Le dungeon crawler est un genre de RPG invitant les joueurs à crapahuter dans des donjons peuplés de créatures à occire afin de devenir plus puissants. A ce jour, le représentant le plus iconique du genre est Etrian Odyssey, dont vous pourrez retrouver le test du dernier volet, intitulé Etrian Odyssey V: Beyond the Myth, par notre Mercutio que le monde nous envie. Demon Gaze, premier du nom, et sorti en 2014, était un excellent titre qui aura fait la gloire de la PS Vita. Aujourd’hui, c’est sa suite, Demon Gaze II, que nous allons décortiquer. Et avant de débuter le test, il nous paraît important de préciser que le titre a été testé sur PlayStation 4 et sera traité comme un jeu PS4. Si vous êtes un fan de la première heure, ou que vous envisagez l’achat du titre sur PS Vita, vous pouvez ajouter un point à la note finale.
Demon Souls
Comme tous les personnages de RPG japonais à tendance moe visual novel, vous êtes un jeune gaillard anonyme et amnésique. Vous vous réveillez dans un donjon, la tête lourde, et rencontrez une fillette du nom de Peg qui tente de vous tuer. Vous parvenez à lui apprendre le respect à coups de mandales et absorbez son âme. Vous êtes ensuite sauvé par Muse, une fille énergique qui vous apprend qu’elle est votre amie d’enfance. La jeune femme est le leader du parti révolutionnaire qui vise à jeter à bas le dictateur Magnastar en influençant la populace d’Asteria grâce à ses émissions de radio. Sa sœur, Prim, chanteuse de talent, fait partie de l’équipe haute en couleurs. De votre côté, vous apprenez que votre œil gauche a le pouvoir de capturer les âmes des démons que vous affrontez. En tant que Demon Gazer, votre but sera de mener la révolution vers la victoire avec l’aide de Peg (en fait le démon Pegasus) et d’autres démons que vous devrez affronter.
Demon Gaze II, nous l’avons dit plus tôt, est un Dungeon Crawler vous invitant à arpenter divers donjons et affronter de terribles ennemis. Vous ne serez pas seul cependant. En tant que Demon Gazer, vous pourrez capturer les démons qui se mettront en travers de votre route pour les intégrer à votre équipe. Chaque démon a sa spécificité. Certains sont des magiciens hors pair, d’autres sont doués pour la castagne. À vous de trouver la meilleure combinaison pour créer une équipe indestructible. Les combats s’avèrent souvent tactiques, notamment contre certains boss assez velus. Lorsque les choses tournent mal, vous pourrez toujours, si votre jauge de Star Power est suffisamment remplie, transformer vos démons qui bénéficieront d’un boost de puissance bienvenu. Vous-même pourrez accéder à des attaques inédites.
On parle de combat, mais et l’amour dans tout ça ? Otacon demandait à Snake si l’amour pouvait éclore sur le champ de bataille dans Metal Gear Solid, Demon Gaze II répond oui ! Le jeu propose un aspect dating sim. Vous trouverez parfois des cristaux de maintenance qui vous permettent, au cours d’un mini-jeu inspiré des rubbing games (des jeux tendancieux dans lesquels vous devrez trouver les zones sensibles de personnages féminins) de titiller le point qui fera défaillir votre démone (ou votre démon, on n’est pas sectaire). Une fois la jauge d’amour remplie, vous pourrez partir en rencard avec eux et augmenter ainsi leur stats. Cependant, calmez vos écoulements nasaux, petits fripons. Ne vous attendez pas à du hentai hardcore, tout reste très chaste.
Démon gazeur
Si Demon Gaze II est un jeu très complet, il souffre d’un défaut absolument majeur que nous devons aborder. Il est moche. Peut-être pas pour un jeu sur console portable (encore que), mais il n’est clairement pas au niveau, graphiquement parlant. Si le chara design et la direction artistique sont loin d’être laids (les personnages sont attachants), les phases de dungeon crawling sont très minimalistes. Et par minimalistes, on veut dire qu’on a vu plus beau sur Nintendo 3DS. Visuellement parlant, Demon Gaze II sur PlayStation 4 fait pâle figure face à Persona Q Shadow of the Labyrinth et Etrian Odyssey sur 3DS et face au Dungeon Crawler Puella Magi Madoka Magica sorti sur PSP (!). La 3D est très rudimentaire et la 2D lors des combats n’est pas plus jolie. En gros vous vous battez contre des portraits 2D vaguement animés. Le rendu n’est clairement pas une réussite, et à la limite on aurait préféré que les ennemis restent statiques.
Par ailleurs, pour ce qui est du gameplay, le titre, s’il reste un Dungeon Crawler pur jus, peine à se renouveler. Les donjons sont peu nombreux et l’intrigue nous mène à les visiter à plusieurs reprises, une fois certaines clés trouvées. Si au début, on est charmés par les combats et les possibilités tactiques, bien vite, on se laisse happer par la routine. Et même la perspective de rencontrer les démons (aux designs réussis) ne parvient plus à nous pousser en avant. Par chance, il est possible de modifier la difficulté à n’importe quel moment pour pimenter les rencontres. Le titre est malgré tout très profond et propose de nombreux aspects à gérer. Entre le scénar, les nombreux équipements que l’on peut acheter ou renforcer, les démons à romancer et quelques séquences marrantes (par exemple celle où vous devrez répondre à une interview truquée), le jeu a des qualités à mettre sur la table.
Si le visuel du jeu laisse à désirer, par manque d’ambition, les doublages du jeu en revanche sont très réussi, en japonais ou en anglais. Par ailleurs, les musiques dans Demon Gaze II sont très sympathiques, parvenant à mettre dans l’ambiance. Seul point noir, l’utilisation de pistes chantées par des vocaloids (il nous a semblé reconnaître les voix artificielles de Hatsune Miku et Kagamine Ren). Il s’agit là d’un point de vue qui n’engage que nous, et les amateurs de vocaloid devraient adorer cette OST, cependant, il nous a semblé dommage que des morceaux aussi efficaces soient interprétés par des voix sonnant aussi étrangement. D’autant que les quelques pistes chantées par les doubleuses sont assez réussies.
Vous êtes fan de moe et surtout fan de Demon Gaze premier du nom ? Foncez dessus. Vous avez une PS Vita ? Foncez aussi. Demon Gaze II ne manque pas de qualités, avec son atmosphère sympa et sa bonne ambiance. Cependant, en tant que jeu PlayStation 4, il semble empester la flemme. Bon, le jeu n’est pas traduit en VF, mais ça, on commence à s’y habituer (et puis vous n’avez pas besoin d’un super niveau d’anglais pour comprendre ce qui se passe). Par contre, quel naufrage technique ! Le jeu n’a clairement bénéficié d’aucun soin, que ce soit dans ses graphismes ou son interface. Les menus notamment font très mal, quand on a vu ceux de Persona 5 (paix, amour, prospérité et joie sur ce jeu et tous ses concepteurs). C’est vraiment dommage, car l’univers méritait mieux.