvait être coincé à cause d’une mauvaise gestion des piliers n’est plus possible dans cette version. Ouf plus besoin de tout recommencer à zéro.
Malgré tous ces ajustements le jeu reste toujours ultra long, ne pensez pas voir la fin avec « seulement » une petite cinquantaine d’heures de jeu. Dragon Quest VII : La Quête des vestiges du monde vous demandera de l’investissement, mais il vaut vraiment la peine qu’on prenne notre temps. Mais attention ce jeu n’est vraiment pas à mettre entre toutes les mains. Si vous êtes novice dans le J-RPG on vous conseille fortement de faire vos armes sur d’autres titres bien plus accessibles, car les nombreux allers/retours, le fait d’avoir le sentiment par moments d’avoir des scènes doublées entre le passé et le présent et la longueur du titre pourront lasser les moins aguerris au genre d’entre vous. Dragon Quest VII est vraiment le J-RPG fait pour les fans du genre qui aiment se plonger corps et âme dans un soft durant des dizaines d’heures et qui n’ont pas peur de faire et refaire plusieurs fois les mêmes choses.
Conclusion Dragon Quest VII : La Quête des vestiges du monde
Véritable remake de haute volée, Dragon Quest VII est sublimé dans cette version 3DS. Refonte graphique qui donne comme résultat un des plus beaux jeux du genre sur 3DS, chose sublimée par ses musiques qui vont vous accompagner tout le long d’une longue, très longue aventure. Si le début de l’aventure peut vous sembler assez étrange et sans véritable intérêt, l’histoire devient passionnante et vous comblera à partir de quelques heures de jeu, certaines scènes sont incroyablement poignantes et touchantes. Mais malgré tout ses bons points, Dragon Quest VII : La Quête des vestiges du monde reste un J-RPG d’une autre époque qui ne pourra plaire qu’aux fans les plus acharnés du genre. Si vous n’aimez pas le rythme dilué et les longueurs d’un RPG japonais traditionnel au tour par tour, passez votre chemin en attendant Final Fantasy XV. Mais si ça ne vous rebute pas, foncez sur cette petite pépite qui va vous ravir au plus haut point pendant un long moment !